Australasia: Vertebra

Si je n’avais pas lu la petite explication qui est venue avec le service de presse de Vertebra, premier album du groupe italien de post-rock Australasia, j’aurais pu croire qu’il s’agissait précisément d’un groupe australien. Non seulement à cause du nom, mais aussi parce que le style du groupe me rappelle certains artistes similaires du pays des chapeaux en cuir.

En fait de post-rock, Australasia (qui avait précédemment produit un EP, Sin4tr4) se revendique également post-black métal (genre Alcest) et a généralement pas mal d’accointance avec d’autres genres post-quelque chose. Vertebra est un album assez éclectique, en ce qu’il couvre un plutôt vaste territoire autour du concept “post-rock”, allant du Tangerine Dream des années 1980 à Isis.

Vertebra compte dix pistes, pour un total de trente-cinq minutes, ce qui est somme toute peu, mais comme la qualité y est, cela évite de fatiguer l’auditeur par des répétitions ou des morceaux inutilement complexes. Autant commencer dans la sérénité, il sera toujours temps de se lancer dans des pièces épiques plus tard.

L’autre intérêt de cet album, c’est une approche pour faire de chaque morceau quelque chose d’unique, en y rajoutant un élément inédit: chœurs féminins sur le très post-métal “Aorta”, qui ouvre l’album (on retrouve du chant féminin sur le très électro “Aura”), ou le duo guitares lourdes/claviers tangerinesque et un final à la guitare acoustique sur “Vostok”, qui lui fait suite.

De façon générale, l’album me rappelle beaucoup l’école God Is An Astronaut, avec des inspirations Alcest ou Isis, suivant les cas, et quelques trucs en plus (et en moins, aussi). Au niveau de l’instrumentation, on sent les musiciens compétents, même si je pense que les compositions pourraient être un peu plus recherchées ou plus ambitieuses.

Il est évident que le groupe connaît son sujet, sans toute fois le maîtriser complètement. À mon avis, il hésite à trop expérimenter avec, se contentant de petites touches d’originalité alors qu’il y a matière à aller plus loin. C’est dommage, parce que je pense qu’il y a du potentiel.

Mais même ainsi, si vous aimez le post-rock “solaire” et les belles ambiances instrumentales, Vertebra est une remarquable découverte, que je vous recommande sans arrière-pensée; ça a beau être du service de presse, c’est un excellent album.

En bonus, la vidéo très conceptuelle signée du vidéaste néerlandais Tim van Helsdingen pour “Antenna”:

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2 réflexions au sujet de “Australasia: Vertebra”

    • Il y a du lent et du moins lent; après, si ton trip, c’est l’avalanche de notes, façon “la guitare est un sport de vitesse”, alors c’est clair que je ne peux plus rien pour toi.

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