Bilan en demi-teinte pour un Mars Noir

Il y a un peu plus d’un mois de cela, j’avais annoncé mon intention de suivre, dans une certaine mesure, la campagne Black March de boycott des produits culturels lancée par Anonymous. Je résume pour ceux qui n’aiment pas cliquer: viser des sources de biens culturels alternatifs et indépendants plutôt que le boycott pur et simple de tout bien culturel. C’est mon côté suisse: j’aime bien les compromis.

Bon, évidemment, quand on a des goûts musicaux loin des considérations du Marché, c’est plus facile. J’ai néanmoins pu explorer deux sources intéressantes: Jamendo et Bandcamp. Je crois vous avoir déjà parlé du premier un certain nombre de fois, j’y ai découvert trois-quatre groupes plutôt intéressants ce mois, comme Of The I, Emerald Cave ou Raupi. Ce qui est plutôt cool, mais qui, à la réflexion, n’est pas si impressionnant que cela, ce d’autant plus que les trois albums ci-dessus mentionnés ont déjà quelques années et semblent venir de groupes qui ont depuis disparu.

De plus, un des gros défauts de Jamendo est que l’interface est un peu datée et que la bio des groupes et la description des albums n’est pas exactement au top. Cela mériterait un sérieux coup de peinture et l’intégration de choses telles que la possibilité pour les utilisateurs d’éditer les informations, l’intégration de critiques extérieures et Flattr (parce que Flattr, c’est vraiment bien).

Bandcamp est un peu différent dans sa structure et son but premier: c’est une plateforme pour aider les groupes à proposer leur musique en téléchargement, gratuit ou payant. Il y a possibilité d’intégrer les licences Creative Commons et ce genre de blagues, mais les interactions avec le public sont assez limitées. Par contre, techniquement, c’est de la grosse balle et pas mal de groupes indépendants ne s’y sont pas trompés.

Par exemple, j’ai noté que les derniers albums que j’ai acheté sur Bandcamp, comme ceux d’Organized Chaos ou de Paul Cusick, proposent des éléments d’interface que je n’avais jamais vus ailleurs, comme des images différentes pour chaque morceau et des paroles intégrées en méta-informations et apparaissant sur mon lecteur MP3. De plus, les albums sont souvent proposés à des prix défiant toute concurrence – y compris celle de la Grande Méchante Pomme.

À côté de cela, j’ai également acheté les versions numérique des deux volumes suivant de la série Delcano, mais comme il s’agit d’un éditeur que l’on peut qualifier d’indépendant. J’ai également acheté le premier tome de la bédé Wunderwaffen, parue chez Soleil, ce qui fait un peu moins indépendant. J’ai aussi acheté les deux premiers tomes de la série US Casanova, que je croyais indépendante avant d’apprendre que c’est en fait une sous-marque de Marvel. Mauvaise pioche.

Enfin, pour en rester dans les FAIL du mois (tout au moins d’u point de vue du Black March), il y a la séance au ciné pour aller voir The Hunger Games, que l’on peut difficilement qualifier d’indépendant. Et encore: j’ai échappé à John Carter, qui est du pur Disney…

En même temps, j’avais prévenu: ce serait dur, très dur de ne pas céder à la pression des pairs (surtout quand le pair en question est ma moitié). Cela dit, je pense que le bilan est quand même raisonnablement satisfaisant en regard des exigences initiales.

(Photo originale de ma personne par Olivier Joiris qui, je l’espère, ne m’en voudra pas trop…)

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3 réflexions au sujet de “Bilan en demi-teinte pour un Mars Noir”

  1. J’ai suivi ce “mars noir” à la lettre, même au-delà : je me suis coupé pour un mois de tout achat culturel (films, livres, musique, et même jdr). Mon bilan : ça a été très dur, tant il y a des choses qui éveillent en permanence l’intérêt. Je crois que ça aurait été plus facile si dans le même temps je m’étais coupé d’Internet, pour ne pas voir les critiques, les sorties, etc..
    Moi ça m’a surtout permis de mesurer le degré d’addiction que représente cette “culture” (en sachant bien que c’est un peu du zapping intellectuel aussi). Et donc de me rendre compte que j’étais réellement malade.
    Rien que pour ça, l’expérience vaut le coup.

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  2. Je ne pense pas que les méta-informations soit réellement un facteur de la plateforme, plutôt de la volonté et la compétence technique de celui qui créé le fichier. L’équipe d’electronic periodic faisait des podcast avec des sous-pistes (i.e. des morceaux dans le morceau), chacune avec sa propre image, son texte explicatif avec des liens clickables.
    Je n’ai pas boycotté grand chose chose ce mois, mais vu ce que je consomme d’habitude…

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    • Peut-être pas un facteur de la plateforme, n’empêche que, alors que je n’avais jamais vus auparavant, j’en ai trouvé trois en deux mois, tous achetés sur Bandcamp.

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