Conan le Barbare niveau zéro

Dans “Conan”, il y a “con”. Je sais que cela va paraître au mieux hérétique et plus probablement trollesque à un certain nombre de mes lecteurs, mais, trois jours après, je suis encore un peu énervé. Car, ce lundi, j’ai comblé une lacune culturelle et regardé Conan le Barbare.

Ce n’était pas une bonne idée. Au moins ça me permet d’en dire du mal en toute connaissance de cause.

Car, avec d’autres bouses (du genre Matrix), Conan le Barbare fait partie du panthéon cinématographique des rôlistes. Si cela ne me mystifie pas tant que ça, ça me déprime quand même un peu. Ça explique aussi beaucoup de choses sur le fétichisme suspect du rôliste lambda envers les grosses brutes qui cognent en général, les barbares en particulier et, plus généralement, le med-fan.

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Spock’s Beard: X

Comme son nom l’indique, cet album X de Spock’s Beard est le dixième du groupe californien. Ce n’est pas très original, mais, comme le cinquième s’appelait déjà V, il y a une forme de cohérence. Spock’s Beard, qui joue un rock néo-progressif classique, mais très énergique à base de claviers survitaminés, a longtemps été connu pour avoir été le premier groupe de Neal Morse, multi-instrumentiste de génie et chrétien enthousiaste.

À l’écoute de cet album, on sent encore clairement l’influence de cet ancien membre. Un peu comme le silence qui suit un morceau signé Mozart est encore du Mozart, même huit ans après son départ, l’ex-groupe de Neal Morse fait encore du Neal Morse. De façon générale, ça ne me dérange pas trop, d’une part parce que j’aime bien Neal Morse (malgré ses bondieuseries appuyées) et, d’autre part, parce que Spock’s Beard le fait plutôt bien.

En même temps, j’aimerais bien écouter un peu autre chose: Neal Morse fait du Neal Morse, soit; Transatlantic fait du Neal Morse, OK, il est dedans; Spock’s Beard sans Neal Morse pourrait faire l’effort de changer un peu. Ce qui me fait vraiment souci, c’est que, dans cet album, Spock’s Beard n’est jamais aussi bon que quand il fait des compositions à la Neal Morse.

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Pinkroom: Psychosolstice

Et allez donc, après les plombiers, encore des proggeurs polonais qui viennent manger le pain des, euh… Excusez-moi, je m’égare. Une petite poussée de fièvre brune, il y a un virus qui tourne, ces jours. Bref, Pinkroom est un groupe de rock progressif polonais qui, comme beaucoup de groupes de rock progressifs polonais de ma …

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Metäl Legends

Metäl Legends

Il semble que mon mème-fu soit puissant, car j’ai appris aujourd’hui que Selpoivre et Sedna, deux piliers du blog Studio Gobz’ink, avaient piqué récupéré mon idée de jeu de rôle métal à la Brütal Legend sans même l’avoir lue et lancé un projet Metäl Legends, basé sur le système de jeu Barbarians of Lemuria.

 

Kamelot: Poetry for the Poisoned

Et voilà Kamelot qui déboule avec Poetry for the Poisoned! À l’heure où le groupe américain (et non allemand, comme je l’ai longtemps cru; bon, il y a aussi des bouts de Norvégiens) semble faire beaucoup d’émules dans le genre métal symphonique, ce nouvel album a l’intention de remettre les pendules au milieu du village et mettre le feu à l’heure. Ou quelque chose dans ce goût-là.

Atrocity: After the Storm

À la base, l’album After the Storm du groupe allemand Atrocity part d’une bonne idée: faire une sorte de version métal de Dead Can Dance, quelque chose qui surferait sur la vague des groupes de death metal récents qui incluent des éléments de folk celto-amérindien et des ambiances ethniques.

Le problème des bonnes idées, c’est que si la réalisation ne suit pas, ça ne reste que des bonnes idées et, de ce point de vue, After the Storm déçoit quelque peu. Ce n’est pas que l’album soit mauvais, que les musiciens sont des manchots ou que les chanteurs Yasmin et Alexander Krull font tomber les oiseaux à la moindre vibration de leurs cordes vocales, c’est juste que l’ensemble est très inégal et parfois carrément maladroit.

Venant d’un groupe de p’tits jeunes qui débutent, j’aurais compris et peut-être même pardonné, car je suis comme ça: sévère, parfois brutal, mais miséricordieux; c’est mon côté Ancien Testament. Mais, si j’en crois la page MySpace du groupe (qui est raisonnablement bien faite, surtout si on la compare à d’autres du genre), Atrocity existe depuis vingt-cinq ans et a quand même quelques albums sous le harnais. Du coup, j’ai un peu un doute.

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Kwoon: When the Flowers Were Singing

Encore un groupe dont le nom et le titre d’album va faire ricaner le cyberpalmipède qui hante ces lieux: Kwoon, dont le dernier album en date s’intitule When the Flowers Were Singing. On peut faire plus obscur, mais ce n’est pas évident. Curieusement, ce n’est pas du rock progressif, même si l’album m’a été recommandé par le dernier numéro de Prog-Résiste.

Kwoon est un groupe français qui fait du post-rock éthéré et minimaliste, nettement inspiré par Sigur Rós. Leur musique est en grande partie instrumentale, mais comporte également quelques partie chantées (mais qu’on entend peu). Si le nom du groupe est inspiré du mot chinois qui est l’équivalent du dojo japonais, en fait d’art martial, on est plus dans le domaine du Taiji pour ancêtres que du Kung-fu. Amis du rythme et de la puissance, passez votre chemin! On est ici dans le domaine de l’onirique évanescent et des ambiances mélancoliques.

Le gros avantage de cet album est que, si on aime le genre, il est parfait. Malgré son “Overture” quelque peu tonitruant, il part très rapidement dans les contrées plus calmes, avec des ambiances à base de nappes de guitare et de violon. Les morceaux ont un petit côté faussement naïf: simples en apparence, mais plus complexes qu’elles n’en ont l’air, avec des mélodies pop couvertes par des atmosphères musicales sur plusieurs niveaux. Mention spéciale à “Ayron Norya”, le plus long morceau de l’album qui est, à mon avis, également le plus réussi.

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Le Marathon des Gnomes

Hier soir, je suis allé faire un saut au Marathon des Gnomes, une mini-convention organisé par le club genevois des Gnomes ludiques (“gnolus” pour les intimes). Le Marathon des Gnomes, c’est quarante heures de jeu non-stop dans les locaux du club, non loin du Musée d’histoire naturelle, ouvert à tous: jeu de plateau, wargame, jeu de rôle. Un évènement qui mériterait plus de visibilité et peut-être aussi un espace plus convivial.

C’est pour moi l’occasion de retrouver des gens avec lesquels j’ai joué il y a longtemps (du genre à se souvenir de Tigres Volants avant la première édition) et que je ne vois plus que rarement. À l’occasion, ça me permet de faire quelques parties de jeux de plateau sympas.

Cette année, j’ai enfin pu y faire une partie de Tigres Volants; je m’améliore: l’année passée, je n’avais pas trouvé de joueurs et, celle d’avant, j’avais carrément raté l’horaire et m’étais pointé, la bouche enfarinée, après la fermeture. J’ai donc joué le désormais habituel scénario de “L’héritage”, celui qui est en quelque sorte l’intro de la campagne lupanar.

Quand on est déhemme en convention, c’est toujours un peu la loterie: on ne sait jamais sur quel genre de joueurs on va tomber. Je devrais presque dire “sur quel genre de cas social on va tomber”, mais comme on parle de rôlistes, c’est un peu redondant. Du coup, j’ai eu droit à une belle brochette d’excités, le genre de jeunes joueurs qui considèrent que l’intégralité du scénario n’est qu’un immense punching-ball défoulatoire pour trop-plein d’hormones juvéniles.

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Gazpacho: A Night at Loreley

Les Norvégiens de Gazpacho viennent de sortir un double album live intitulé A Night at Loreley; comme ils m’avaient favorablement impressionné avec leur dernier album studio Tick Tock, j’ai décidé de passer outre ma réticence et je l’ai acheté.  (En fait de réticence, c’est surtout une tentative pathétique pour contrer ma tendance de jeunesse de me jeter sur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un album live de mes groupes préférés.)

Les albums en public tiennent beaucoup de l’exercice de style, voire du passage obligé (un peu comme les écrans de jeu pour les jeux de rôle). L’idée est d’avoir une vitrine qui montre le groupe à son meilleur, tant musicalement que scéniquement, et de retransmettre l’énergie d’un concert sous forme uniquement sonore. Autant dire qu’à moins d’avoir de gros moyens, c’est un peu du quitte ou double: que le groupe soit en petite forme ou le public absent ou léthargique et c’est le bouillon!

Dans l’ensemble, A Night at Loreley est un album très honorable. Le fait d’avoir enregistré pendant le festival “Night of the Prog”, qui est un des plus grands raouts européens du genre, est assurément une bonne idée: le public est présent en masse et cela fait sans doute son petit effet sur le groupe, qui livre une prestation presque sans faille, se permettant même quelques arrangements différents sur les morceaux de Tick Tock. Le final et très celtisant “Bravo” est aussi une très bonne surprise.

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“Les jours heureux”

L’ouvrage, chroniqué par mes hebdomadaires subversifs habituels, m’avait déjà titillé la fibre gauchiste, mais c’est le billet d’un lecteur qui m’a convaincu de commander et de lire Les jours heureux, ouvrage collectif signé par le collectif « Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui ». Que cache donc ce titre au parfum vieillot? Le sous-titre est plus explicite: “Le programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944: comment il a été écrit et mis en œuvre, et comme Sarkozy en accélère la démolition.”

Les plus attentifs d’entre vous auront noté la date. Les jours heureux est un texte qui a été écrit alors que la France métropolitaine était encore entièrement occupée, de longs mois avant le Débarquement en Normandie. Ce n’est pas le côté le plus étonnant de cet texte, qui figure dans son intégralité dans l’ouvrage; au reste, ce n’est pas un long texte: une douzaine de pages. Le premier point, c’est qu’il a bel et bien été appliqué après guerre, sinon dans son intégralité, du moins dans les grandes lignes. Et que la France lui doit la plupart des avancées sociales du XXe siècle: retraites, services publics, Sécurité sociale, etc.

La premier tiers de l’ouvrage est consacrée à ce texte, à sa genèse et à sa mise en application. Rien que ça, c’est un film d’aventure. Quelqu’un qui écrirait un tel scénario – un groupe de partisans qui rédige, en pleine occupation ennemie, un texte qui devient une quasi-constitution après-guerre – se ferait renvoyer à ses chères études.

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Fjieri: Endless

D’ordinaire, la notion de rock italien a tendance à évoquer en moi les souvenirs douloureux de minets en boguet Piaggio qui écoutaient du Eros Ramazzotti ou une quelconque abomination du genre. Depuis, un groupe comme VIII Strada a beaucoup fait pour changer mon point de vue et Endless, nouvel album du groupe Fjieri, apporte également sa boule de démolition à cette construction de jeunesse et vaguement xénophobe.

La légende de “Little Boost”

Je vous préviens tout de suite: La légende de “Little Boost” est une bande dessinée anecdotique qui a tout du plaisir coupable. Déjà parce qu’elle est écrite et dessinée par ‘Fane, qui avait repris le Joe Bar’s Team et qui, avec ce nouvel album, reste un peu dans le même créneau (avec Juan à l’encrage et Leprince aux couleurs). Ensuite, parce que l’accroche de départ — Absynthe et Lagribouille, un scénariste et son dessinateur, se retrouvent dans leur propre bande dessinée, qui se déroule au Far-West — est une excuse pour un grand numéro de nawak décalé.

Les Anglo-saxons ont une expression, breaking the fourth wall, qui désigne lorsque les personnages d’une histoire s’adressent directement au public et/ou jouent avec les codes de leur média. Dans le cas de La légende de “Little Boost”, le “quatrième mur” en question passe à la moulinette atomique et est rendu à ses composants primaires. Les deux protagonistes (et leurs adversaires) savent qu’ils sont dans une bande dessinée et doivent user et abuser des codes pour s’en sortir, risquant à toutes les pages une balle perdue, une chute de cheval, le scalpage ou une gamelle à moto.

Entre sa situation de départ absurde, les péripéties rocambolesque, le constant décalage entre les deux protagonistes et leur environnement, ainsi que les situations kaamelottesques (les interactions entre le Marshall et son sergent — qui rappelle étonnamment un certain caporal Blutch), on rit beaucoup à la lecture de cet album. Et puis bon, pour ma part, l’idée de sillonner l’Ouest Sauvage à bord d’une Triumph Spitfire, c’est une peu comme se balader dans un univers med-fan avec un char russe, ça a un petit côté jouissif.

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Sauvons les rôlistes!

Allez, une deuxième petite connerie aujourd’hui, pour ceux qui n’ont pas compris la blague précédente. Bon, OK, elle date d’un peu moins d’un mois, ce qui signifie qu’à l’échelle d’Internet, elle aurait aussi bien pu être peinte sur les murs de Lascaux, mais, n’étant pas un grand fan de Naheulbeuk, ce n’est qu’assez récemment que …

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Lag!

Fucking Lag!

Si ça ne vous fait pas rire, c’est que vous n’avez jamais joué à un jeu de tir à la première personne en réseau. Ou que vous ne comprenez pas l’anglais. Ou que vous n’avez aucun humour. (Message original via Very Demotivational.)

Un lupanar en état de siège

Or donc, hier, on a joué le quatrième épisode de la campagne lupanar, qui est censé être la charnière de la campagne. Sans trop spolier, c’est le moment où les personnages comprennent que, non seulement il y a quelque chose de beaucoup plus gros derrière toute cette histoire de lupanar, mais qu’ils sont en première ligne. Évidemment, tout commence par l’arrivée d’invités au Domaine, avec des desiderata quelque peu contradictoires.

D’un certain côté, le déroulement de la partie a été sans surprise, avec les deux Highlanders (le vrai et le faux; reste à savoir lequel est lequel) à la manœuvre et beaucoup de bons mots et de franche rigolade, mais malgré tout un final tragique et, pour le groupe, un nouveau départ. Tout s’est déroulé à peu près comme je l’avais prévu, à quelques virgules près, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que ça manquait de quelque chose. Quoi exactement, je ne saurais le dire. Ce qui est embêtant.

En fait, je commence à soupçonner que le point faible, c’est le nombre de PNJ à gérer qui, par moment, est proprement astronomique. Je ne sais pas si c’est un défaut de la campagne elle-même ou de moi en tant que déhemme, mais entre les pensionnaires, les visiteurs et les éléments de décor (dirigeants locaux et autres), c’est parfois très difficile à suivre. Surtout quand, comme on me l’a déjà fait remarquer, certains des PNJ ont des noms très similaires.

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