Ayreon: The Source

Question existentielle: quand on s’auto-proclame prog-head, risque-t-on des représailles si on dit qu’on est un peu déçu par le nouvel album d’Ayreon? Non, parce que ce n’est pas que The Source est mauvais, mais il peine à m’enthousiasmer. Et du coup, j’ai un peu peur de me retrouver en porte-à-faux avec toute la progosphère.

Bref rappel: Ayreon, c’est le projet de metal progressif inspiré science-fiction que trimbale le sieur  Arjen Anthony Lucassen, multi-instrumentiste hollandais, depuis quelques décennies. En qu’auteur d’un projet de science-fiction inspiré metal progressif, je ne peux qu’approuver la démarche.

Le souci, c’est que la formule Ayreon est tellement bien rodée qu’elle en devient lassante: casting de folie avec des stars invitées en pagaille – James LaBrie (Dream Theater), Simone Simmons (Epica), Tobias Sammet (Edguy, Avantasia), Russel Allen (un million de trucs), Floor Jansen (Nightwish) et Mark Kelly (Marillion), entre autres – métal progressif symphonique extrêmement bien léché et des sonorités “Lucassen” reconnaissables entre mille.

Disons les choses ainsi: depuis Inside the Electric Castle, Ayreon a assez peu évolué et ça se ressent.

The Source est un double album divisé en quatre chroniques qui racontent la fin du monde. En gros. C’est un peu plus compliqué que cela, il y a aussi des histoires de peuples “premiers”, façon anciens astronautes (les Alphans), mais je dois avouer que je n’ai pas tout suivi non plus.

Il compte un total de dix-sept morceaux pour une heure et demie de musique. À part “The Day the World Breaks Down”, qui ouvre l’album avec près de treize minutes, la plupart des pistes font en moins de sept minutes.

Mon souci majeur avec The Source c’est qu’à mon avis, il ne fonctionne pas musicalement en tant que concept-album. Il est trop décousu pour cela.

En fait, j’en arrive à la conclusion que le tout est moins grand que la somme des parties: prises séparément, les pistes fonctionnent très bien. Il y a peu de moments faibles dans cet album et des morceaux comme “The Day the World Breaks Down”, “Sea of Machines” ou “Everybody Dies” sont très chouettes. Mais l’ensemble donne une impression finale de lourdeur et de longueur.

En fait, je soupçonne que le second CD est de trop. Là encore, ce n’est pas une question de qualité des compositions, mais il me donne juste une impression de superflu – more of the same. Peut-être est-ce moi qui ai fini par me lasser de ce genre ou peut-être The Source a un problème de rythme et de renouvellement.

À l’heure de la conclusion, je me retrouve avec un paradoxe: j’ai le pressentiment objectif que cet album est bon, mais l’impression intime qu’il est malgré tout un peu raté. Il ne me parle pas autant que The Theory of Everything, et, en relisant ce que j’avais écrit sur 01011001, je retrouve les mêmes problèmes dans The Source.

Le plus simple est sans doute de se faire une idée à l’écoute: Lucassen en a mis la plus grande partie – sinon la totalité – sur sa chaîne YouTube, à commencer par “The Day the World Breaks Down”, ci-dessous.

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