La Citadelle, bar métal

Je crois que je vais déménager à La Citadelle.

Je m’explique. Le samedi, j’aime bien me coller dans un bar, siroter un café et bosser sur des textes – ou, le plus souvent, perdre du temps sur Internet, pour peu qu’il y ait un réseau sans fil ouvert à proximité.

En général, pour ce genre d’exercice, il m’est recommandé de me munir d’une quelconque boîte à musique et d’écouteurs munis de solides réducteurs de bruit ambiant, vu que ce genre d’endroit est souvent pourri par une ambiance musicale fournie par Radio Nostalgie et d’autres abominations du genre.

J’aimais bien aussi aller chez mon fourgue habituel en bruits sauvages, le magasin Burn-Out, qui avait en plus l’avantage de ne pas être loin de mes autres terrains de chasse habituels. J’utilise l’imparfait, car il a récemment fermé, pour se réincarner, précisément, dans la Citadelle.

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“La Guerre des Classes”, de François Ruffin

À force de fréquenter des forums hantés par des chancres de l’ultra-gauche (tendance rôliste), ça devait arriver: j’ai fait le plein de littérature subversive à Paris, il y a trois semaines. J’ai donc lu, entre autres, La guerre des classes de François Ruffin.

C’est la faute de Loris. Il se reconnaîtra. Les services de police aussi.

C’est un livre qui revient sur le fait que la notion de “guerre des classes” a complètement été évacuée du discours politique mondial en général et français en particulier, alors qu’il est plus que jamais d’actualité. Il y a là beaucoup de témoignages directs (Ruffin est entre autres animateur de l’émission de radio “Là-bas si j’y suis” sur France-Inter et a rencontré pas mal de monde au cours de ses pérégrinations), de la recherche et énormément d’énergie et d’implication personnelle. Trop, peut-être.

À sa lecture, j’ai ressenti un double sentiment de malaise; triple, si on compte le fait que je l’ai lu dans le bus et que ça me rend malade. Le premier est évident pour quelqu’un qui prétend, comme moi, avoir une susceptibilité de gauche: une grande partie de la classe politique française qui s’affirme de gauche a complètement perdu pied avec la réalité et navigue à vue dans une bouillie idéologique faite de termes creux ressassés jusqu’à la nausée (des auditeurs) et d’une doctrine socio-économique de centre-droit quasiment assumée.

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The Pineapple Thief: Tightly Unwound

Progressif, post-rock ou les deux? Post-prog, peut-être? Au grand jeu des étiquettes stylistiques, il y a des groupes qui défient toute catégorisation, pas tant parce qu’il sont dans un genre à eux tous seuls, mais plutôt parce qu’ils sont à cheval entre deux genres raisonnablement bien établis. C’est le cas des Anglais de The Pineapple …

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Frost*: Experiments in Mass Appeal

Je vais être tout de suite clair: Experiments in Mass Appeal, le nouvel album de Frost* (l’astérisque est importante; ne me demandez pas pourquoi), n’est pas Milliontown. D’un autre côté, il était casse-gueule d’arriver après un monstre de ce calibre.

Certes, on y retrouve en partie le néo-prog de Frost* et suffisamment d’énergie dans une seule compo pour éclairer une ville de dix mille habitants pendant un mois, mais l’ambiance musicale a changé. Plus de technologie, moins de surprises, des morceaux moins longs, aussi. Dans l’absolu, ce n’est pas un mal, mais ça surprend.

En fait, le gros défaut de l’album, c’est une production qui sonne affreusement plate: là où Milliontown avait un son énorme, qui tabassait tout sur son passage, j’ai un peu l’impression que le reste de l’univers a pris sa revanche et est allé tabasser en retour le son de cet album.

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Tigres Volants: la campagne en test

Samedi 15 novembre 2008 est un jour à marquer d’une pierre blanche: j’ai commencé le test de la campagne Tigres Volants, dont le titre provisoire est “Devoir de mémoire“. Les mauvaises langues diront que c’est d’autant plus remarquable, vu que ce doit être la première fois que je teste un supplément Tigres Volants avant sa publication; pas de commentaire!

Depuis la dernière fois que je vous en ai causé, ladite campagne a été passablement remaniée. La raison en est simple: Thias est passé dessus, tel le semi-remorque en retard sur le ragondin imprudent. Il m’a fallu un moment pour remettre les morceaux valables en place (et ce n’est pas encore complètement terminé), mais c’est bien ainsi. Je n’étais pas vraiment satisfait de ce premier jet et l’exercice a eu le mérite, d’une part de me prouver que j’avais raison de ne pas être satisfait et, d’autre part, de me donner des pistes pour le faire évoluer.

Cette première séance tenait plus du prégénérique que d’autre chose: une sorte d’amuse-gueule permettant de mettre les joueurs dans le ton. Dans le cas présent, ça impliquait l’exploration d’un ancien complexe datant de l’époque d’Erdorin (quinze mille ans et des brouettes), la découverte d’artefacts mystérieux, des officines occultes nazies, l’arrivée de pillards très mal intentionnés et beaucoup d’explosions – sans parler de l’équipe adverses d’archéologues mondains et de leur tamanoir femelle.

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Objectif Jeu 2008 : Salle défaite

Que les organisateurs d’Objectif Jeu me pardonnent ce titre, mais je résiste difficilement à un jeu de mot pourri. Néanmoins, derrière ce calembour vaseux, dont même le Canard Enchaîné ne voudrait pas, se cache un triste constat : Objectif Jeu, c’était mieux avant.

Je m’explique : l’année passée, on avait eu droit à une chouette convention avec beaucoup de jeu et quelques stands qui vont bien et tout le monde s’était bien amusé. Cette année, la venue en masse d’éditeurs, d’auteurs et d’associations auraient dû assurer un joli succès, sauf qu’on s’est retrouvé avec plus de stands que de joueurs dans des locaux microscopiques.

Ayant discuté de la chose avec quelques-uns des organisateurs, je sais que ce couac n’est pas entièrement de leur faute, que la salle choisie l’a été à la suite d’un changement de dernière minute et qu’en plus, il y a eu un chaos logistique majuscule derrière. Du coup, certains invités sont repartis déçus, voire fâchés. Ça s’appelle être victime de son succès ; c’est dommage, mais, dans le genre destin funeste, il y a pire.

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It Bites: The Tall Ships

Il y a des groupes comme ça, qui s’amusent à ressusciter de nulle part après vingt ans d’absence: le dernier album d’It Bites, Eat Me in St. Louis, date de 1989. Maintenant, niveau résurrection musicale, on a déjà vu des catastrophes majeures; The Tall Ships n’en fait pas partie. Sans être l’album du siècle, de …

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