Smartvote

La Suisse se prépare – mollement, mais c’est la Suisse – à renouveler, le 23 octobre, les deux chambres de son Parlement. Personnellement, j’ai une assez bonne idée de pour qui je vais voter, mais un des gros problèmes, pour le commun des mortels, est de trouver pour quel candidat voter – voire même une motivation pour voter tout court, la participation étant ces dernières années entre 42 et 48%.

Il existe un outil qui permet de se donner une idée plus précise: Smartvote. À travers une série de questions – 32 pour la version courte, 75 pour la plus longue, avec chaque fois cinq choix: oui, plutôt oui, plutôt non, non, pas de réponse, plus une pondération facultative pour indiquer les questions jugées plus importantes –, le site vous propose les candidats qui correspondent le mieux à vos idées.

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Que se passe-t-il après Harry Potter?

Hier soir, je suis allé voir la deuxième partie du film Harry Potter and the Deathly Hallows; je n’avais pas vu la première partie, mais ça ne m’a pas vraiment gêné – ce d’autant plus que, de l’avis d’un peu tout le monde, il ne s’y passe pas grand-chose.

C’est bien évidemment la grande confrontation finale entre protagoniste et antagoniste, une bataille épique avec plein de morts, de destructions, de coups d’éclats et de retournements et, de ce point de vue, le film est toujours aussi sympathique pour avoir une représentation visuelle de ce qui se passe dans les bouquins.

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Mécénat ou licence globale

C’est sur le site d’information français OWNI, que je recommande d’ailleurs chaudement au passage pour la qualité générale de ses articles, que j’ai lu un article intitulé La licence globale, une “mauvaise solution pour un faux problème”. L’article est un entretien avec Laurent Chemla, un des “grands anciens” de l’Internet en France (genre, condamné pour piratage depuis un Minitel en 1986; respect!), qui expose sa vision pour la création artistique.

Il y a là pas mal d’idées très intéressantes, notamment un concept de “mécénat global” qui fait écho au revenu universel cité par Romain Rivière. Le principe étant que, dans une société numérique, “le public est devenu tout autant producteur que consommateur, et la production des industriels ne constitue qu’un tout petit bout de ce que le public consulte sur le web.” De fait, il serait logique de ne pas seulement rétribuer les artistes “institutionnalisés” au sein d’entité marchandes privées, mais de proposer à tout le monde un bout du “gâteau”.

C’est une idée intéressante, mais elle a le gros défaut d’être difficilement applicable et les auteurs de l’article ne donnent que peu de pistes pour arriver à une méthode de répartition plus juste. À ce niveau, autant y aller plein pot et prôner le revenu universel.

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Sur nos monts quand Hadopi…

Profitant de la quasi-actualité patriotique (la Fête national suisse, c’est lundi; je le signale aux incultes et autres Français qui liraient ces pages), je reviens ici sur le dernier billet en date de mon confrère en écologie, rôlisterie et geekitude Fred H, intitulé La Suisse veut copier Hadopi.

En Suisse, on est un peu lents. Du coup, les mauvaises idées de nos voisins, on y pense un peu en retard, quand même eux sont en train de s’apercevoir que non seulement c’est une mauvaise idée, mais en plus c’est une mauvaise idée qui ne fonctionne pas.

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Revenu universel

Euro coins and banknotes

L’article de Romain Rivière, intitulé “Il faut rejeter la licence globale !” et au demeurant excellent, ne m’a pas tant interpellé à cause de son sujet que par l’autre cause qu’il défend: un revenu universel pour tous. C’est une idée à laquelle je réfléchis depuis pas mal de temps également – toujours dans le cadre de mes réflexions politico-rôlistiques – pour en arriver à une première conclusion: c’est une idée qui est révolutionnaire. Entendez par là qu’elle aurait un impact énorme sur la société.

L’idée de donner, sans condition, à toute personne adulte résidente (ou seulement citoyenne, les modalités se discutent) une allocation lui permettant de vivre à peu près décemment changerait radicalement les relations de travail. À l’heure actuelle – et sans même parler des relations d’amour-haine qu’entretiennent nos sociétés occidentales avec le travail en tant que valeur – le chômage est un fort incitatif pour accepter des travaux mal payés. Un revenu universel aurait l’effet de mettre le travailleur en position de force.

Je suppose qu’on peut trouver pas mal de défauts à ce système. Le principal qu’on me citera est sans doute que, si les gens peuvent vivre sans rien faire, ils ne feront rien. La réponse à cette affirmation est que si le revenu permet juste de vivre, il y a un incitatif à travailler; pour reprendre un slogan connu, c’est “travailler pour gagner plus”. Je crains cependant que cette réponse ne fasse que renforcer les aspects les plus absurdes de la société de consommation.

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Je ne fais pas de politique: je crée

Civilization Board Game Table

En m’intéressant à la politique, j’essaye de comprendre comment les choses fonctionnent (ou, le plus souvent, comment elles ne fonctionnent pas); couplé avec des études d’histoire, ça permet aussi de voir quel est le poids de traditions et de pratiques passées – et souvent dépassées.

Qui a peur du grand méchant Vert?

Dimanche prochain (bon, techniquement avant ça, puisqu’à peu près tout le monde vote par correspondance, mais dimanche est la date officielle), les Genevois vont voter sur cinq objets cantonaux, dont deux à connotation écologiste qui, je dois l’avouer, me laissent perplexe tout en illustrant assez bien un des problèmes actuels de l’écologie. Le premier projet concerne l’établissement d’un “éco-quartier” sur les terrains agricoles des Cherpines et le second, une initiative populaire pour la promotion de la “mobilité douce” (cycles et piétons).

Le premier cas met en lumière un des problèmes principaux et récurrents du canton: le manque de logement. Pour ceux qui ne connaissent pas Genève, c’est un petit territoire très urbanisé (plus de 450 000 habitants dans 280 km2) et quasi-entièrement enclavé; donc, construire des logements est en théorie une Bonne Chose. En pratique, le projet ferait disparaître près de 60 hectares de terres agricoles très fertiles et inclut également une zone industrielle; bonjour l’éco-quartier! Du coup, les écolos et les paysans râlent, tandis que les partis de droite dénoncent ces salauds de Khmers verts qui empêchent les Genevois de trouver du logement.

Le second est un peu différent car il s’agit d’une initiative populaire, objet référendaire qui par nature fait rarement dans la demi-mesure. Il demande que toutes les routes principales et secondaires du canton soient aménagées avec des pistes ou des bandes cyclables et que des aménagements pour les piétons. Objectivement, cette initiative est un tantinet irréaliste et ses opposants ont là encore beau jeu de dénoncer le méchant lobby écolo qui veut bannir les substituts phalliques voitures du canton, tout en soulignant qu’il y a déjà beaucoup de pistes cyclables dans le canton, ce qui est vrai.

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Suppressed Transmission: les chapitres perdus

Vous avez sans doute dû remarquer au hasard d’un certain nombre d’articles que Suppressed Transmission de Ken Hite est un des suppléments de jeu de rôle que je tiens en la plus haute estime. À l’origine, une chronique mensuelle, puis hebdomadaire du magazine Pyramid traitant du surnaturel, d’histoire cachée, d’uchronie et de conspirations; bref, rien que du miam au sucre pour votre tonton Alias préféré.

Or, si ces deux volumes déjà sortis contiennent déjà une foule d’idées et de références sur de multiples sujets traités via le filtre de ces trois genres susmentionnés, il reste encore une masse de chroniques inédites. Or, le problème est qu’il semble que si je ne suis pas le seul à penser que ce sont des bouquins absolument géniaux, nous ne sommes pas spécialement nombreux dans ce cas ou, à tout le moins, nous ne sommes pas très nombreux à avoir concilié enthousiasme et action en passant à la caisse. En d’autres termes, les deux volumes ne semblent pas s’être très bien vendus.

Récemment, le petit monde rôliste anglo-saxon s’est relancé sur le truc, notamment via une série de fils de discussion sur RPG.net, un résumé de lecture et une spéculation sur les chapitres perdus en question, et quelques articles de blog qui ont fini par attirer l’attention de l’auteur lui-même. Je me permets donc de faire de même en espérant qu’à mon humble échelle, sur la zone francophone, je parvienne à inciter quelques-uns de mes lecteurs qui n’ont pas encore lu ces deux ouvrages de se précipiter chez leur fourgue habituelle pour les réclamer séance tenante.

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Braunstein, aux origines du jeu de rôle

Je me coucherai moins bête ce soir, grâce aux efforts combinés du blog Ars Ludi de Ben Robbins et de celui qui commente de temps en temps ici même sous le nom de Greg Pogorzelski (nom connu de la rédaction). En effet, par le biais d’un article maintenant assez ancien intitulé Braunstein: the Roots of Roleplaying Games, j’ai appris l’histoire de ce premier pas vers la notion de meneur de jeu et de personnage-joueur lancée par un wargamer de la vieille école, David Wesely.

Pour faire court, ce dernier a eu l’idée, en 1967, de faire jouer à ses joueurs habituels non seulement les commandants militaires, mais également des citoyens de la ville voisine, une cité prussienne fictive du nom de Braunstein. En ce faisant, il est sans doute devenu le premier MJ de l’histoire – sans le savoir, puisque le terme est apparu longtemps après. Dingue ce qu’on a pu faire comme conneries en 1967!

Lisez l’article, il est certes en anglais, mais il est passionnant pour qui s’intéresse – même de loin – à l’histoire du jeu de rôle. On y apprend que la première partie a été, du point de vue de son organisateur, un échec cuisant – sauf que ses joueurs en redemandèrent. On apprend également comment un certain Dave Arneson est devenu le premier PJ en s’investissant totalement dans son rôle de révolutionnaire sud-américain dans une version postérieure de Braunstein se déroulant dans une république bananière.

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Don’t Make Me Steal

Lors de la conférence Lift, certains participants ont lancé Don’t Make Me Steal, un manifeste anti-anti-piratage qui est surtout un appel à des alternatives légales pour le téléchargement qui n’implique pas des prix prohibitifs, des heures de pubs impossibles à passer ou des verrous numériques qui emmerdent tout le monde, sauf les pirates.

Ceux que l’anglais rebute peuvent se rabattre sur l’article de MacGénération qui m’a conduit à la page en question.

Autant dire que c’est le genre d’initiative que je soutiens ardemment. Si ça ne tenait qu’à moi, ça ferait un moment que le mètre cube de DVD qui encombrent notre appartement aurait été remplacé par un ou deux disques durs d’un fort beau gabarit. Parce que sans même parler de l’impact écologique du bidule, je vois de moins en moins l’intérêt de payer entre vingt et cinquante balles pour acheter des films qu’on ne regarde en général qu’une fois, et encore pas toujours.

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