Agalloch: Marrow of the Spirit

Sorti un peu furtivement à la fin 2010, Marrow of the Spirit est le nouvel album d’Agalloch, groupe américain dont la musique est aux croisements entre le black-metal, le post-rock et le rock gothique. Si certains critiques parlent de “folk métal”, j’ai personnellement un peu de mal à y trouver beaucoup plus que des accents folk; ce n’est pas Eiluvetie, par exemple.

 

Shaolin Death Squad: Five Deadly Venoms

Pour cette première chronique musicale de 2011, Shaolin Death Squad place la barre très haut avec ce Five Deadly Venoms. Album inspiré par le film-culte éponyme du répertoire hongkongais, le métal progressif du groupe texan – fidèle également à son nom – donne dans le nawak acrobatique et spectaculaire typique des films d’arts martiaux de l’époque (1978).

Au reste, on ne sait pas très bien s’il s’agit de métal progressif très progressif ou de rock progressif tirant (des shurikens) sur le métal. Les changements d’ambiance sont multiples, parfois au sein d’un même morceau – sans d’ailleurs que l’album perde pour autant de sa cohérence. Là encore, le parallèle avec le cinéma de Hong Kong est facile à faire.

Du coup, la musique de ce Five Deadly Venoms est souvent très visuelle, comme les cinq premiers venins mortels que sont “Centipede”, “Snake”, “Scorpion”, “Lizard” (mon préféré, malgré une intro mollassonne – sans doute pour tromper l’ennemi) et “Toad”, suivi par l’instrumental délirant “Mischief and Epiphany” ou “Let Us Welcome the Actors” façon musique de cirque. Ça rappelle franchement le petit dernier d’Oceansize, le côté déconstruit en moins.

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Pendulum “Immersion”, mon album de l’année 2010

Il y a des années où le choix de ce que je considère comme l’album de l’année va de soi: 2009, par exemple, avec Idmen d’Indukti. Oui, je sais, j’en parle de nouveau et c’est purement gratuit, mais pour moi c’est carrément l’album de la décennie. Certes, mais quid de 2010? Là, c’est beaucoup plus rude: aucun album ne se détache particulièrement du lot.

Si je consulte les chroniques de cette années – plus de cent, quand même – je vois bien Moon Safari avec [blomljud]; pas de bol: il date de 2008 et son successeur, Lover’s End, n’est pas à la hauteur. À part ça, il y a bien quelques belles surprises: dans le power-métal symphonique, Blind Guardian a fait très fort avec son At the Edge of Time – sans doute un des albums que j’ai le plus écouté cette année. J’ai été également soufflé par Dimmu Borgir, groupe que je considérais comme un chancre du black métal inécoutable jusqu’à ce que je jette une oreille sur Abrahadabra.

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L’année de la légèreté

En général, quand on me demande si j’ai des résolutions de nouvelle année, je réponds « 1920 par 1200 ». Cette année est un peu différente: j’ai décidé de mettre plus en pratique quelque chose que je tente déjà de pratiquer depuis quelques mois avec plus ou moins de bonheur, à savoir une plus grande légèreté de mon empreinte environnementale.

Summer Wars

Il ne nous aura pas fallu longtemps pour mater le premier anime de l’année 2011. Et s’ils pouvaient tous être comme ce Summer Wars, de Mamoru Hosada (La traversée du temps) ce serait bien. Ce long-métrage me paraît assez typique d’une tendance récente dans les film japonais récents: mélanger une aventure hors du commun – dans le cas présent, le combat contre une IA folle qui sème terreur et dévastation dans un monde virtuel en ligne – avec une chronique familiale dans un Japon contemporain partagé entre modernisme et tradition.

On y suit particulièrement deux lycéens, le très geek Kenji et la très mignonne Natsuki, la seconde demandant au premier de jouer auprès de sa famille le rôle de petit ami, afin de tenir une promesse qu’elle avait faite à la matriarche du fort vénérable clan Jinnouchi. Et voici un ado timide et semi-autiste propulsé dans une très ancienne et très grande famille qui tient une grande fête dans son ancienne demeure non loin de la ville d’Ueda. La situation se complique lorsque Kenji reçoit un mystérieux message codé envoyé via le réseau social / jeu en ligne Oz et dont le décodage semble mettre un souk pas racontable dans le jeu et en dehors.

Ce qui est vraiment impressionnant dans Summer Wars, c’est la façon dont les deux trames principales de l’histoire – la chronique d’une famille ancienne et traditionnelle, mais dont les membres sont bien intégrés dans la société contemporaine, et le piratage du monde virtuelle par une IA inarrêtable – parviennent à se compléter et à former un film dont les rares temps morts sont juste là pour mettre en exergue les thèmes en question. Niveau rythme, c’est exemplaire: on ne s’ennuie pas une seconde.

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