Braunstein, aux origines du jeu de rôle

Je me coucherai moins bête ce soir, grâce aux efforts combinés du blog Ars Ludi de Ben Robbins et de celui qui commente de temps en temps ici même sous le nom de Greg Pogorzelski (nom connu de la rédaction). En effet, par le biais d’un article maintenant assez ancien intitulé Braunstein: the Roots of Roleplaying Games, j’ai appris l’histoire de ce premier pas vers la notion de meneur de jeu et de personnage-joueur lancée par un wargamer de la vieille école, David Wesely.

Pour faire court, ce dernier a eu l’idée, en 1967, de faire jouer à ses joueurs habituels non seulement les commandants militaires, mais également des citoyens de la ville voisine, une cité prussienne fictive du nom de Braunstein. En ce faisant, il est sans doute devenu le premier MJ de l’histoire – sans le savoir, puisque le terme est apparu longtemps après. Dingue ce qu’on a pu faire comme conneries en 1967!

Lisez l’article, il est certes en anglais, mais il est passionnant pour qui s’intéresse – même de loin – à l’histoire du jeu de rôle. On y apprend que la première partie a été, du point de vue de son organisateur, un échec cuisant – sauf que ses joueurs en redemandèrent. On apprend également comment un certain Dave Arneson est devenu le premier PJ en s’investissant totalement dans son rôle de révolutionnaire sud-américain dans une version postérieure de Braunstein se déroulant dans une république bananière.

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Japan Expo Sud 2011

Et allez, encore un week-end au milieu des otakus, des cosplayers et autres fans de trucs plus ou moins japonais et autre geekeries assimilées: Isa et moi sommes allé à Marseille ce week-end pour la Japan Expo Sud. Je dois avouer une certaine lassitude après ces deux jours, lassitude qui m’est pas entièrement due aux choix télévisuels d’Isa – même si je connais peu de choses plus dangereux pour ma santé mentale que ma chère et tendre armée d’une télécommande.

Le vrai problème, c’est qu’un évènement comme la Japan Expo est prévu pour les fans absolus ou le grand public qui n’y connaît pas grand-chose, mais pour des semi-intéressés comme moi, c’est d’un intérêt beaucoup plus limité. À peu près les trois-quarts de l’intérêt de ce salon, c’est les costumes, les gadgets, les bouquins et DVD en eux-mêmes et les dédicaces – et à part les bouquins et les DVD, que j’achète en général ailleurs, ça ne coïncide pas avec mes intérêts (pour rester poli).

Bon, tout n’est pas complètement perdu: j’ai quand même pu voir quelques extraits de séries potentiellement intéressantes, comme Jellyfish Princess ou Durarara, et assister à deux mini-concerts pas complètement inintéressants: Keisho Ohno, qui fait une sorte de rock avec des instruments traditionnels japonais et Yume Duo, un pianiste et un violoniste plutôt doués qui jouent des génériques de dessins animés, de films ou des musiques de jeux vidéos. Mais disons que j’ai surtout passé beaucoup de temps à lire du San-Antonio ou à faire le drapeau derrière Isa en mode shopping aggravé.

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Rotting Christ : Aealo

Avant toute chose, je tiens à m’excuser auprès de mes (rares) collègues qui lisent ce blog : si j’ai choisi pour cette chronique un groupe grec nommé Rotting Christ, ce n’est pas dans le but de faire dans le blasphème gratuit, mais bel et bien parce que leur dernier album, Aealo, me fait méchamment regretter de ne pas les voir ce week-end en concert à Lausanne.

Je suppose que je ne surprendrai personne en disant que c’est du métal et, qui plus est, pas du plus subtil. Du genre inspiré par la Grèce antique (le titre signifie “catastrophe” en grec ancien), mais pas celle des éphèbes et de la philosophie ; Aealo, c’est plutôt la Guerre de Troie croisée avec une attaque de vikings, voire plusieurs. Au temps pour la civilisation antique, bonjour les invasions barbares !

Le métal de Rotting Christ oscille entre un black métal brutal aux vocaux gutturaux et à la rythmique pour bombardement stratégique et une certaine forme de métal mélodique, le tout agrémenté des poussées ethnicisantes, comme les omniprésents chœurs féminins. Après deux morceaux qui donne dans la musique de brutasse assumé, le côté mélodique apparaît dans le très épique « Demonon Vrosis », puis plus loin dans le fort tribal « Dub-Sag-Ta-Ke » ou un « Fire Death and Fear » dominé par une basse de destruction massive.

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Et toi, tu joues à Donjons & Dragons ou au jeu de rôle?

Donjons & Dragons, c’est du jeu de rôle ou bien? C’est un peu le troll de la semaine – OK, des deux dernières décennies et n’en parlons plus! – qui déboule sur divers sites de la rôlosphère francophone. Je vous en parle ici parce que j’ai également eu une conversation sur ce thème avec un des (courageux) joueurs présent à la Convention des Neiges ce week-end.

Je vais vous la faire courte: allez voir le blog JDR de  SCRiiiPT: Donjons & Dragons c’est du jeu de rôle ou pas ? À peu près tout y est, y compris un commentaire de votre serviteur et un petit sondage débile, sur lequel je permets de broder un peu plus ici.

D&D est-il du jeu de rôle? Je répondrais “oui, mais” pour des raisons très personnelles qui tiennent à mes derniers mois de pratique de D&D et qui expliquent pourquoi je n’y ai pas rejoué depuis. Ça tient un peu du traumatisme de la petite enfance (à quinze ans près, mais on ne va pas chipoter). Sans rentrer dans les détails sordides (des âmes sensibles – ainsi que certains témoins survivants – lisent ces lignes), les gens avec lesquels je jouais à l’époque ne pouvaient concevoir le jeu de rôle autrement qu’avec des figurines, des plans à l’échelle et ce genre de blagues.

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Le coup du parapluie: Philosophie, bien-être & crimes passionnels

Reconnaissons qu’il faut au moins être un groupe belge, qui plus est étiqueté à la frontière du post-rock et du prog barré de la tête (et d’au moins dix-sept autres genres musicaux encore plus obscurs) pour oser s’appeler Le coup du parapluie et pour proposer un album intitulé Philosophie, bien-être & crimes passionnels. Histoire de balancer un grand coup, je me permets de pointer un doigt accusateur vers le dernier numéro de Prog-résiste: si j’ai téléchargé ce bidule, c’est tout de leur faute, d’abord!

Cela dit, la filiation avec le rock progressif est des plus ténues et il faut plutôt voir dans le trio guitare-basse-batterie qui compose Le coup du parapluie un groupe de rock alternatif tendance post-rock ou math-rock. De façon générale, c’est une musique qui puise dans plusieurs sous-groupes du rock contemporain, avec des compositions torturées et énergiques et un chant en anglais, malgré des titres parfois en français (et, plus généralement, truffés de jeux de mots foireux et de références à des “séries noires” des années 1960-1970).

Je ne suis pas certain d’être supermégafan de tout l’album; à la longue, il est même un peu répétitif. Mais les ambiances glauques de certains morceaux – aux antipodes du côté délirant des titres et du nom du groupe – comme “La traversée du Desert Eagle”, “The Assassination of Your Beliefs” ou l’instrumental “Le loup dans la bergerie” valent le déplacement.

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Circle of Bards: Tales

Dans le folk, il y a folk et folk. Des groupes comme Eluveitie ou Korpiklaani peuvent se revendiquer comme folk, mais mieux vaut ne pas trop les confondre avec les Polonais – oui, encore des Polonais – de Circle of Bards, dont j’ai récemment acheté l’album Tales. Il ne faut pas espérer y trouver la sauvagerie des peuples celtes d’antan, mais une approche plus civilisée à rapprocher de groupes comme Blackmore’s Night ou le Jethro Tull des années 1970.

Autant dire que, si on ne supporte pas la guitare sèche, la flûte traversière et les effluves mentales de patchouli et de fantasy de bazar, ce n’est pas un album recommandable. Au-delà de ça, Tales est un album plaisant, quoiqu’un chouïa trop court, mais qui ne révolutionnera pas grand-chose: je ne suis pas un grand consommateur de ce style et pourtant, j’ai l’impression que des morceaux comme ceux-là, j’en ai entendu des trouzaines.

Ça me fait un peu penser aux boutiques qui vendent des gadgets fantasy: reproduction d’épées, maroquinerie à grosses coutures et statuettes de fées kitsch à souhait. C’est à peu près aussi authentique que Tolkien traduit en klingon, mais ça fait plaisir à l’œil – ou, dans le cas présent, à l’oreille. Des titres comme “Scarlet Moon”, “Our Own Land” ou  “Bridges We Shall Pass” se laissent écouter avec beaucoup de bonne volonté.

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Non-convention des Neiges 2011, Chambéry

Cette année, niveau conventions et autres sorties, ça va être un peu le retour des vieux tromblons: avant de remonter à La Tchaux pour Ludesco, dans trois semaines, je suis allé faire un viron du côté de Chambéry, pour la Convention des Neiges. Sauf que cette dernière a été annulée une semaine avant la date prévue, pour cause de mélange de pinceaux administratifs autour de la salle. Décidément, amis organisateurs de conventions, gardez cela en tête: après Gare aux Dragons 2009, elle aussi repoussée pour cause de salle mal réservée, ainsi qu’Objectif Jeu 2008, pensez toujours à confirmer vos réservations, et plutôt deux fois qu’une!

Mais bon, ce genre de péripétie n’a que rarement arrêté des rôlistes et les gens du CJDRU, le club de jeu de rôle (universitaire, donc U) de Chambéry, s’est quand même arrangé pour organiser quelques salles pour accueillir les ludomanes de tous poils qui, avertis ou non, s’étaient quand même pointés en un nombre conséquent. Dont votre tonton Alias, qui n’allait pas laisser des péripéties administratives lui pourrir un week-end de jeu.

Du coup, j’ai débarqué dans la riante (épithète garanti 100% sans sarcasme – quand il ne pleut pas) cité savoyarde avec mes affaires de Tigres Volants sous le bras. J’avais l’intention de tester mon nouveau scénario court format “bande annonce” et, dans la foulée, une modification du système Tigres Volants lite, mais au final, je me suis rabattu sur un plus classique “L’héritage”, premier chapitre de la campagne lupanar. Partie sympa, avec des joueurs très enthousiastes pour faire comme d’habitude, à savoir prendre des chemins de traverse pas vraiment prévus au programme.

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Y’a-t-il un pilote (potable) chez Logitech?

Ce sont les mésaventures de MJ et son casque audio de la même marque qui m’y ont fait pensé: il y a quatre ans, je m’épanchais verbalement sur les pilotes pour souris Logitech, que j’aurais pu qualifier de médiocre au prix d’un prodigieux effort de bienveillance à leur égard. C’est marrant, mais quatre ans plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé.

Preuve par l’exemple avec ma nouvelle souris Logitech Performance MX, que je me suis fait offrir pour mon anniversaire en remplacement de la Revolution MX précédemment chroniquée et qui commençait à montrer des signes évidents de fatigue (genre double clic intempestif). Bon, honnêtement, j’avais depuis cédé aux sirènes morgiennes et réinstallé le Logitech Control Center de sinistre mémoire – et je dois avouer que, sans faire d’étincelles, il s’était comporté honorablement. Jusqu’à ce jour fatidique.

Déjà, il avait tendance à m’inventer des souris qui n’existent pas (celle qui venait avec le clavier, lui aussi Logitech, mais que je n’utilise pas) et refusait d’oublier le tromblon que j’avais pourtant débranché depuis belle lurette. Évidemment, pas lerche d’expliquer manuellement au bidule que non, il n’y a bel et bien qu’une seule souris et non trois. Plus problématique: pas moyen non plus de programmer les boutons comme il faut. Et je t’oublie les configurations, et je change à la volée la sensibilité, et je perds les boutons…

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La soucoupe volante NUCLÉAIRE! de l’US Air Force

La soucoupe volante NUCLÉAIRE! de l’US Air Force

Soutenez Di6dent

Le magazine rôliste Di6dent, dont je vous ai récemment touché un mot – principalement pour me gausser de leur absence de présence web (problème réglé depuis, d’ailleurs), mais aussi pour dire à quel point il est bien – a lancé un projet de souscription pour se lancer dans l’aventure papier. Comme j’ai, avec Tigres Volants, une …

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Amorphis: Skyforger

Jolie claque métal que ce Skyforger d’Amorphis, découvert grâce une fois encore à La Citadelle: une grosse dose de métal progressif énervé, un soupçon de folk-métal viking, quelques pincées de symphonique assaisonné de growl, servez chaud! Je ne sais pas ce que valent les autres albums de ce groupe finlandais. qui écume les scènes depuis plus de vingt ans maintenant, mais cet album tient beaucoup de la démonstration; à ce stade, ce n’est pas que la Finlande, c’est l’autre pays du métal, mais plutôt que le reste du monde fait aussi du métal…

Décidément, je me dis que j’ai le chic pour choper des candidats au titre d’album de l’année qui datent tous d’un ou deux ans en arrière: Skyforger est également un album de 2009, qui aura décidément été encore plus riche que je ne le pensais. Mais que ça ne vous empêche pas d’y jeter un peu plus qu’une oreille: avec son air de ne pas y toucher (la pochette est jolie, mais fait plus black/doom/post-rock), c’est un bon gros morceau de métal enthousiasmant. un peu à la manière d’un Katatonia ou d’un Anathema qui aurait fait une surdose de caféine.

Difficile de mettre en avant un seul morceau, tant les compositions sont solides: “Sanpo”, qui ouvre l’album, donne tout de suite le ton progressif, de même que “Silver Bride”; “From the Heaven of my Heart” est plus classique, dans le style ballade (ballade growlée, mais ballade quand même) et “Sky Is Mine” est également dans un métal plus classique, avec un riff imparable. Allez, j’avoue être moins enthousiasmé par “Majestic Beast”, mais c’est surtout à cause de l’intro growl, ainsi que par “My Sun”, qui est un peu plan-plan.

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San-Antonio, morceaux choisis

Je ne résiste pas à partager avec vous ces quelques extraits de Messieurs les hommes, un San-Antonio vieille époque (1955), qui est à mon avis un des premiers dans lequel éclate réellement le “style San-A”. Le rififi est à son comble… Toutes les gagneuses, tous les messieurs qui tortoraient dans l’établissement se sont pris par …

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Night of the Prog Festival

Décidément, il est dit que je vais passer mes mois de juillet en Allemagne! Cette fois-ci, pas pour le travail, même si je risque tout aussi peu de dormir: le sixième Night of the Prog Festival, qui se tient dans la Lorelei, affiche un tel programme que j’ai acheté les billets avant de discuter.

Hydrofloor: la piscine atalen

Hydrofloor: la piscine atalen

The Box: Le Horla, d’après Guy de Maupassant

Coïncidence: je découvre cet album Le Horla, d’après Guy de Maupassant du groupe de prog canadien The Box peu de temps après avoir rattrapé mon retard et lu ce classique de la littérature fantastique. Et, pour le coup, je ne suis doublement pas déçu du voyage. Autant la nouvelle, typique de la littérature dite “d’épouvante” de la première moitié du XIXe siècle, est sympathique et se laisse lire sans faim, autant l’album qui en est inspiré est un écrin remarquable à cette histoire de double maléfique et de possession.

Je ne connaissais pas The Box, malgré ses quelques trente ans d’existence; il faut dire que le groupe a fait aussi plusieurs pauses et n’a réellement été actif que pendant la moitié de cette période; il est aussi surtout connu au Canada et j’ai l’impression que ce Horla est leur premier album qui a réellement un impact en dehors de leur pays d’origine. Et quel impact!

Si j’aurais du mal à qualifier d’original le rock progressif à l’ancienne, quelque peu minimaliste, qui compose la plus grande partie de l’album, il faut avouer que, combiné aux textes de Maupassant et à la voix de Jean-Marc Pisapia, le style colle à merveille avec ses accents de Genesis époque Gabriel et, surtout, une ambiance qui n’est pas sans me rappeler un de mes albums préférés, Bienvenue au conseil d’administration, de Pulsar. On retrouve dans Le Horla cette même théâtralité, ce même monologue d’un homme aux prises avec une situation qui lui échappe complètement.

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Don’t Make Me Steal

Lors de la conférence Lift, certains participants ont lancé Don’t Make Me Steal, un manifeste anti-anti-piratage qui est surtout un appel à des alternatives légales pour le téléchargement qui n’implique pas des prix prohibitifs, des heures de pubs impossibles à passer ou des verrous numériques qui emmerdent tout le monde, sauf les pirates.

Ceux que l’anglais rebute peuvent se rabattre sur l’article de MacGénération qui m’a conduit à la page en question.

Autant dire que c’est le genre d’initiative que je soutiens ardemment. Si ça ne tenait qu’à moi, ça ferait un moment que le mètre cube de DVD qui encombrent notre appartement aurait été remplacé par un ou deux disques durs d’un fort beau gabarit. Parce que sans même parler de l’impact écologique du bidule, je vois de moins en moins l’intérêt de payer entre vingt et cinquante balles pour acheter des films qu’on ne regarde en général qu’une fois, et encore pas toujours.

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