Qui veut la peau de l’ordinateur universel?

Si la question des droits numériques vous intéresse, c’est la lecture de la semaine: l’article de Cory Doctorow sur BoingBoing, intitulé Lockdown: The coming war on general-purpose computing. J’entends par là qu’il vous faudra peut-être une semaine pour le lire et que ça en vaut la peine, parce que c’est sans doute le truc le plus intéressant que vous allez lire de la semaine. Cet article reprend une présentation qu’il a faite au 28e Chaos Communication Congress de Berlin.

Son idée centrale, c’est que la question des copyrights, de la copie privée, Hadopi, SOPA et toutes ces autres saletés ne sont en fait que la partie visible d’un combat plus important et potentiellement beaucoup plus dangereux, où les “ayant-droits” se lancent dans des efforts de plus en plus brutaux pour limiter l’universalité des ordinateurs que nous utilisons tous les jours.

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Alcest: Les voyages de l’âme

Il va falloir encore se creuser les méninges pour trouver comment qualifier la musique du groupe français Alcest pour son nouvel album, Les voyages de l’âme: anti-black métal, post-black métal, shoegaze onirique? En ce qui me concerne, “brillant” vient à l’esprit – et pas seulement pour le jeu de mot avec le morceau “Beings of Light”.

Sérieusement, autant le précédent, Écailles de lune, m’avait un chouïa déçu, autant celui-ci est à placer pas loin du fabuleux Souvenirs d’un autre monde. On y retrouve bien plus clairement cette ambiance faite de riffs et de quelques hurlements pur black-metal, de folk onirique et de post-rock, une musique à la fois lourde et légère, en suspension comme une brume lourde où on devine des formes tantôt merveilleuses, tantôt terrifiantes.

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Le fantôme des Spirou qui ne seront jamais

Parmi les trouzaines (sans doute un mot-valise composé de “douzaine” et “trop”) de blogs que je suis, il y a celui du Reilly, The Best Place. Il y cause littérature, films et, parfois, bédé. Dans sa note 1229, intitulée Lost Chapter, il revient sur un album de Spirou qui m’avait particulièrement marqué, Machine qui rêve.

Sur cet album, on a tout écrit, principalement en mal. Et il est vrai qu’il avait quelques défauts méchamment rédhibitoires. Mais je l’avais bien aimé, principalement parce que Tome & Janry, les auteurs de l’époque. étaient partis pour faire un reboot sérieusement couillu d’un des personnages les plus anciens de la bande dessinée franco-belge, comme le prouvent les premières planches d’anthologie d’un Zorglub à Cuba que mentionne le Reilly dans son article.

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White Willow: Terminal Twilight

Comme je l’avais mentionné précédemment, le rock progressif à chanteuse est un sous-genre qui me convainc que rarement. De ce point de vue, Terminal Twilight, des Norvégiens de White Willow, partait sur un mauvais a priori, malgré la forte dose de critiques positives lues ça et là.

S’auto-définissant comme du art-rock, c’est-à-dire (et je cite leur site) “des chansons pop étendues sur une durée improbable et bourrées d’instruments bizarres”, White Willow fait ce que d’autres personnes moins imaginatives appelleraient du rock progressif. Effectivement, leurs morceaux tendent à flirter avec les 7-8 minutes en moyenne et contiennent une bonne dose de claviers aux sonorités étranges et venues d’ailleurs. OK, par “ailleurs”, il faut surtout comprendre « les années 1970 ».

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Credo: Against Reason

La question du jour m’est inspirée par Against Reason, le dernier album des néo-proggers britanniques de Credo: à partir de quelle date peut-on parler de “rétro-progressif”? Parce que, très franchement, leur musique me rappelle énormément les tous débuts d’Arena, il y a plus de quinze ans.

Pas que ce soit une mauvaise chose, surtout après la déception relative que fut le dernier album en date de la bande à Pointer/Nolan. Le fait est que le néo-prog de Credo rappelle énormément celui d’Arena, surtout dans les inflexions de la voix. Il lui manque peut-être la même énergie et la rage qui animait les premiers albums de ce supergroupe.

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Korn: The Path of Totality

Selon l’expression consacrée, je n’y connais rien à Korn, donc je suis complètement objectif quand je dis que j’aime bien leur nouvel album, The Path of Totality. Alors bon, mise à part la mauvaise foi évidente de cette affirmation, il se trouve que parler ici de “nouvel album” est aussi un peu galvaudé, puisqu’il s’agit de treize morceaux retravaillés dans le style tchic-boum-électro-dubstep-danceparty-[insérez ici votre sous-genre dansant préféré]!

Ce en quoi Korn ne fait pas grand-chose de plus que de suivre une voie tracée par leurs glorieux ancêtres (ok, leurs contemporains), Linkin Park, avec le non moins excellent Reanimation. Le mélange entre le style ultra-rythmé du dubstep ou drum and bass et le nu-metal de Korn passe très bien et, sans casser non plus des briques, il tape juste, en plein sur mon cerveau reptilien. Je le trouve même supérieur à Reanimation en ce qu’il est plus homogène, sans les parties pur rap de ce dernier qui me cassaient… les parties, justement.

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The Watch: Timeless

Il y a ceux, comme Steve Hackett, qui ont gardé de Genesis un héritage filtré par près de quarante année de pratique et il y a ceux, comme The Watch, qui déboulent avec leur dernier album Timeless directement d’un univers parallèle où on est en 1976 et Peter Gabriel n’a jamais quitté le groupe.

OK, je vous avais déjà servi une théorie aussi fumeuse lors de ma dernière chronique sur ce groupe italien qui va tellement loin dans le rétro-progressif qu’ils sont plus Genesis que Genesis eux-mêmes. Il n’empêche que ce Timeless porte fort bien son nom et aurait tout aussi bien pu être, sinon enregistré, du moins composé il y a quarante ans.

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Steve Hackett: Beyond the Shrouded Horizon

Ce n’est jamais sans une certaine appréhension que je me lance dans l’écoute d’un album de Steve Hackett, comme son dernier Beyond the Shrouded Horizon. Mon problème avec ce guitariste et compositeur britannique de grand talent, ancien de Genesis aux Temps Héroïques, c’est qu’autant certaines de ses compositions (surtout instrumentales) me transportent littéralement, autant la plupart de ses compositions me laissent froid.

Du coup, j’ai l’impression que ses albums, c’est un peu la loterie pour moi: parfois, il n’y a guère qu’un ou deux morceaux qui me branchent vraiment – et genre les deux ponts instrumentaux d’une minute et demie au milieu de l’album. Dans le cas de cet album, le ratio est heureusement meilleur, même s’il contient sa dose de bluettes hyperglucidiques.

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Un blog (à part) en 2011

Comme cela semble être la coutume dans toute la blogosphère, je ne vois pas pourquoi vous devriez échapper au traditionnel billet sur les statistiques de l’année du blog. Ah, si, en fait: parce que je n’aime pas la tradition et que, comme son nom l’indique, ce blog est un Blog à part. Sauf que le “blog à part”, c’était surtout pour faire un mauvais jeu de mot (j’avais aussi pensé à “l’agité du blogage”, ce qui n’est pas bien mieux).

Mais bon, on va essayer de faire original et de ne pas parler nombre de visiteurs, taux de rebond et autres pages vues. En fait, ce 3 janvier 2012 va marquer la fin de la troisième année de cette nouvelle incarnation, celle sur WordPress et sur le serveur Codiferes; cela représente un peu plus de 950 articles écrits dans cette période, soit 0.86 par jour. Je ne sais pas pour vous, mais je me trouve plutôt régulier.

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La science-fiction, un vocabulaire de l’avenir

Décidément, j’aime bien Cory Doctorow quand il parle de science-fiction. Son dernier article sur Locus Online, intitulé A Vocabulary for Speaking about the Future, est un excellent complément à un texte dont je vous avais précédemment parlé sur la science-fiction en tant que littérature du présent.

Son point de vue est que, si on croit que les auteurs des science-fiction s’essaient à prédire l’avenir (volontairement ou non), c’est le plus souvent le contraire. L’avenir n’est pas une sorte de train sur une voie unique qui ne peut qu’avancer dans une direction. Les auteurs de SF dénoncent, inspirent, exposent; ils mettent en avant les désirs et les craintes contemporains dans des histoires qui se déroulent dans un avenir fictif.

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2012, année rôlistique

Curieusement, il n’a pas fallu longtemps aux rôlistes (en l’occurrence, John “Dork Tower” Kovalic) pour constater que « 2012 » pouvait s’exprimer avec des dés. OK, techniquement, un peu toutes les années peuvent s’exprimer avec des dés, mais dans le cas présent, les dés à 20 et 12 faces sont sans doute parmi les plus emblématiques du hobby. En plus, c’est l’année du dragon (dans quelques semaines).

Dans mon cas, 2012 devrait être une année charnière pour Tigres Volants, puisque vous devriez avoir droit à deux suppléments, les deux derniers officiellement publiés. Oui, j’ai bien dit “deux”, mais je triche un peu: l’un des deux est en fait une compilation des trois volumes déjà publiés de la Bibliothèque tachyonique. Ça faisait un moment que je me promettais de le faire et, franchement, au vu du temps que ça m’a pris (genre, une petite journée), j’aurais déjà dû le faire il y a un an ou deux.

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