65daysofstatic: Wild Light

Double dose d’électro/post-rock, d’une part, et de 65daysofstatic, d’autre part, puisque voici Wild Light, dernier album studio en date du groupe anglais. Autant dire que, si le virage électro esquissé sur Silent Running est ici confirmé, Wild Light montre aussi un retour vers un aspect plus agressif.

Si 65daysofstatic n’est jamais apparu comme l’enfant sage du post-rock, ce nouvel album pousse un peu plus loin le mélange entre post et électro jusqu’à réaliser une sorte d’alchimie parfaite, ou peu s’en faut. Là où un Teeth of the Sea reste très électro et un God Is An Astronaut très post-rock, la musique de Wild Light recherche le juste milieu entre les deux genres – et, le plus souvent, y parvient.

Avec ses dix morceaux d’une longueur moyenne de cinq minutes (entre quatre et sept minutes et demie), pour un total de cinquante minutes, Wild Light ne donne pas vraiment dans le format original. Question contenu, par contre, ceux qui apprécient le mélange des genres vont être comblés.

À commencer par un “Heat Death Infinity Splitter” au rythme lent, mais alliant la lourdeur du post-métal au rock électronique spatial; une sorte de version modernisée de Tangerine Dream. Changement d’ambiance avec “Prisms”, qui évoque non pas la société panoptique façon NSA, mais plutôt de l’électro décalée qui se dirige progressivement vers du post-rock plus classique.

Ces deux premiers exemples pour illustrer la corde raide sur laquelle joue 65daysofstatic: rock électronique, post-rock, électro, le tout accommodé avec un soin certain et un talent particulier pour les ambiances aussi aériennes que percutantes. Si Wild Light devait être un film, il combinerait l’idéalisme des années 1980 avec une apparence contemporaine.

Je vous recommande également “Black Spots”, plus long morceau de l’album, qui galope au milieu des influences musicales, l’assez peu somnifère et plus classiquement post-rock “Sleepwalk City”, ainsi que “Taipei” et son ambiance crépusculaire.

Si on peut regretter quelque chose dans cet album, c’est peut-être un certain manque d’ambition dans le format: tous ces morceaux plutôt courts, ça donne à peine le tenus de prendre son envol. Une saynète et puis c’est tout. J’aurais aimé au moins un magnum opus – ou alors un peu plus de cohérence entre les morceaux, pour former quelques ensembles cohérents.

Mais je pinaille: Wild Light est un excellent album de post-rock qui devrait ravir tout ceux qui apprécient les ambiances à connotation science-fictionnesque et à tendance musicale plus portée vers les sonorités électroniques que rock, sans pour autant perdre en mordant.

Wild Light est disponible à l’écoute et au téléchargement sur Bandcamp; je vous rajoute, pour le même prix, un court extrait vidéo de l’excellent “Taipei”, en guise de teaser:

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