Valérian: L’Armure du Jakolass

Confier une aventure de Valérian, le plus célèbre agent spatio-temporel de la bande dessinée franco-belge et monument de la science-fiction francophone, à Manu Larcenet, il fallait oser! Mézières et Christin l’ont fait et le résultat, c’est L’Armure du Jakolass, un délire bien comme il faut.

Tout commence avec Monsieur Albert et les inénarrables Shingounz, débarquant dans une banlieue sordide pour récupérer un beauf à moustache qui s’avère être… Valérian, victime d’une technologie téléporteuse de conscience. S’en suit une série d’aventures plus barrées les unes que les autres, qui conduiront le désormais moustachu agent galactique à travers des bars glauques et des prisons stellaires.

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Les aventures de Tintin: Le secret de la Licorne

“Trois frères unis, trois licornes”, qui n’a jamais lu cette aventure du célèbre reporter si belge qu’il en devient universel? Et qui ne s’est pas demandé ce que valait l’adaptation au cinéma de Les aventures de Tintin: Le secret de la Licorne?

Car dans le genre projet casse-gueule, celui-ci était quand même assez haut dans la liste: pas tout à fait film, pas vraiment dessin animé non plus, un graphisme qui est à mi-chemin entre le réalisme du cinéma et le dessin, limite caricature vivante. La présence de Steven Spielberg et Peter Jackson à la réalisation (et Steven Moffat au scénario) rassurant autant qu’inquiétant.

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Jour J: Vive l’Empereur!

1925: l’Empereur Napoléon, quatrième du nom, vient de mourir et Paris se prépare au sacre de son successeur. Mais des rumeurs d’attentat vont jeter l’ex-capitaine Nerval, via son filleul Enrico Fermi, dans une conspiration qui menace de raser la moitié de la ville. Ainsi peut se résumer Vive l’Empereur!, septième tome de la série Jour J, avec toujours Jean-Pierre Pécau au scénario (épaulé par Fred Blanchard et Fred Duval) et Gess au dessin.

Une uchronie napoléonienne, c’est assez classique; que celle-ci se déroule au début du XXe siècle et inclue des dirigeables et des fusils électriques, c’est plus rare. Ce qui est intéressant ici est que, pour une fois, elle se déroule très loin (plus d’un siècle) de son point de divergence – dans le cas présent, un traité qui, en 1802, partage le monde entre la France et la Grande-Bretagne.

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Comment reconstruire la Civilisation (en open-source)

Comment reconstruire la Civilisation (en open-source)

Haken: Visions

Leur précédent album ne m’avait que moyennement impressionné, leur performance en concert était plus enthousiasmante, voici que Haken revient avec un nouvel album, intitulé Visions, qui remet les pendules au milieu du village – ou quelque chose dans ce goût-là.

Exeunt les influences kansasiennes bien trop évidentes de Aquarius, le groupe britannique se recentre sur ses spécificités: un rock progressif tendance néo-prog, certes influencé par les suspects habituels du prog vintage, mais qui s’appuye sur des guitares agressives et des claviers extrêmement bien travaillés.

Sans sombrer dans le métal pur et dur, on sent clairement une très forte influence Dream Theater. Et, pour tout dire, dans l’énergie et le vent de folie qui souffle sur certaines des compositions, ça me rappelle un peu voire Frost*; ouais, carrément!

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Pour une plateforme d’archivage du jeu de rôle

Bon, je crois qu’on a suffisamment glosé cette dernière semaine sur les sites de “partage” de jeu de rôle, abandonware et autres warez plus ou moins assumés, si on essayait maintenant de mettre en place des solutions?

Avant toute chose, un petit mot sur mon point de vue personnel sur la question, pour ceux qui n’auraient pas envie de lire mes trouze mille billets et commentaires précédents: je pense que la survie et la sauvegarde du jeu de rôle passe par une plus grande diffusion et que, loin de représenter un danger pour les ventes, la disponibilité en téléchargement des jeux est plus probablement un bon moyen de les faire connaître et d’augmenter les ventes.

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Cosmograf: When Age Has Done Its Duty

Si l’on en croît, sinon les gazettes, du moins l’avis d’un site spécialisé que j’aime bien au demeurant, il paraît que Cosmograf, et plus précisément son dernier album When Age Has Done Its Duty, est la révélation de l’année 2011. Il paraît. Je me permettrais une once de circonspection sur ce point.

Entendons-nous bien: le rock progressif tendance néo-prog, né de la créativité du multi-instrumentiste britannique Robin Amstrong, est loin d’être mauvais, mélangeant des sonorités très vintage avec des mélodies plus modernes et quelques bruitages bien sentis (quoique parfois agaçants; chaque fois que j’entends la bouilloire, je me dis que j’ai oublié le thé sur le feu), mais l’ensemble ne me parle guère.

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L’UDC en 7 leçons

.. “et huit sièges perdus”, pourrait-on ajouter après les résultats des élections de ce week-end. Sauf que les Verts ont fait un résultat à peu près aussi mauvais et qu’il n’y a du coup pas trop de quoi pavoiser.

Mais bref, ce premier “Guide Vigousse” a donc pour titre L’UDC en 7 leçons et propose en 80 pages grand format une palanquée d’articles destinés à donner un éclairage sur le premier parti de Suisse, plus célèbres pour ses affiches au graphisme rappelant douloureusement la propagande fasciste et ses slogans simplistes que pour son financement ou même ses idées.

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Anubis Gate

S’il faut reconnaître une originalité à Anubis Gate, groupe de métal progressif danois, c’est d’avoir attendu leur cinquième album pour donner dans l’éponymie. Et me donner ainsi l’occasion d’utiliser “éponymie”, que j’aime presque autant que “éponyme”. Un rien m’amuse.

J’ai l’air de médire, comme ça, mais si la musique d’Anubis Gate n’est pas follement originale, rappelant beaucoup des formations de métal mélodique et/ou progressif comme Kamelot ou Vanden Plas, cet album est plutôt plaisant. Il me laisse en tous cas une meilleure impression que Andromeda Unchained, que j’avais écouté en son temps mais sans le chroniquer, ce qui donne une idée de mon opinion.

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Cargo

Un cargo stellaire, une cargaison étrange, un équipage inquiétant, une destination incertaine et une doctoresse perdue au milieu: c’est le décor de Cargo, film de science-fiction qui a la particularité première – et, diront les mauvaises langues, unique – d’être suisse.

C’est très méchant. Certes, Cargo n’apporte pas beaucoup d’originalité au genre, empruntant à de multiples sources (dont Alien) et souffre d’un rythme lent et d’effets spéciaux bas de gamme, mais il a une ambiance très particulière, qui rappelle par certains côtés les films japonais avec ses longs plans contemplatifs.

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DGM / Symphony X à Monthey

Je ne sais pas ce qu’il y a de particulier à Monthey et sa région, par rapport à Genève, pour qu’ils arrivent à attirer des noms raisonnablement connus du métal – comme Symphony X ou Evergrey, par exemple. Ah, si, je sais: des salles!

Donc, nous voici repartis, Isa et moi, dans le bled de mes ancêtres pour une soirée métal avec, donc, les Américains de Symphony X et, en première parte, le groupe italien de métal progressif DGM.

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Airbag: All Rights Removed

Même si ce n’est plus trop de saison en ce début d’automne, il semble que la soupe froide à la tomate soit toujours à la mode si j’en juge par All Rights Removed, dernier album du groupe norvégien de néo-prog Airbag.

J’entends bien sûr par là que leur musique ressemble beaucoup à celle de leurs compatriotes de Gazpacho: six morceaux mid-tempo, plutôt longs (cinquante minutes au total), plus mélancoliques qu’énergétiques et aux sonorités floydiennes prononcées. 

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Durarara!!

Je l’ai souvent affirmé: les Japonais ont accès à des psychotropes qu’on ne trouve pas chez nous (l’expression est originellement de Janus). C’est une des principales explications que j’ai trouvées pour le scénario tarabiscoté de Durarara!! (aussi écrit DRRR!!), un animé en vingt-quatre épisodes dont Isa et moi avions pu voir une avant-première à la Japan Expo Sud cet hiver.

À première vue, c’est une histoire d’amour et d’amitié entre jeunes Tokyoïtes du quartier d’Ikebukuro. Entre beaucoup de jeunes Tokyoïtes, devrais-je ajouter, parce que les personnages principaux sont quand même légion; mais les choses tournent principalement autour de Masaomi et Mikado, deux amis d’enfance, et Anri, une jeune fille dont ils tombent tous les deux amoureux.

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La frontière grise entre le partage de culture et le foutage de gueule

De façon générale et pour des raisons aussi pragmatiques qu’éthiques, je suis plutôt pour le partage des biens culturels. J’ai tendance à penser que même son pendant jugé illégal par les lois de nos pays a un impact bien moindre sur les ventes que certaines grosses industries semi-obsolètes voudraient bien nous le faire croire – et même une certaine utilité dans la propagation de certaines œuvres mal connues.

Il y a tout de même des fois où la chose m’énerve. Il y a quelques temps, un des habitués des Salons de la Cour d’Obéron, forum rôliste dont je fais partie de façon modérément soutenue et où je compte quelques amis, a posté un lien vers des sites proposant au téléchargement des jeux anciens selon le principe de l’abandonware.

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Subsignal: Touchstones

Des fois, il suffit de pas grand-chose pour faire mon bonheur: Touchstones, le nouvel album de Subsignal, n’a l’air de rien avec son néo-prog très radio-calibré avec des faux airs de Yes récent ou d’Asia, voire Kansas, mais il est très agréable à l’écoute.

Le quintet allemand ne révolutionne certes pas un genre qui en aurait pourtant bien besoin, mais il sait accommoder les vieilles recettes avec une sauce contemporaine, beaucoup d’énergie et de savoir-faire. Une louche de métal, quelques sensibilités électro, du vintage bien maîtrisé, emballez c’est pesé!

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Le premier starport

Le premier starport

The Green Hornet

Prenez Batman. Le prototype du justicier solitaire, inoffensif playboy millionnaire le jour, qui combat le crime à la force de ses poignets et de ses gadgets. Sauf que, dans le cas de Britt Reid, (super)héros éponyme de The Green Hornet, sa fortune n’a égale que son incompétence et que la survie de son alter-ego héroïque dépend à peu près entièrement des prouesses martiales et technologiques de son faire-valoir, Kato.

Pour cette séance de rattrapage en DVD, nous nous sommes donc attaqué à ce remake d’une série télé des années 1960, surtout connue pour le fait que le rôle de Kato, chauffeur et majordome du héros, était tenu par Bruce Lee. Autant dire que, dans le cas présent, le ton retenu est celui de la grosse rigolade. Absolument personne ne se prend au sérieux, à part peut-être l’équipe pyrotechnique et les cascadeurs automobiles.

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Une histoire populaire de l’empire américain

S’il y a bien une phrase que je déteste, parmi toutes les phrases que je déteste, c’est sans doute “l’Histoire est écrite par les vainqueurs”. Pipeau: l’Histoire est écrite par des historiens; le reste, c’est de la propagande. Howard Zinn (1922-2010) était un historien américain – engagé, certes, mais historien quand même – et cette bande dessinée Une histoire populaire de l’empire américain est directement inspirée de son Histoire populaire des États-Unis.

Si je parle ici d’une bande dessinée (avec Paul Buhle et Mike Konopacki au dessin) traduite au lieu du bouquin originel en anglais, c’est parce que Roboduck en a fait l’article sur son blog en termes suffisamment élogieux pour que le l’achète hier et que je lise dans la foulée (entre un crash aérien et une tornade; oui, j’aime bien regarder le disaster-porn dominical qu’est La minute de vérité). Vous allez rire: il avait raison.

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