Epica: Design Your Universe

Il y a peu – genre hier – je vous causais d’Amberian Dawn, groupe de métal à chanteuse sympathique, mais pas forcément très inspiré. En même temps que cet album, j’avais également acheté Design Your Universe, dernier opus en date d’Epica, groupe hollandais qui donne également dans ce style. Disons que ce n’est juste pas le même calibre.

D’Epica, je ne connaissais que le double live The Classical Conspiracy, chroniqué ici même il y a moins de six mois. Force est de constater que, dans le genre métal symphonique, c’est un groupe qui en connaît un peu plus qu’un rayon. Design Your Universe ne fait pas vraiment dans la demi-mesure: ton grandiloquent, chœurs gothiques en pagaille, suffisamment d’emphase pour étouffer un auteur romantique, orchestration classique; carton plein au goth-bingo!

Le fait est que depuis que Nightwish et Therion ont déblayé le chemin du métal symphonique à grand spectacle qui se la pète façon Hans Zimmer, c’est devenu une véritable autoroute. Sans révolutionner le genre, Epica sait jouer sur ses forces, notamment sa chanteuse Simone Simons, ainsi que des musiciens plutôt doués. Les compositions sont solides et complexes juste ce qu’il faut, avec une mention spéciale pour le monumental “Kingdom of Heaven”.

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Blog en transit

Ces prochains jours, le serveur Codiferes, qui héberge ce blog, va déménager vers une nouvelle machine plus mieux bien, avec des Blinkenlichten et plus de RAM – ou quelque chose dans ce goût-là. Le processus devrait être raisonnablement transparent, mais il n’est pas impossible que des articles ou des commentaires disparaissent dans l’intervalle. J’essaye de …

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Amberian Dawn: The Clouds of Northland Thunder

À l’écoute du nouvel (= deuxième) album d’Amberian Dawn, intitulé The Clouds of Northland Thunder, je me dis que 1999 est de retour et qu’il n’est pas content. J’entends par là que la musique de ce groupe finlandais de métal à chanteuse ressemble beaucoup à ce que faisait un autre groupe finlandais de métal à chanteuse, précurseur du genre et qui rime avec “Rightwish”, il y a dix ans de cela.

Pour moi, ce n’est pas une très bonne nouvelle. D’une part, parce que si j’achète un album de l’année, ce n’est en général pas pour écouter un truc qui aurait pu être fait il y a dix ans (il y a des exceptions) et, d’autre part, parce que je considère que le métal à chanteuse fin XXe siècle n’est pas ce qui se faisait de plus intéressant musicalement, hormis l’aspect de la nouveauté.

Avec Amberian Dawn, ce qui me dérange le plus, ce n’est pas tant le côté “chanteuse” que le côté “métal”. Heidi Parviainen est une soprano de talent et ses acolytes sont loin d’être de mauvais musiciens, mais musicalement, on a droit à un alignement de poncifs du power-métal avec,  ça et là, une touche d’originalité dont on peut craindre qu’elle est plus statistique que voulue.

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The American Dollar

C’est grâce aux recommandations de Last.fm que j’ai découvert The American Dollar et je ne sais pas ce qui doit le plus le surprendre: la qualité de ce groupe naviguant entre post-rock et ambiante ou le fait que Last.fm ait réussi à me sortir une nouvelle vraie recommandation qui me plaise. À sa décharge, je suppose qu’il doit être difficile à ses algorithmes de faire le tri dans ma bibliothèque musicale entre rock progressif, métal symphonique, post-rock et autres trucs bizarres.

 

Google Wave

Grâce à une invitation de Thias, j’ai pu tester pendant quelques temps le dernier buzz à la mode de chez Google, Wave. Pour résumer, c’est un concept.

L’idée est de pouvoir tenir des “conversations” qui tiennent en même temps de l’email, de la discussion genre chat ou du forum, avec la possibilité d’intégrer du contenu multimédia et de corriger les messages précédents. Il y a une vidéo sur le site qui explique cela avec beaucoup d’enthousiasme, du genre “on va réinventer l’email, le travail, l’Internet et faire un meilleur café”.

C’est un peu optimiste.

L’impression générale qui s’en dégage, à mon avis, c’est un machin mi-chair mi-poisson, qui souffre de pas mal de défauts, dont un principal: ce n’est pas très intuitif. Le fait est que Wave est encore en beta très limitée, seulement sur invitation, et qu’on ne peut donc pas dire que ça s’y bouscule; pour le moment, mes contacts et moi, on est quatre sur la bête. Or, c’est typiquement le genre d’outil qui a un intérêt s’il y a beaucoup de contenu et beaucoup d’intervenants.

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Tournée générale de Gravatars!

Je viens de rajouter un petit bonus sur le site: la possibilité pour vous autres commentateurs de vous créer un Gravatar. J’avoue que la raison première est que j’en ai marre de voire les tronches en biais générées automatiquement par le site. “Gravatar”, c’est la contraction de Globally Recognized Avatar, ou avatar universel. L’idée est …

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Clockwords

Je sens qu’avec ce billet, plein de gens vont encore me détester. Clockwords (j’y joue aussi sur Kongregate) est une de mes dernières découvertes en matière de petit jeu très énervant, du genre à me faire faire des insomnies. Du coup, je me dis qu’il n’y a pas de raison que je ne partage pas avec mes petits amis de l’Internet…

On pourrait décrire Clockwords comme un croisement steampunk entre le Scrabble et Space Invaders: l’idée est de tirer avec un canon à mots sur des araignées mécaniques venues voler des plans à un inventeur génial. Vous, donc. Le principe du canon à mots est assez simple en pratique: taper des mots à toute vitesse en utilisant au maximum les lettres fournies (on peut en utiliser d’autres, mais elles sont beaucoup moins efficaces).

Là où ça se complique, c’est qu’entre deux parties, le joueur peut gérer sa “chaudière à lettres” en y rajoutant des lettres récupérées pendant le combat précédent et transmuter deux lettres de même valeur en une lettre de valeur supérieure. Le défaut est que ce qui définit la valeur d’une lettre est sa fréquence: moins une lettre est usitée, plus elle vaut cher.

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Black Lightning (Chernaya Molniya)

Ceux d’entre vous qui ont vu Night Watch savent déjà que les Russes sont capables de faire au moins aussi barrés que les Américains (pas forcément très bon, mais barré). Je pense que ça va également se vérifier avec l’anime First Guard, mais, en attendant, jetez donc un œil à cette bande-annonce (en russe) de Black Lightning (Chernaya Molniya).

L’histoire est celle d’un étudiant fauché qui, cherchant une voiture pour conquérir la fille de ses rêves (eh oui, même les Russes ont des rêves de Ricains), se retrouve avec une vieille Volga toupourrite. Mais qui vole.

On notera que c’est un projet auquel participe Timur Bekmambetov, qui a déjà sévi sur la trilogie Night Watch, ainsi que sur le film Wanted. Cet avis risque de tenir lieu de faire-part.

Fields of the Nephilim: Earth Inferno

C’est par la bande que j’en suis venu à me rappeler de Earth Inferno, l’album live des Fields of the Nephilim, sorti en 1991. À l’origine de ce live, l’album Elizium de 1990. Même si, techniquement, on se trouve déjà dans les nineties, on en revient toujours à la-décennie-qu’il-ne-faut-pas-nommer, si détestée par une certaine catégorie de zigotos de mon âge, ou peu s’en faut, qui n’en ont retenu que Duran Duran ou Cindy Lauper.

Et pourtant! Quelle putain de claque que cet énormissime live! Énorme déjà par une durée qui tutoie les quatre-vingt minutes – une sorte de record pour l’époque – et, surtout, par la musique. Elizium est une sorte d’aboutissement dans la – courte – carrière des Fields of the Nephilim, un album mature, atmosphérique et sombre; Earth Inferno en est son prolongement scénique et, pendant longtemps, le chant du cygne du groupe.

Je crois sincèrement qu’il s’agit d’un des meilleurs albums live que je connaisse, principalement parce qu’il transcende les versions studio des morceaux: plus sombres, plus agressifs, plus vivants. Pour s’en convaincre, jetez une oreille sur la vidéo de “Sumerland”. Alors certes, on peut ricaner sur la tenue et l’outrance théâtrale des musiciens (les années 80, encore et toujours), mais ça ne change rien au pur génie de ce morceau.

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Redemption: Snowfall on Judgement Day

Redemption: Snowfall on Judgement Day

Avec le nouvel album de Redemption, Snowfall on Judgement Day, j’ai l’impression de rejouer une vieille blague d’Achille Talon: “Ce n’est pas le meilleur de la série”.

Dans le cas présent, le problème est que je me sens obligé de juger tous les albums de ce groupe à l’aune de l’excellentissime The Fullness of Time. C’est un problème, parce que cette comparaison est forcément au désavantage du nouvel album, quelque soient ses qualités intrinsèques.

Car Snowfall on Judgement Day est en soi un excellent album de prog-métal, supérieur au précédent The Origins of Ruin principalement par une plus grande variété musicale et une maturité évidente dans les compositions et leur interprétation.

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Diablo Swing Orchestra: Sing Along Songs for the Damned and Delirious

Vous allez rire: si j’ai pris l’album Sing Along Songs for the Damned and Delirious de Diablo Swing Orchestra, ce n’est pas par un de mes coups de cœur mécéniques pour les groupes bizarres avec des noms à rallonge. J’avais déjà entendu parler de cet ovni suédois dans un numéro récent de Prog-résiste, le fanzine belge-mais-très-bien-quand-même.

 

Lazuli: Réponse incongrue à l’inéluctable

Mettons fin tout de suite au suspens: l’écoute du nouvel album de Lazuli, Réponse incongrue à l’inéluctable, est pour moi la confirmation de ce que je pensais depuis que j’avais vu ce groupe en concert sous un chapiteau au fin fond du Valais profond: c’est grand! Le doute venait principalement de la différence entre les albums – biens, certes, mais juste biens – et l’expérience en concert, énorme.

 

La bêtise xénophobe est très tendance, cet automne

J’ai longuement hésité à vous faire un Spider Jerusalem et à écrire trois mille fois le mot “fuck” dans ce billet. Nonobstant la beauté du geste (sinon son originalité), j’ai crains qu’il ne soit mal compris par ceux de mes lecteurs qui ne sont pas au fait de l’actualité politique genevoise. Car ce matin, Genève se réveille avec une gueule de bois qui a pour nom MCG.

Le MCG (Mouvement des citoyens genevois) est un parti dont la seule ligne politique est de dire que les frontaliers, c’est-à-dire les personnes habitant en France voisine et travaillant à Genève, sont le Mal Absolu (ainsi que d’agiter le vieux fantasme de l’extrême droite, les “étrangers criminels”). Pour illustrer la stupidité d’une telle démarche, il suffit de voir une carte du canton de Genève: ce n’est guère plus qu’une enclave suisse en terre française. On peut rajouter plus prosaïquement qu’un nombre certain de ces frontaliers sont simplement des Genevois qui ne trouvent pas à se loger à Genève même.

Vous l’aurez compris: je n’aime pas ce parti, je trouve que son programme est d’une stupidité confondante (mais ce n’est pas comme si l’extrême-droite nous avait habitué à un comportement rationnel) et coltine des idées qui puent et je m’abstiendrai de commenter sur un certain nombre des cas sociaux qui le composent. Le fait que quinze pour cent des votants leur aient donné leur voix est en soi une très mauvaise nouvelle pour tout le monde et le fait que les Verts aient le même score ne suffit pas vraiment à remonter le moral.

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Devoir de mémoire: Fin de campagne

Or donc, hier soir, dernier acte de ma campagne Devoir de mémoire pour Tigres Volants. Pour rappel, il s’agit de mon ancienne “campagne pulp”, celle qui implique des archéologues, des Mystères Inavouables et des sociétés secrètes.

On a beaucoup ri: entre les frasques de la famille McGuffin, archéologues et chasseurs de trésor écossais, Teras, le chercheur atalen spécialisé dans les sujets historiques dont on ne parle pas à table et McCorben, leur garde du corps Rowaan, mes joueurs ont donné libre cours à leur créativité rôlistique, ce qui nous a valu quelques scènes d’anthologie, comme une évasion à poil, suivi d’une prise d’assaut d’un véhicule antigrav par le Rowaan, l’enregistrement d’un clan écossais dans les Archives royales d’Eokard, une deuxième évasion d’un couvent de bonnes sœurs satanistes et, pour finir, une bataille rangée contre leurs “doubles” dans un restaurant panoramique 500 m. au dessus du sol, avec MysteryNetwork qui filme (“vous êtes suivis par une table d’où émerge une caméra”…).

Je vous passe l’utilisation d’une reine eyldarin multimillénaire inconsciente comme arme de contact contre des mercenaires armés…

Pour pouvoir faire tenir le final en une séance, j’ai dû un peu tailler dans le gras et me concentrer uniquement sur l’action. Cela s’est avéré payant, avec des personnages sautant de kidnapping en kidnapping, ferraillant en slip contre les mercenaires et sauvant la reine, la face et leur précieuse petite santé (et même leur réputation, ce qui n’était pas gagné d’avance).

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Maudlin of the Well: Part the Second

C’est une tendance, ces jours : Part the Second, album du groupe de rock progressif américain Maudlin of the Well, n’arrêtait pas de m’entrer par une oreille pour sortit par l’autre à chaque écoute. Il a fallu une séance au casque pour avoir envie d’en dire quelque chose.

Pas que cet album soit inintéressant, au contraire, mais il donne plutôt dans le subtil, le furtif et le désarmant. Désarmant d’une part, car la plupart des chroniqueurs et des encyclopédies en ligne s’acharnent à catégoriser Maudlin of the Well comme un groupe de métal prog, ce qui est au mieux une exagération et, plus probablement le signe que ceux qui ont écrit ça n’y connaisse rien.

Car Part the Second s’inspire plus volontiers de groupes comme Univers Zero ou Birdsongs of the Mesozoic, avec quelques accents de Yes ou d’autres groupes du genre. On est plus dans une atmosphère feutrée avec violons que dans une cavalcade façon métal – enfin, on y serait, s’il n’y avait pas ces constants décrochages et changements de style.

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Phideaux: Number Seven

Dans la série des signes qui tuent, il y a le fait qu’après plusieurs écoutes de Number Seven, le nouvel album de Phideaux, je ne savais pas trop quoi en dire, sinon des jeux de mots stupides du genre “c’est pas fait pour les chiens”. Heureusement, je me suis fait une écoute au casque, ce qui m’évite de faire une boulette.

Oups…

Bon, plus sérieusement, Xavier Phideaux, malgré son nom francophone, est un artiste new-yorkais qui fait du rock progressif que je sens fortement inspiré par les opéras-rock des années 1970, mais avec un traitement modernisé (genre plus de production et moins de patchouli). De ce point de vue, ça me rappelle un peu les premiers albums de Pure Reason Revolution, en plus lent et un peu moins aventureux.

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Intégration 2.0

Petit billet en forme de test: je viens d’intégrer deux nouveautés sur ce blog: une intégration avec Twitter, qui fonctionne plutôt bien et qui crée un message dès que je publie un nouveau billet et une autre avec Facebook, qui devrait faire de même et également permettre de croiser les commentaires entre le blog et Facebook. …

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Agalloch: Ashes Against the Grain

C’est sur le conseil de Vayvay ici même que je me suis intéressé à Agalloch et notamment à leur dernier album, Ashes Against the Grain. Bonne pioche que ce quatuor US qui donne dans un post-rock mâtiné de métal, bien plus mélodique que ce à quoi j’aurais pu m’attendre. En fait, j’ai l’impression de trouver …

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La Brigade Chimérique

1939: vingt-cinq ans après le premier conflit mondial, le Docteur Mabuse emmène le monde vers un nouvel affrontement. La guerre menace et tous les héros et super-héros européens sont sur le qui-vive. Tels sont les prémisses de la Brigade Chimérique, une bande dessinée française en six volumes dont les deux premiers sont déjà sortis aux éditions de l’Atalante.

L’idée de cette série est, de l’aveu de ses auteurs (Fabrice Colin et Serge Lehman), de faire une comics de super-héros à la française et, pour une fois, ce “à la française” ne résonne pas comme un baiser de la mort. Pour le moment, l’histoire tape sur à peu près toutes mes cordes sensibles: une période que je connais particulièrement bien, des héros que j’aime beaucoup (Harry Dickson et Thomas Carnacki sont de la partie) et un côté “Ligue des Gentlemen Extraordinaires”, moitié uchronie, moitié réécriture des thèmes pulp façon Planetary. Tout ce que j’aime.

Le style de Gess, le dessinateur, s’inspire de celui des comics de “l’Âge d’or”, ainsi que de la ligne claire, avec une bonne dose d’inspiration Mike Mignola (Hellboy). Ce n’est pas exactement le domaine des expérimentations, mais plutôt une relecture moderne des anciens codes de la bande dessinée – qui a peut-être le défaut de faire style-genre (ou, pour être plus clair, s’autoparodier), mais c’est le thème qui veut ça.

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