Freaks’ Squeele 4: Succube Pizza

L’autre soir, en faisant un peu la poutze dans ma bibliothèque, je suis tombé sur mes trois volumes de la bédé Freaks’ Squeele de Florent Maudoux et je me suis dis que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu droit à un nouvel album. Bien vu: le quatrième tome, intitulé “Succube Pizza”, était chez mon fourgue habituel le samedi suivant. Yahou!

“Yahou!” parce que Freaks’ Squeele, c’est vraiment de la bonne! Cette histoire d’école de héros, à mi-chemin entre Harry Potter, INS/MV et Soul Eater – mais avec plus de plans cul – est un grand moment de bonheur en bandes dessinées. Le quatrième tome conclut fort heureusement le cliffhanger du volume précédent – la bataille entre Chance la démone et le champion de l’école concurrente Saint-Ange – et démarre sur une nouvelle année d’études pleines de menaces et de coups fourrés, plus une bonne dose de bagarres improbables et de poursuites de folie.

Le contexte devient de plus en plus fouillé; on apprend beaucoup dans cet épisode sur un certain nombre de personnages principaux, notamment le directeur Scipio, ainsi qu’Ombre. De plus, au milieu du volume, on a droit à quelques pages de promotion pour deux séries parallèles – l’une sur Faucheur et l’autre sur la mère de Xiong Mao. L’univers s’étend; il faut juste espérer que ça ne va pas se faire au détriment de la série principale, parce qu’un an entre deux volumes (même si ce sont des gros volumes: 144 pages), ça fait long.

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Ceci n’est pas mon iPad

Je suppose que vous devez vous rappeler du billet où j’exposais mes résolutions de réduction d’empreinte environnementale pour 2011, notamment le non-achat de gadgets électroniques. Ça n’aura pas duré bien longtemps: j’ai acheté un iPad.

J’ai plein d’excuses foireuses: d’abord, les résolutions de nouvel-an, ce n’est jamais fait pour durer; ensuite, c’est un petit iPad (le 16 GB en wifi seul) et puis je l’ai acheté en refurb – autant dire de l’occasion. Mais la vraie excuse toupourrite que j’ai trouvée, c’est que ce n’est pas pour moi, c’est pour ma femme.

Il faut que je vous explique qu’Isa a des tendances quelque peu luddites. Les ordinateurs et Internet, elle n’aime pas ça et eux le lui rendent bien. Du coup, quand elle avait mentionné au passage son intérêt pour l’iPad, d’une part j’ai été surpris et, d’autre part, je l’ai noté dans un petit coin de ma tête en prévision des fêtes.

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Naïve: The End

Appeler son premier album The End, il faut le faire et les Toulousains de Naïve l’ont fait. Ils ont fait bien plus que ça et cet album est un des plus enthousiasmants et originaux que j’ai pu écouter depuis un bon moment – grâce aux bons offices de Progressive Area, qui a visiblement le chic pour dénicher des bidules improbables comme je les aime.

Imaginez un mélange entre du métal progressif à la Tool, du post-métal à la Isis, avec des influences trip-hop, électro et orientales. Oui, il faut avoir une bonne dose d’imagination et le trio qui compose Naïve n’en manque pas, ni d’ailleurs de talent. On passez assez facilement des ambiances contemplatives et atmosphériques à des parties beaucoup plus sombres et plus brutales. Témoin “Underwater”, qui aligne les extrêmes en un seul morceau – certes, de huit minutes, mais c’est un peu la moyenne pour cet album.

De l’intro très métal de “To Lose And To Die For” à l’atmosphérique et planant “The End”, en passant par “The Crying Community”, métal prog hanté par des claviers aériens, les ambiances orientales et la voix féminine de “The Shroud”, ou le décapsulant “Your Own Princess”, il n’y a rien à jeter sur The End et très peu qui mérite un demi-fronçage de sourcil. Les musiciens sont à peu près irréprochables et la production solide.

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Tangled

À ce stade de l’écriture – à savoir juste après avoir tapé le titre – je me demande si je dois vous parler de Tangled, le dernier film d’animation des studios Walt Disney, ou si je dois me lancer dans une diatribe sur les complexes multisalles et leur politique absurde qui fait qu’on a le choix entre des films en VF 3D ou en VO, mais 2D. Bon, ce sera pour une autre fois, ce d’autant plus que, très franchement, la 3D, comme gimmick qui force à payer plus cher pour voir des films flous, j’en ai un peu soupé.

Bref, Tangled. C’est un conte de fées, comme d’habitude, avec la princesse qui a un pouvoir magique dans ses cheveux et qui est enlevée à sa famille par une vile sorcière (ou peu s’en faut) qui l’utilise pour garder sa jeunesse éternelle. Je résume, mais c’est l’idée. Arrive un prince charmant plus charmant que prince, car poursuivi par les archers du roi pour vol de couronne – celle de la princesse, bien sûr – et la jouvencelle se met à rêver de s’évader de la tour dont elle n’est jamais sortie.

Pas de doute: Disney a compris qu’un excellent moyen de faire plus d’entrées, ce n’est pas forcément de faire de la 3D, mais d’avoir une histoire qui plaise autant aux enfants qu’aux parents. Ou aux enfants attardés dans mon genre. De ce point de vue, le film ne rate pas sa cible. Entre les sautes d’humeur de la gamine, très “ado moderne”, son habilité à la poêle à frire de guerre, les plans plus ou moins foireux du voleur pour se débarrasser de son boulet ou le fabuleux cheval Maximus, il y a de quoi s’amuser pour toute la famille.

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L’intercepteur orbital soviétique “Uragan”

L’intercepteur orbital soviétique “Uragan”

Tristania: Rubicon

Je suis perplexifié. La raison de ma perplexifitude a pour nom Tristania et, plus précisément, le dernier album de ce groupe norvégien, intitulé Rubicon. Le motif de cette perplexifimacation est qu’entre le nom du groupe, le fait que ce soit un groupe de métal scandinave avec une chanteuse et l’illustration de la pochette, je m’attendais à un énième avatar plus ou moins réussi de Nightwish, du métal à chanteuse nordique lambda.

À la place, j’ai droit à… je ne sais pas trop quoi, au juste. Du métal, certes; avec un chanteuse, j’en conviens. Mais pas que. Et, surtout, une musique qui navigue assez loin des standards du genre. En fait, on est plus proche d’un métal beaucoup plus gothique, genre Paradise Lost ou The Gathering (période Mandylion). Mais pas que.

Pourtant, avec “Year of the Rat”, on a droit à un morceau d’introduction dans le presque plus pur style “Walt Disney-métal” à base de métal mélodique et de chanteuse (la remarquable Mariangela Demurtas, originaire de Sardaigne). La chanson suivante, “Protection”, plus folk, peut également passer pour sortie du moule classique. “Patriot Games” marque déjà un tournant dans l’album avec un morceau dominé par les vocaux forts goths du petit nouveau Kjetil Nordhus, qui s’était déjà illustré dans Green Carnation.

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Cet Alias, quel Flattr!

Les plus éveillés d’entre vous auront sans doute noté l’apparition d’un bouton “Flattr” sur les colonnes de ce blog. Mais si, là, à droite, un peu en-dessous de ma pseudo-tête (je n’ai plus assez de cheveux pour réellement ressembler à ça, mais j’aime bien cet avatar). Ceux d’entre vous qui, en plus d’être réveillés, ont également …

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Pallas: XXV

Pour vous parler de XXV, dernier album des Britanniques de Pallas, il va encore falloir que je vous narre une belle histoire de tonton Alias ou, à tout le moins, remonter dans le temps jusqu’à cette époque où le néo-prog était presque à la mode. En 1986, Pallas sort The Wedge, un album qui contraste avec la production habituelle du genre par une section rythmique hyperactive et une énergie proche du métal. Un de mes albums préférés, mais hélas le dernier pour Pallas avant une dizaine d’années.

Hélas encore, les nouveaux albums du groupes, sortis à un rythme homéopathique depuis, ne m’ont jamais convaincus. Jusqu’à ce XXV, qui semble être la suite du concept-album The Sentinel, premier vrai album du groupe sorti en 1984. Il y a vingt-cinq ans, donc; d’où le titre. Et là, dès l’intro, j’y crois: grosse rythmique qui poutre, claviers très électroniques qui me rappellent un peu Saga, extraits d’émission radio-télé pour poser l’ambiance: ça y est, je tiens le nouveau The Wedge!

Ou pas.

Soyons clair, XXV n’est pas un The Wedge-bis. J’aurais bien aimé, mais ce n’est pas le cas. Cela dit, question qualité et style, c’est pas loin et c’est largement le plus convainquant des albums de Pallas de ces dix dernières années. Le groupe a repris des couleurs et surtout renoué avec un goût certain pour la virtuosité. Niveau compositions, ce n’est pas toujours ça (disons surtout qu’il y a pas mal de bidules qui me font grincer des dents ou bâiller très fort), mais les musiciens n’ont eux pas oublié par quel bout on tient un instrument.

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Chiko, l’Héritière de Cent-Visages

Je viens de finir une série japonaise pas banale: Chiko, l’héritière de Cent-Visages. Pas banale par ses thèmes, sa construction et la toile de fond historique. Commençons par cette dernière: l’action se déroule dans le Japon des années 1950-1960, pendant la reconstruction du pays. Et, contrairement a beaucoup d’animés que je connais, il n’occulte en rien cette période: les personnages adultes sont issus de la guerre et ont leurs démons et psychoses nés des évènements.

Sa construction ensuite: si la série semble se placer dans la droite ligne des histoires de gentlemen-cambrioleurs façon Lupin III, à travers le personnage de Cent-Visages, elle bascule brusquement après un tiers, avec massacre de la presque totalité des seconds rôles et un retour à la case départ (ou presque) pour Chiko, la jeune fille que Cent-Visages avait enlevé en même temps que le bijou qu’elle portait pour la soustraire à son empoisonneuse (au sens littéral) de tante et dont il avait fait son héritière.

Commence alors une période creuse où Chiko se rhabitue à une vie “normale”, tout en essayant d’échapper aux tentatives d’assassinat orchestrées par sa chère tante. Elle est entraînée par une des amies d’école dans un plan de “demoiselles détectives” qui est l’alibi officiel du générique de fin (autant dire qu’avant la moitié de la série, on se demande bien le rapport avec la choucroute), avant que l’histoire ne bascule une seconde fois avec une chasse à l’héritage réel de Cent-Visages.

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Mon pote San-Antonio

Ces jours, j’ai retrouvé un vieux pote, un certain San-Antonio. Un type extra, du genre qui se prend pas la tronche avec des imparfaits du subjonctif avec double arbre à came en tête, ni avec des détails comme la vraisemblance ou les bonnes mœurs. Flic, mais pas du genre pénible; pas une tanche non plus, hein? Services secrets, as du tir et de la castagne; la crème. Et du genre doué de la langue. Oui, à l’écrit aussi.

Trente ans qu’on se connaît, lui et moi; plus que ça, même! Plus qu’un pote: une inspiration! Ah, je m’en suis enfilé, de ses aventures rocambolesques, à Pantruche et ailleurs! J’en ai retenu un goût prononcé pour le calembour foireux, la métaphore acrobatique et les comparaisons qui font claquer les plombages. Oh, on s’était bien un peu perdu de vue ces dix dernières années; lui a perdu son père/double, moi j’avais ma petite vie, mes petits écrits à moi. Mais je le savais pas loin, toujours à portée de pogne en cas de besoin.

Et puis il y a eu cette nouvelle édition. Collection “Bouquins », chez Robert Laffont. Du lourd: 1200 pages le volume, du genre huit à dix épisodes la pièce: tout ce qui faut pour les longues soirées d’hiver. Et j’ai replongé. Je suis reparti en virée avec mon vieux pote à travers la France et la Belgique – et même avec un crochet par Genève, tant qu’on y est. On s’est raconté nos souvenirs. Sans surprise, les siens sont plus chouettes. Du polar, peut-être; de l’espionnage, aussi; limite du pulp, en fait, l’humour en plus: la guerre, la Résistance, les Services secrets, les machinations improbables, les méchants biens tordus, les belles pépées toujours plus ou moins fourbes.

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