A Forest of Stars: Grave Mounds and Grave Mistakes

Dans la série « les mélanges, ça fait un peu mal à la tête », je vous présente aujourd’hui Grave Mounds and Grave Mistakes, signé A Forest of Stars. C’est une formation anglaise et quand Angry Metal Guy mentionne dans sa chronique du black-metal et John Carpenter, on se dit que quelque chose de pas frais a été fumé quelque part.

Ce n’est pas tout à fait exact, mais quand le groupe lui-même se décrit comme les successeurs d’un club de gentlemen de la Londres victorienne décadente, inspiré par les vapeurs de gin, le black-metal d’avant-garde et le psychédélique, je me dis que la différence est académique.

En effet, A Forest of Stars est un énième avatar de l’expression « le black-metal mène à tout à condition d’en sortir ». Il faut néanmoins qu’il y a des restes, notamment dans la voix du chanteur (qui se nomme Mister Curse), qui oscille entre monologues hallucinés et hurlements. Cela dit, la sonorité qui ressort le plus est celle de violons et on trouve aussi quelques parties avec des vocaux féminins (la chanteuse, également violoniste et flûtiste, s’appelle Katheryne, Queen of the Ghosts).

Vous l’aurez compris, Grave Mounds and Grave Mistakes n’est pas un petit morceau. J’ai pris, pour ma part, la version Luxus, qui contient deux pistes supplémentaires, pour un total de dix. Ce sont des compositions longues, voire très longues: hormis l’intro, aucune ne fait moins de cinq minutes et demie et deux dépassent les dix minutes (plus une qui s’en approche). Au total, comptez plus d’une heure et quart.

Après une courte intro, on saute directement dans le précipice – littéralement, puisque la deuxième piste s’intitule « Precipice Pirouette » et est un des deux pics de l’album. On y découvre un maelström de sonorités, toujours mélodiques, mais où les violons côtoient les guitares et où le vocalise dément intervient entre deux longues plages instrumentales.

Il y a aussi quelques passages plus calmes, comme « Taken by the Sea » qui met en avant la voix de Katheryne sur fonds de violons mélancoliques. Avant bien entendu de replonger dans un nouveau tourbillon de sonorités, avec « Scripturally Transmitted Disease », le second epic de l’album.

La musique de A Forest of Stars a indéniablement un côté cinématique, du moins théâtral. D’accord, c’est souvent du Grand-Guignol, avec des titres de morceaux qui ressemblent à des titres de romans de La Laverie (genre « Scripturally Transmitted Disease » ou « Decomposing Deity Dance Hall »).

Mais le groupe parvient à créer des ambiances impressionnantes, souvent changeantes, mais toujours cohérentes. Le tout me rappelle un peu Thy Catafalque, mais en version turbobarrée. Le mélange entre sonorités électriques, acoustiques et électroniques est superbement maîtrisé.

Grave Mounds and Grave Mistakes est sorti en 2018 et je regrette qu’une chose: de ne l’avoir découvert que maintenant. C’est un album très impressionnant, plutôt original et certainement blindé de créativité. Vous pouvez le trouver, en trois versions, sur Bandcamp; si vous cherchez quelque chose qui sorte réellement de l’ordinaire, n’hésitez pas!

La non-vidéo de « Precipice Pirouette »

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