Astra: The Weirding

Théoriquement, la notion de rock progressif devrait inclure l’idée de progrès, de vision tournée vers l’avenir et de modernité. Mais, de même que “l’art moderne” n’est plus très moderne, le rock progressif a une fâcheuse tendance à plus se tourner vers un passé glorieux que vers un avenir incertain, témoin The Weirding, premier album des Américains d’Astra.

Je vais être une fois de plus méchant et dire que tout, dans cet album, sent le vieux: de la pochette style Roger Dean des premières années à la musique, qui elle aussi emprunte beaucoup au Yes du début des années 1970 (elle leur emprunte tellement que je me demande si elle aura un jour les moyens de le leur rendre), jusqu’à la production qui, elle aussi, fait style-genre.

Dans l’absolu, ce genre de choses a tendance à m’agacer fichtrement, mais là, je dois avouer que toute considération passéiste mise à part, il y a chez ces p’tits-jeunes-qui-débutent une énergie et une virtuosité qui devrait leur attirer le respect de leurs aînés.

Car Astra ne se contente pas (enfin, pas seulement) de repomper les standards du progressif dinosaurien inférieur, ils y ajoutent une touche personnelle qui est, soit très originale, soit inspirée de tellement de sources différentes que ça revient au même. Comme en plus les musiciens ont clairement les moyens techniques de leurs ambitions, cela donne des compositions qui sont largement à la hauteur.

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