L'âge de la microproduction rôlistique

Ce billet est en grande partie une réaction à celui de Pyromago, habitué des forums rôlistes qui, sous l’intitulé peu compromettant Etonnarium Stupefactory et autres divagations nocturnes, s’étonne du foisonnement de la production rôliste actuelle et, surtout, de son côté ultra-niche.

C’est une vieille histoire: le jeu de rôle est un produit de niche, lui-même effroyablement balkanisé. Entre les différents thèmes (med-fan, science-fiction, med-fan, post-apo, med-fan, contemporain, med-fan…), les différents genres (pulp, réaliste, comique) et les différents systèmes de jeu (d20 vs GURPS vs le reste du monde), chaque joueur a tendance à avoir ses petites manies. La particularité du milieu, c’est qu’avec cette balkanisation extrême, il y a également quelques poids lourds, genre Donjons & Dragons, qui accaparent à eux tous seuls une grosse part des joueurs.

Est-ce un problème? Pyromago semble dire que ce foisonnement signifie que tous ces projets, aussi professionnels soient-ils,  sont voués à l’obscurité, à l’anonymat et, en un mot, un peu vains. Ça n’étonnera personne: je ne suis pas d’accord.

En tant que ludosaure, avec plus de vingt-cinq ans de pratique, je ne me rappelle pas une période, même aux Âges Héroïques, où tout le monde et son petit frère n’avait pas déjà des projets de jeux plein la tête (et, en général, plusieurs cahiers bien remplis pour le prouver). La seule différence était qu’à l’époque, d’une part il y avait moins de choix et, d’autre part, beaucoup moins de moyens de diffuser ses créations.

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