Serj Tankian: Elect the Dead Symphony

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec cet Elect the Dead Symphony, Serj Tankian est là où on ne l’attend pas. L’ancien chanteur de System of a Down avait déjà produit un album solo intéressant et somme toute très métal, Elect the Dead, et cette version live avec orchestre symphonique (celui d’Auckland, en Nouvelle-Zélande) a de quoi surprendre.

Le problème est que plus j’écoute cet album, plus je me dis que c’était une fausse bonne idée. La réinterprétation symphonique des morceaux est certes originale, mais leur apporte plus de pathos que nécessaire en perdant au passage une grande partie de l’énergie qui les rendaient intéressants.

De plus, même si Serj Tankian est un très bon chanteur avec une voix peu courante dans le métal, son interprétation laisse souvent à désirer. Ce sont là les aléas de l’enregistrement en public, mais j’ai aussi l’impression que c’est dû à une volonté d’en faire trop; au reste, j’ai parfois l’impression d’entendre une version contemporaine de Luis Mariano et ça, c’est Mal.

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Hero Corp, saison 2

Allez hop! Je vous fais un petit billet rapide sur la deuxième saison de Hero Corp, la série des superhéros aux pouvoirs moisis créée, jouée et réalisée par Simon Astier, frère de l’autre. Rapide, parce que techniquement, je ne suis pas censé l’avoir vue – mais promis, dès qu’elle sort en coffret DVD, j’achète!

Si l’effet de surprise initial est passé, Astier sait renouveler le suspens en plongeant ses personnages dans des situations imprévues – enfin, aussi imprévue que puisse être l’accumulation de clichés volontairement utilisés pour composer la trame de cette nouvelle saison. Tout y passe: les présumés morts bien vivants, les trahisons, les prophéties à quintuple sens, les généalogies bordéliques, les passés ténébreux, le méchant qui passe de l’autre bord (ou pas), les bases secrètes munies de systèmes d’autodestruction – je vous passe le reste. Hero Corp est une parodie du genre et, pour le coup, elle remplit pleinement son office.

Sans doute plus rythmée que la première, cette nouvelle saison bénéficie également de plus de moyens – avec notamment quelques guest-stars, comme Pierre Palmade, Pascal Legitimus et même Alexandre Astier en personne – et amène son lot de révélation. On y voit par exemple quelques éléments du (lourd) passé de John qui permettent de comprendre deux-trois choses sur son attitude générale. Le tout est saupoudré de moments de pur génie, comme la tentative d’assassinat du père de Jennifer dans le premier épisode, le coup des pailles (les spectateurs sauront de quoi je parle) ou le pouvoir de Jean Micheng, le superhéros joueur de handball.

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Eluveitie: Everything Remains (As It Never Was)

Après plusieurs écoutes de Everything Remains (As It Never Was), dernier album en date des folk-métaleux suisses d’Eluveitie, j’ai l’impression que c’est un titre très approprié. Détenteur d’une alchimie particulière de folk celtique et de métal avec alternance de vocaux masculins, féminins (et franchement pas humains), Eluveitie continue à dérouler sa formule au gré des …

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Lady Blackbird

Si vous ne lisez pas le blog de Brand, c’est le moment de vous y mettre: l’animal poste peu, mais ses billets sont souvent plein de pépites. Notamment un de ses derniers qui, s’il traitait d’un jeu à la Alien(s), m’a mis sur la piste d’un petit jeu expérimental nommé Lady Blackbird.

En fait, il s’agit autant d’un jeu que d’un scénario, en seize pages, dont l’amorce est la suivante: Lady Blackbird fuit un mariage forcé en compagnie de sa garde du corps à bord de La Chouette, le vaisseaux éthérique du tristement célèbre contrebandier Cyrus Vance. À mi-chemin, ils sont intercepté par le croiseur impérial La Main du Chagrin et les personnages ont meilleur de temps de trouver un moyen de s’enfuir avant que le capitaine du croiseur ne reçoive de la capitale la télétransmission qui révèlera leur véritables identités.

L’ambiance est celle d’un univers de science-fiction steampunk et, en le lisant, j’ai eu l’impression de tomber sur le Graal des systèmes léger et adaptés à un style de jeu “pulp”, très narratif et dynamique.

Chaque personnage est défini par des Traits, qui sont des compétences génériques divisées en mots-clés (tags), ainsi que par des Clés, qui sont des buts, et des Secrets, qui sont des capacités spéciales.

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Note de service

Je commence une petite opération de nettoyage sur le blog, notamment pour réparer les commentaires en cascade qui avaient été dé-cascadés suite au changement de serveur. À ce sujet, notez qu’il y a un bouton de réponse général, qui met le commentaire à la suite des autres, et un autre dans le commentaire lui-même et …

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Birds and Buildings: Bantam to Behemoth

J’avoue que, dans la catégorie des noms stupides, on a encore ici affaire à du lourd avec Birds and Buildings, même si c’est un nom qui s’explique dès “Birds Flying Into Buildings”, le premier morceau de cet album, Bantam to Behemoth. Comment ça, ce n’est pas clair?

D’accord, ce n’est pas très clair. Mais, à ma décharge, je dois avouer que la musique que ce quatuor américain est à peu près dans la même veine que celle d’Ihsahn, précédemment chroniquée, mais en rock progressif; on y retrouve d’ailleurs les pointes de saxophone torturé, sauf que, dans ce cas, ça choque moins.

En bref, c’est très complexe, avec des sonorités très années 1970 et des influences clairement marquées par Van der Graaf Generator – qui est une sorte d’asymptote du rock progressif barré. Le groupe cite également King Crimson et Magma dans ses influences et ça devrait être suffisant pour faire lever le sourcil du prog-head le plus blasé.

En grande partie instrumentale, la musique de Birds and Buildings se compose principalement de longues plages nerveuses, comme le “Birds Flying into Buildings” déjà mentionné, “Chakra Khan” ou le très sympathique “Yucatan 65: The Agitation of the Mass”, ainsi que des parties chantées plus traditionnelles et, à mon avis, beaucoup moins bien maîtrisées (et pas très intéressantes non plus).

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Ihsahn: After

Dans les arcanes du métal progressif, il y a des groupes qui éveillent votre attention, d’autres qui vous tapent tout de suite dans l’oreille et quelques-uns qui, à l’instar d’Ihsahn, vous attaquent le cerveau à la ponceuse à disque. Le disque en question s’appelle After et est, si j’en crois la bio du groupe, le dernier d’une trilogie. Si c’est le cas, on a connu des conclusions (et des trilogies) moins réussies.

Au reste, la classification de “métal progressif” est ici presque trop modeste pour qualifier un tel déferlement de technique et d’inventivité. On a des ambiances death/doom/black métal, des vocaux growlés et des riffs brutaux et, au milieu de tout cela, un saxophone (“Undercurrent”) ou des moments de pure grâce (comme “Austere”, qui vient précisément juste après “Undercurrent”). On est plus ici dans un registre expérimental, voire extrême, que dans toute autre classification.

Il faut dire que celui qui se cache derrière le pseudonyme d’Ihsahn, le ci-devant Vegard Tveitan, ressortissant norvégien, s’est fait connaître dès l’âge de treize ans en jouant dans les premiers groupes de black-métal scandinaves, notamment Emperor. Autant dire que l’on pas affaire à un mickey et ça se ressent très vite. D’une part, par la maîtrise de l’instrumentation, mais également par des compositions qui, si elles ont l’air parfois très bordéliques, sont parfaitement contrôlées. Pour citer le grand Francis Zégut, le port du casque est obligatoire!

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Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, saison 2

C’est marrant l’aura que peut avoir une série japonaise comme Ghost in the Shell: Stand Alone Complex auprès de certains fans, qui en ont visiblement retiré qu’une minuscule scène saphique dans le manga et qui fantasment à fond les hormones sur le major Motoko Kusanagi, personnage emblématique de la série. Je ne nomme personne, mais elle se reconnaîtra (et, avec un peu de chance, elle se dénoncera toute seule dans les commentaires; elle est très douée pour cela).

Marrant, parce que malgré son héroïne maxi-pulmonée et un armement lourd ultra-technologique à faire reculer un cuirassé de classe Yamato, la série est à peu près aux antipodes du divertissement écervelé, à base de petites culottes et d’actions exothermes à grand spectacle. Pour saisir les subtilités de ces deux séries à l’ambiance cyperpunk, mieux vaut ne pas débrancher son cerveau; à vrai dire, si, à l’instar des personnages de la série, vous avez la possibilité d’en brancher un de secours, ce n’est pas plus mal.

Les histoires suivent la Section 9, une unité d’élite de la police japonaise, dans un univers uchronique de 2035 qui a survécu à deux guerres mondiales majeures depuis la chute du Mur de Berlin. À peu près toute la planète est connectée à des réseaux électroniques, la plupart des gens ont un cybercerveau et certains sont même plus ou moins cyborgs. Ce qui a un impact certain sur la société et qui amène son lot de problèmes inédits.

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Leech: The Stolen View

Un des trucs rigolos avec le rock progressif, c’est que c’est très international. À preuve, il y a même des groupes suisses, comme Leech, dont j’ai acheté le dernier album, The Stolen View. Là où ça devient rigolo, c’est qu’il m’a fallu passer par les critiques d’un prozine belge (Prog-résiste, pour ceux qui ne l’avaient pas reconnu) pour en arriver là, alors que c’est un groupe qui tourne depuis près de quinze ans et qui a seulement trois albums à son actif.

Retour sur le retour sur Tigres Volants lite

Ça va devenir le gag récurrent le plus lent du monde: pas loin d’un an après en avoir précédemment reparlé, à l’occasion du prix JdRÃ 2009 qu’il avait gagné, me revoici à travailler sur Tigres Volants lite. Cette fois-ci, c’est grâce/à cause d’un retour fait par un récent joueur de Tigres Volants, du nom de YoYo (nom connu de la rédaction et des lecteurs de son blog).

Pour faire court, il a bien aimé le système, mais soulève quelques problèmes, notamment dans la résolution des combats. À vrai dire, je les soupçonnais également, mais je n’avais jamais réussi à me passionner suffisamment longtemps sur ce système pour arriver à voir ce qui ne colle pas. Ce qui, en soi, est un comble, mais les faits sont là: Tigres Volants lite est pour moi une sorte de bac à sable pour idées rôlistiques idiotes, pas forcément un projet super-sérieux auquel je consacre beaucoup de temps.

Du coup, je me suis relancé un peu sur le bazar. Il en faut peu pour me motiver, somme toute. Après avoir regardé le système sous diverses coutumes, je pense avoir trouvé une solution pour les combats, en rassemblant attaques et dommages en un seul jet: on ajoute donc les dommages de l’arme, éventuellement la Force de l’attaquant en cas d’attaque au contact, et on soustrait la Résistance du défenseur et, le cas échéant, la protection de ses défenses. Du coup, les armes n’ont plus qu’une caractéristique: les dommages, plus éventuellement des avantages qui annulent un bonus ou un malus.

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Wobbler: Afterglow

Si j’étais taquin, pour cette chronique de l’album Afterglow des Norvégiens de Wobbler, je ferais une redirection sur ma chronique de l’album de Deluge Grander, tant la démarche (sinon la musique) des deux groupes est identique.

Car Afterglow est un album de prog façon années 1970, jusqu’à la couverture, qui évoque Salvator Dali revisité par le petit frère d’un des musiciens (y compris cette fois-ci la typo, dont le seul bon goût est d’être lisible).

Musicalement, on reste dans les débuts de Genesis, avec des accents du style Canterbury et pas une once de modernité, ni dans le fond, ni dans la forme (à part peut-être le support, CD ou MP3). Cela ne veut pas dire que ce soit mauvais, juste que cela manque pour moi totalement d’originalité et, partant, d’intérêt au-delà du fait que, somme toute, la musique reste agréable.

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Quand Psychée sort de léthargie, elle ne fait pas semblant

C’est devenu une blague récurrente sur Facebook et ailleurs: le dernier message du blog “Un dessin par jour” de Psychée s’est terminé par un “À demain…” qui a duré pas loin de trois mois. Si vous pensez que ce n’est pas mon genre de me moquer sans merci de cet état de fait, vous me …

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Nouveau thème: LightWord

Ceux d’entre vous qui me suivent par RSS n’auront sans doute rien vu, mais je viens de changer le thème de Blog à Part pour LightWord. Oui, encore. Smooth était joli et résolvait le problème de la recherche qui plantait avec Carrington, mais ne permettait pas l’intégration du menu déroulant qui donne accès à mes …

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Pendragon: Concerto Maximo

Trente ans de Pendragon. Qui, en 1985, l’aurait parié? Certainement pas moi, qui voyait ce groupe comme le petit poucet de la “bande des quatre” (avec Marillion, IQ et Twelfth Night). Concerto Maximo, double CD live enregistré en Pologne en 2008, vient me donner tort. Il y a des fois où je suis content d’avoir tort.

La saison des conventions

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ces temps-ci, c’est le début de la saison des conventions. En tous cas, la première: la plupart des manifestations ludiques en général et rôlistes en particulier ont tendance à se concentrer entre mars et mai, ainsi, dans un moindre, qu’entre septembre et novembre. Il y a des exceptions, mais si vous jetez un petit coup d’œil à un calendrier, c’est évident.

En même temps, ce n’est pas très étonnant: Pâques et ses abords fournissent une multitude de jours de congés et les étudiants ne sont pas encore trop accaparés par leurs examens, idem pour les mois d’automne. L’été étant en général consacré en vacances (en famille ou pas), on n’y trouve quelques événements qui jouent (ha! ha!) sur l’aspect plein air et chaleur (par exemple, des GN).

Mais le but de ce billet est de parler des conventions vues de mon petit bout de la lorgnette, le point de vue de l’auteur (maudit) baladant sa création (elle aussi maudite) à travers la francophonie pour en faire la promotion auprès des masses ignares^W^W joueurs. Je vous fais grâce des majuscules.

On en parlait récemment dans le billet Gloire, fortune et jeu de rôle, les conventions sont, pour l’auteur lambda, le passage obligé pour aller à la rencontre de son public et faire connaître son bébé. Vous allez rire: c’est en partie pour cela qu’elles sont faites. Le problème, c’est qu’à moins d’habiter dans une agglomération à forte concentration rôlistique (pour nous autres francophones, ça veut dire “Paris et banlieue”), c’est que ça implique des déplacements, souvent lointains et sur plusieurs jours. Donc transport, logement et nourriture.

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« Le vide et le plein », de Nicolas Bouvier

J’ai profité du voyage en train vers Cannes pour me lire deux autres bouquins de Nicolas Bouvier, dont Le vide et le plein, l’autre ouvrage qu’il a écrit sur ses pérégrinations japonaises (le premier étant Chronique japonaise). Je soupçonne avoir pris les deux dans l’ordre chronologique inverse (contrairement à Thias, qui l’a chroniqué dans le bon ordre), mais, à la vérité, ce n’est pas très important.

Cette impression vient principalement du ton général de l’ouvrage : on sent, à sa lecture, qu’au moment où il écrit ces lignes l’auteur n’a pas encore réussi à prendre la pleine mesure du Japon et, surtout, des Japonais. En ce sens, c’est un ouvrage qui révèle un Nicolas Bouvier un peu désarçonné par ce peuple et ses coutumes aussi étranges – même pour un grand voyageur comme lui. Au contraire, Chronique japonaise et son introduction historique (probablement peu scientifique, mais qu’importe) marque une sorte de réconciliation.

Hormis ce détail, Le vide et le plein est un ouvrage très similaire : on y suit l’auteur dans sa vie quotidienne au Japon, dans les années 1964-1965, puis vers 1970. Il y a là des impressions de voyage, comme d’habitude, des excursions journalistiques dans des lieux plus ou moins connus, plus ou moins touristiques. Il y a également des instantanés de vie quotidienne : Nicolas Bouvier habite Kyoto, puis Tokyo, avec femme et enfants.

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Festival international des jeux à Cannes

C’est un peu en touriste (ou « semi-branleur », pour reprendre l’expression de Neko) que je me suis rendu avec Isa ce week-end au Festival international des jeux, qui avait lieu à Cannes.

Le but premier était de prendre un (long) week-end de vacances et voir des potes, en profitant de la liaison TGV directe entre Genève et Nice et, très accessoirement, de faire des parties de Tigres Volants. Du coup, je n’en ai fait qu’une, mais je ne me plains pas : on s’est bien amusés (mention spéciales à mes joueurs, qui sont les premiers à me prendre l’option “coup de pute” dans le scénario Ciel! J’ai égaré mon carburateur) et j’ai eu largement de quoi m’occuper pendant le salon.

Il faut dire que le festival est un événement de grande taille : installé au Palais des festivals (celui-là même où a lieu le Festival du film de Cannes, mais on n’a pas monté les marches), il regroupe jeux classiques (échecs, bridge, Scrabble), jeux de société plus modernes (Catane et autres jeux de « l’école allemande »), casse-têtes, jeux vidéos, wargames, jeux de carte et jeux de rôle. Ajoutez à cela un (petit) « village manga » et une entrée gratuite, vous obtenez une manifestation grand public, blindée de monde le samedi et le dimanche.

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En route vers Cannes!

Je suis en train de mettre la dernière main à mes préparatifs pour mon départ pour Cannes. Moitié vacances avec Isa, moitié convention, nous partons pour le Festival International des Jeux, qui s’y déroule depuis hier jusqu’à dimanche. Côté préparatifs, cela implique de faire quelques sauvegardes de fichiers, d’imprimer prétirés, scénarios et feuilles de présentation …

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