Yirminadingrad. Une cité entre Asie et Europe, quelque part dans l’ancien Caucase soviétique, cartographiée originellement par Léo Henry et (feu) Jacques Muchielli, dont j’avais vaguement entendu parler au hasard de mes contacts et que j’ai découvert via Adar, quatrième livre de la série, offert par Laurent Kloetzer – qu’il en soit ici publiquement remercié!
Yirminadingrad. Ville, ou ruines d’une ville, ou rêve d’une ville. Ce n’est pas très clair, elle semble vivre dans un entre-deux de la réalité, avec des éléments aussi concrets que le béton de ses murs (sans jeu de mot bilingue) et une part onirique et symbolique.
Yirminadingrad. Ville en guerre. Ville en guerre civile. Ville sous le joug d’une dictature militaire. Tout cela à la fois. Ou pas. Adar, c’est une série de douze nouvelles, signées d’auteurs parmi lesquels on retrouve Mélanie Fazi, David Calvo, Laurent Kloetzer et Vincent Gessler. D’ailleurs, aucune des nouvelles en question ne sont réellement signées (même si je pense avoir reconnu celle de Laurent).
Les histoires flirtent tantôt avec le fantastique, tantôt avec la science-fiction, souvent avec les deux. Ce sont souvent des histoires ayant pour thèmes les frontières – surtout celles entre le réel et le fantasme. Elles s’appuient sur un contexte intriguant – cette ville imaginaire (ou imaginée) avec son histoire, ses lieux, ses monuments et ses mythes (le scolopendre, les deux amants, Yirmin et Adina).
C’est riche, c’est impressionnant et souvent très prenant, mais je vais être honnête: j’ai eu du mal. Je ne sais pas si Adar est représentatif des autres ouvrages du cycle, mais j’ai trouvé beaucoup de textes ardus à lire. Il y a un certain nombre de purs exercices de style, y compris avec des jeux sur la mise en page des textes, qui en rendent la lecture compliquée.
En même temps, je comprends que ça fasse partie de l’ambiance, de cet entre-deux imaginaire qui déconstruit les textes et la réalité dans le même mouvement. Le lot contient quelques pépites, des textes prenant jusqu’au malaise. Il y a également, je l’avoue, des textes que j’ai juste zappé, que j’ai survolé avec l’impression de ne rien y panner et que c’était voulu.
Yirminadingrad. Le voyage était intéressant, mais très largement au-dessus de ma zone de confort. J’ai souvenir qu’on m’en avait parlé à l’époque où j’ai chroniqué The City and the City. Il y a de ça, mais avec le bizarre poussé à la puissance trop. Ça pourrait être ma came, mais j’ai l’impression que c’est trop volontairement obscur, élitiste.
Yirminadingrad. Peut-être que j’y reviendrai, un jour. Mais pas tout de suite.
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Si toi t’as rien panné à certains bouts, je m’inquiète un peu… (et pas pour toi)
Il ne faut pas se voiler la face: c’est parfois sérieusement abscons, dans la forme et dans le fond.
Je recommande très fort de lire Yama Loka Terminus, le premier livre du cycle, écrit par les auteurs originaux.
Je vais peut-être me laisser tenter par celui-là. Un jour.