Progression by Failure

Il fallait être français pour oser un titre comme Progression by Failure, dans la grande tradition de la logique shadock: “plus ça rate, plus ça a des chances de réussir”. Sans aller jusqu’à dire que cet album est un franc succès, je dois dire qu’il a dû avoir déjà beaucoup d’échecs derrière lui pour être arrivé à ce niveau.

Astra: The Weirding

Théoriquement, la notion de rock progressif devrait inclure l’idée de progrès, de vision tournée vers l’avenir et de modernité. Mais, de même que “l’art moderne” n’est plus très moderne, le rock progressif a une fâcheuse tendance à plus se tourner vers un passé glorieux que vers un avenir incertain, témoin The Weirding, premier album des Américains d’Astra.

Je vais être une fois de plus méchant et dire que tout, dans cet album, sent le vieux: de la pochette style Roger Dean des premières années à la musique, qui elle aussi emprunte beaucoup au Yes du début des années 1970 (elle leur emprunte tellement que je me demande si elle aura un jour les moyens de le leur rendre), jusqu’à la production qui, elle aussi, fait style-genre.

Dans l’absolu, ce genre de choses a tendance à m’agacer fichtrement, mais là, je dois avouer que toute considération passéiste mise à part, il y a chez ces p’tits-jeunes-qui-débutent une énergie et une virtuosité qui devrait leur attirer le respect de leurs aînés.

Car Astra ne se contente pas (enfin, pas seulement) de repomper les standards du progressif dinosaurien inférieur, ils y ajoutent une touche personnelle qui est, soit très originale, soit inspirée de tellement de sources différentes que ça revient au même. Comme en plus les musiciens ont clairement les moyens techniques de leurs ambitions, cela donne des compositions qui sont largement à la hauteur.

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Le Grand Déménagement (en cours)

Comme annoncé précédemment, j’ai commencé à déplacer certaines des pages de mon ancien site, Alias dedans, vers ce blog. L’idée générale est de commencer à centraliser un peu tout ce sur quoi je bosse de loin en loin sur cette plateforme-ci, qui a l’avantage d’être accessible un peu partout où il y a Internet. Pour …

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Syzygy: Realms of Eternity

Je vais finir par croire que le rock progressif est, pour beaucoup, une affaire de foi. Ce qui, personnellement, m’arrange assez peu, parce que je suis plus du genre qui doute. Dans le cas de Realms of Eternity, dernier album en date du groupe américain Syzygy, c’est une chronique dans Prog-Résiste qui m’a amené à commander, puis écouter cet album.

Aucan

Décidément, cette fin d’année est à marquer du signe des groupes aux albums éponymes qui dépotent: après God Is An Astronaut, c’est au tour d’Aucan d’atterrir sur ma platine avec force et conviction.

Ce trio instrumental italien (à ne pas confondre avec un groupe de prog-folk argentin des années 1970) livre un mélange particulièrement surprenant de post-rock, de métal ultra-technique et d’influences diverses, allant du jazz à l’électro. L’étiquette la plus souvent utilisée pour les caractériser est “math rock”, ce qui résume d’une certaine façon le style.

Ce que je trouve particulièrement impressionnant avec cet album, c’est à quel point ils arrivent à juxtaposer des touches minimalistes pour faire au final des compositions redoutablement complexes et riches, comme par exemple sur le morceau “Fauna” et ses petites touches de clavier façon jeu vidéo. Par certains côtés, ça me rappelle presque Tangerine Dream.

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Avatar

Histoire de céder à l’hystérie médiatico-geek de cette fin d’année, ceci est donc l’article quasi-obligatoire sur Avatar, le nouveau film de James Cameron. Non, ça n’a aucun rapport avec le dessin animé dont j’avais parlé ici même il y a quelques temps. On peut en résumer l’intrigue par une pirouette genre “Un homme parmi les loups dans l’espace” ou par un descriptif plus élaboré du genre “un marine paraplégique utilise un corps de synthèse pour infiltrer une tribu aborigène sur une planète qui regorge d’un minerai rare et cher”. Mais ce n’est pas très important.

À moins d’avoir passé les derniers mois au fin fond de Bornéo, dans la Creuse ou sous un gravillon, il est difficile d’être passé à côté du fait qu’Avatar est un film 1) très cher, 2) en images de synthèse et 3) visuellement ébouriffant. Pour l’avoir vu en 3D, je confirme: ça en jette! C’est d’ailleurs heureux, parce que c’est à peu près la seule chose qui évite que ce film sombre rapidement dans un semi-oubli.

Le point fort du film est indéniablement le degré d’immersion qu’amènent le travail visuel sur la planète en elle-même et ses indigènes et la 3D accentue encore cet état de fait (et tend à me rendre malade avec des points de vues vertigogènes).

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L’origine des légendes: le Père Noël

Vous vous demandez sans doute, surtout en cette saison, d’où vient le Père Noël. La réponse facile est “de Laponie”. Certes, mais savez-vous seulement les efforts nécessaires pour obtenir un vrai Père Noël?

La réponse tient en deux films, réalisés par les Finlandais de Rare Exports. Je précise qu’il s’agit de Finlandais, parce que j’ai de plus en plus l’impression que la Finlande est, culturellement, une variante européenne du Japon en ce qui concerne la production de trucs barrés de la tête. À la différence près que les Finlandais sont beaucoup plus doués que les Japonais pour le métal…

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Devoirs de vacances

Enfin les vacances! Techniquement, ça aurait dû commencer hier, mais je me suis quand même retrouvé au bureau l’après-midi pour boucler la tonne métrique de publications en souffrance. Mais bon, pas grave: j’avais fini mes courses de Noël, à une vache ou deux près. Si c’est l’occasion de se reposer quelque peu, cette pause est …

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Poutze sur le site

Comme tout site Internet qui se respecte, ce blog est constamment en travaux. Au fil de mes lubies diverses et variées, je découvre des nouvelles fonctionnalités, je fais des mises à jour, je corrige des trucs. Dernièrement, je viens de passer WordPress en 2.9, dernière version à ce jour, et j’ai rajouté un plug-in, WP …

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God Is An Astronaut

En ces temps de Noël, où le sacré tente de se refaire une santé sur le profane, je viens de me faire une révélation, une épiphanie, une crise de foi en attendant la crise de foie post-réveillon. J’ai rencontré Dieu. C’est un astronaute. Et on ne m’avait rien dit!

Donc, God Is An Astronaut, groupe irlandais de post-rock instrumental, et son album éponyme, sorti l’année passée. Pour résumer: ma doué c’te baffe!

Je pense avoir trouvé là le chaînon manquant entre post et prog. Je n’avais encore jamais entendu un post-rock si imaginatif et si lumineux. Pas forcément super original non plus, mais créatif, foisonnant. Certes, les grosses textures de guitares sont présentes, mais réhaussées par des nappes de clavier et dominées par une batterie puissante et précise.

En fait, là où le post conventionnel invoque des paysages urbains à l’abandon ou des friches industrielles au crépuscule, ce dieu-astronaute-ci nous emmène chevaucher des galaxies, observer les anneaux de Saturne ou visiter des civilisations extra-terrestres disparues. Ce n’est pas seulement du post-rock, c’est la bande originale d’un documentaire sur les mondes de la Culture, de Iain Banks.

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Devin Townsend: Addicted!

Devin Townsend (ou, pour être plus précis dans ce cas, “The Devin Townsend Project”, mais on ne va pas chipoter) est un de mes grands malades préférés. C’est pourquoi j’attendais avec un intérêt certain Addicted!, son nouvel album – et ce d’autant plus que le précédent, Ki, sorti également cette année, ne m’avait convaincu que d’une chose: que je n’aurais pas dû l’acheter.

Dans le titre, le point d’exclamation est très important (il y en a partout, on se croirait sur un forum), parce que Devin Townsend s’exclame beaucoup. OK, techniquement, on est plus près des hurlements de fauve que des exclamations de gentleman. C’est le style Townsend: un gros métal qui tache, avec une ambiance cyberpunk (boucles de synthé, vocoder) remise au goût du jour, et le Devin qui hurle façon hystérique qui se serait coincé le patrimoine dans la braguette.

C’est clair qu’il faut aimer ce genre de sonorité, qui rappelle un peu Faith No More, beaucoup Ministry (dans les mauvais jours), avec un côté cartoon que je trouve personnellement hautement réjouissant. Dans le cas présent, Devin Townsend s’est également adjoint les services d’Anneke van Giersbergen, précédemment chanteuse de The Gathering; les deux s’étaient d’ailleurs déjà croisés, musicalement du moins, sur les projets d’Ayreon.

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Surge

Surge logo

Pour ce billet, je vous autorise à de noirs soupçons de copinage, car Surge est très probablement le fait d’un pote que je ne dénoncerai pas ici, d’une part parce qu’il est déjà Belge et que c’est à peu près aussi dur à porter que d’être Suisse et, d’autre part, parce que je suppose que s’il se retranche derrière le pseudonyme du Comte, il a ses raisons (mais comme je sais qu’il lit ce blog, il daignera peut-être s’auto-dénoncer devant le front des troupes).

 

Monkey3: Undercover

Aujourd’hui, laissons de côté les méta-considérations sur les avantages comparés de la musique numérique – même si elles font sauter tous mes compteurs – et repartons dans les fondamentaux avec Undercover, le nouvel album des Lausannois de Monkey3. Par “fondamentaux”, j’entends le bon vieux rock bien pêchu de nos grands-mères.

Classé dans le post-rock, Monkey3 flirte également avec le rock psychédélique à la Hawkwind et cet album en est une brillante démonstration, par cinq reprises (plus un grand classique) revues et corrigées sauce primate.

Il y a là du Pink Floyd (“One Of These Days” ébouriffant), du Led Zeppelin (“Kashmir”, encore plus plombé que l’original), du Kiss (“Watching You”) et du Deep Purple (“Burn”). Le tout débute par un énormissime “Numb”, d’Archive; je ne connaissais pas le groupe ni la chanson originelle, mais cette reprise est une voiture de course muni d’une lame de chasse-neige: gare devant!

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Guilt Machine: On This Perfect Day

Arjen Anthony Lucassen, le prodige danois du rock progressif, est de retour avec On This Perfect Day, de Guilt Machine ! Ce nouveau projet sonne, euh… exactement comme tous les précédents projets de Lucassen.

Bon, ce n’est pas exactement vrai. S’il est plus sombre, peut-être plus métal et intégrant des sonorités que ne renieraient pas un groupe comme OSI: voix enregistrées, rythmiques indus sur les bords, le rock progressif de Guilt Machine est clairement à la hauteur de son nom.

Mais il s’agit plus là d’un habillage un peu trompeur: le cœur musical reste clairement dans le même style que les autres œuvres de Lucassen ces quinze dernières années: Star One, Stream of Passion ou Ayreon. C’est reconnaissable entre mille, que ce soit dans les riffs, les orchestrations ou dans l’abus de vocaux passés au vocoder.

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Blind Ego: Numb

Blind Ego: Numb

Blind Ego est le projet “solo” de Kalle Wallner, guitariste de RPWL, et son album Numb est un surprenant mélange d’influences prog et néo-prog. Le plus surprenant est que ce mélange, loin d’être un assemblage douteux de pompages musicaux plus ou moins inspirés, possède une personnalité propre qui est intéressante.

Ceci expliquant sans doute cela, on retrouve sur l’album des noms de musiciens comme John Mitchell (It Bites, Arena et Kino), Paul Wrightson (Arena) et John Jowitt (IQ, Jadis et Arena aussi; tiens tiens…).

Ce n’est du coup pas très étonnant que plusieurs morceaux sonnent comme de l’IQ , avec une touche métal prononcée. On est cependant loin des mélodies rentre-dedans d’Arena; Blind Ego fait plus dans l’introspectif – il y a aussi une influence Porcupine Tree notable, mais je suppose que c’est l’époque qui veut ça.

Numb propose une palanquée de morceaux (onze au total) aux titres monosyllabiques, qui sont à prendre sur la durée: aucun ne sort réellement du lot, mais tous ont au moins un petit quelque choses, une touche de génie plus ou moins claire qui apparait après plusieurs écoutes. Ce n’est pas le grand essorage de neurones, mais plus une balade dans un paysage connu, mais qui révèle quelques surprises bien senties à qui sait faire attention.

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Theocracy: Mirror of Souls

Mirror of Souls, le nouvel album du groupe américain Theocracy, est une preuve supplémentaire qu’en matière de métal progressif, tout ce qui brille n’est pas or. En l’occurence, l’étiquette n’est pas complètement usurpée, mais on n’est quand même loin de l’inventivité d’un Dream Theater (pour citer un nom au hasard).

L’album propose plutôt un florilège de power-métal moderne, raisonnablement carré et avec beaucoup de virtuosité; au passage, si vous ne supportez pas les thématiques chrétiennes, passez votre chemin! Les morceaux font souvent plus de six minutes avec une (grosse) pointe à 22 minutes pour le morceau titre.

Fort heureusement pour l’auditeur blasé que je suis, il y a plus que la longueur des morceaux pour justifier l’étiquette “progressif”: que ce soit dans l’usage d’harmonies vocales ou l’usage de sonorités inhabituelles (la mandoline de “Martyr”, par exemple), Theocracy s’aventure dans des chemins bien souvent ignorés du métaleux moyen et c’est tant mieux.

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Ci-gît ma productivité: Hearts of Iron 3

Hearts of Iron 3 pour Mac, le jeu de stratégie globale sur la Seconde Guerre mondiale pour microgestionnaire, vient de sortir. Je l’ai téléchargé. J’y joue déjà. Je suis faible. Je ne sais pas trop ce que ça donner au niveau jeu, mais je pronostique un impact brutal au niveau de ma productivité, d’autant plus qu’il …

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