“Bohême”, de Mathieu Gaborit

Je vais vous faire ici un double aveu de bi-classé lecteur/rôliste: je n’ai jamais joué à Ecryme, ni jamais lu aucun bouquin de Mathieu Gaborit avant ce Bohême, roman steampunk qui se déroule donc dans l’univers du jeu sus-mentionné.

Ecryme, c’est un peu La Compagnie des Glaces, version “Art Nouveau et dirigeables”, un monde où la Révolution industrielle a engendré un cataclysme, l’Ecryme, substance corrosive qui a recouvert toute la planète, d’où surnagent quelques îlots de civilisation idolâtrant la technologie.

Dans ce contexte, on suit Louise, une avocate-dueliste de Prague, et un vétéran nommé Léon, qui se retrouvent un peu par hasard autour de l’épave d’un dirigeable qui contiendrait la clé de cette énigme qu’est l’Ecryme puis, dans un deuxième temps, dans la cité de Moscou aux prises avec une révolution prolétarienne.

J’ai plusieurs problèmes avec Bohême. Le premier, c’est que le contexte demande une suspension volontaire d’incrédulité qui tient plus de la pendaison pour haute trahison. L’univers est certes fascinant, mais j’ai du mal à y croire. L’Ecryme est partout, mais quid des Alpes et autres chaînes de montagnes? Quid des océans?

À cet aune, le fait que le bouquin prenne le parti d’explications mystiques ne m’étonne pas, mais ne me convainc pas non plus. Pourtant, je suis assez client du concept “l’imagination et l’art sauvent le monde”.

Le deuxième, c’est qu’autant j’ai plutôt bien aimé la première partie, cette sorte de road-movie sur les Traverses, les rails qui surplombent l’Ecryme, avec de l’action et de l’exotisme, autant la seconde, dans cette Moscou révolutionnaire, m’a paru plus terne.

Pourtant, là encore, la révolution en marche, ça a un côté qui me parle, mais là, j’ai moins accroché; la faute peut-être à une multiplications de points de vue et à un personnage principal – Louise – que j’ai trouvé plutôt terne.

Bohême n’est néanmoins pas une lecture déplaisante; il y a du dépaysement, des idées spectaculaires et un univers baroque et foisonnant, bien plus intéressant que beaucoup de mondes steampunk plus classiques. Mais rien à faire, je n’accroche pas.

J’avais récupéré le roman en “book-crossing” lors des derniers Mercredis de la SF de Genève, je vais l’y ramener mercredi prochain sans regret.

Un autre avis chez les Naufragés volontaires.

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