Rions un peu avec Ségolène Royal

Ce n’est pas tous les jours que la politique française peut nous faire franchement rire. Certes, ceux qui comme moi lisent le Canard Enchaîné ou Charlie-Hebdo trouvent dans ces publications de quoi ricaner, mais le gros rire franc est rare. Saluons donc l’initiative de Ségolène Royal, candidate socialiste malheureuse aux dernières élections présidentielles qui, grâce à son nouveau site Internet Désirs d’avenir, nous offre une bonne grosse tranche de poilade.

Archiver Internet

Hier, je suis allé à une conférence du Forum des Archivistes – Genève sur le projet Archives Web Suisse de la Bibliothèque nationale. Le projet consiste à archiver une sélection des quelques 1.4 millions de sites en .ch, en coopération avec les bibliothèques cantonales, et se résume pour le moment à un chiffre assez peu impressionnant d’une centaine de sites archivés.

Antilicense

Digital Research CP/M 2.2 EULA

Vous êtes fatigué de lire à longueur de temps ces soi-disants “accords”, “licenses”, “EULA” et autres textes pseudo-légaux qui disent en gros qu’en lisant le texte, vous acceptez tacitement de subir des actes que la morale réprouve et abandonner votre premier né à l’auteur de la license (probablement un avocat américain, ce qui explique beaucoup de choses)?

“Jouer avec l’Histoire”

Je dois avouer avoir affiché un certain scepticisme vis-à-vis du projet “L’Atelier du jeu de rôle », dont le premier volume, Jouer avec l’Histoire, vient de sortir chez Pinkerton Press. L’idée d’écrire sur le jeu de rôle a un côté “nombrilisme pour Auteur Pédant” (™ Antonio Bay) dont l’utilité première m’échappait quelque peu.

La lecture de l’ouvrage a en grande partie dissipé mon scepticisme: Jouer avec l’Histoire est une fort intéressante collection d’articles sur l’écriture rôlistique et les termes qu’elle traîte et devrait intéresser tous les auteurs de jeux ou, plus modestement, de scénarios.

Le livres divisé en trois thèmes autour de l’Histoire: dans un premiers tiers, trois auteurs de jeux historiques (Te Deum pour un massacre, Pavillon noir et Maléfices) expliquent leur démarche. Les trois articles suivants explorent le jeu dans un contexte historique, alors que les trois derniers traitent des thèmes sensibles. Le tout est complété par des encadrés traitant de thèmes connexes ou revenant sur des points précis et une introduction présente l’ensemble du projet.

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“Après la démocratie”, d’Emmanuel Todd

Pour mon plus grand malheur (enfin, surtout celui de mes proches), j’ai développé depuis une quinzaine d’années un intérêt prononcé pour la politique française. Tiens, depuis que j’ai récupéré ma nationalité française, en fait… C’est pour cela que j’ai acheté le dernier ouvrage d’Emmanuel Todd, Après la démocratie.

Au début, j’ai eu un peu peur de tomber sur un énième pamphlet; comme je l’avais déjà expliqué sur l’ancien blog avec les derniers ouvrages de François Ruffin et Philippe Val, j’ai de plus en plus de mal avec les pamphlétaires. Dans le cas présent, si l’ouvrage d’Emmanuel Todd commence par une charge en règle contre Nicolas Sarkozy, son être et son action, ça ne dure heureusement pas.

Emmanuel Todd prend comme base ce portrait à charge et pose que l’élection d’un tel individu à la présidence française n’est pas un accident, mais le symptôme d’un mal plus profond. S’appuyant sur des données historiques et anthropologiques, il s’efforce de détailler les contraintes et les tiraillements de la société française actuelle.

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Campagne d’insécurité

Avertissement: la seule lecture de ce billet peut vous valoir d’être mis sur la liste noire des Gens Qui Pensent Que Les Communiqués Gouvernementaux Antiterroristes Sont Du Pipeau Et Qui Du Coup Ne Valent Pas Mieux Que Des Terroristes Eux-Mêmes. Quand à son auteur, je ne vous raconte même pas…

Bref, tout ceci pour dire que la police londonienne s’est récemment illustrée en lançant plusieurs campagnes de communication sur le thème “dénoncer son voisin, c’est cool“. Comment dit-on “Vichy” en anglais, déjà?

Ce genre de choses a tendance à énerver tout un tas de gens, à commencer par les Londoniens eux-mêmes, qui n’aiment pas qu’on les prennent pour des neuneus. Du coup, sur BoingBoing, Cory Doctorow (auteur par ailleurs de Little Brother) a lancé un concours de détournement de ces affiches. Le résultat vaut la peine d’y jeter un œil.

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Internet et le rapport signal/bruit

Je me permets ici de réagir à la Lettre ouverte à des imbéciles postée par Psychée sur son blog (encore une excuse pour ne pas dessiner, feignasse!). Pas que je me sente concerné par l’adresse, mais plus par la tendance actuelle de prendre tout ce qui se trouve sur Internet pour argent comptant.

Le problème majeur est que, de plus en plus, des “gros” sites (notamment des version en ligne de journaux quotidiens) permettent aux lecteurs de commenter les articles. En soi, ce ne serait pas une mauvaise chose s’il y avait une modération digne de ce nom; le problème, c’est que la modération, ça demande d’avoir du personnel qui suit en permanence les discussions et qui gère les pénibles. En d’autres termes, ça coûte des sous et ça, c’est Mal.

S’il y a bien un truc que j’ai appris ces dernières années, notamment en participant à des conférences, c’est que le social, c’est bien si c’est bien géré; sinon, ça vire très vite au concours de celui qui a la plus grande (gueule), avec l’effet secondaire que l’excité avec un beuglophone est plus visible que cent interlocuteurs raisonnables et pondérés. Du coup, les interlocuteurs raisonnables et pondérés finissent par être dégoûtés et vont voir ailleurs s’ils y sont; restent les excités à beuglophones.

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Con comme un xénophobe

J’avais vu, sur un autocollant apposé ça et là dans les rues de Genève, “Les identitaires ont un petit zizi.” On ne peut pas vraiment dire que leur cerveau soit particulièrement développé non plus: déjà, il faut vraiment être du genre mou du bulbe pour être fier d’être né quelque part. Une preuve supplémentaire nous …

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Réalité augmentée

Le concept de réalité augmentée n’a pas grand-chose à voir avec l’inflation. En très résumé, l’idée est de superposer, via l’informatique, une couche d’information supplémentaire sur notre vision “naturelle”. C’est un concept que l’on retrouve dans la littérature cyberpunk. Jusqu’à présent, c’était un truc un peu théorique, le genre de joujou qui fait fantasmer les …

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Coopérative Équilibre: L’écologie près de chez moi

Aujourd’hui, la Tribune de Genève publie un article sur la Coopérative Équilibre, un projet pour construire un immeuble d’habitation avec un impact environnemental minimum. Le projet est ambitieux: récupération et filtrage des eaux, toilettes sèches, économies d’énergie à tous les étages et, en plus, engagement des habitants de renoncer à la voiture individuelle. Ce qui …

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Eolas vs. Besson: Fight!

Tiens, histoire de faire comme tout le monde et son petit chien, voici le pétage de râtelier du jour: leçon de droit de Maître Eolas à Luc Besson.

Maître Eolas est un avocat qui tient un blog dans lequel il y parle de droit et de justice; dans ce billet, il explique deux-trois choses au fameux tâcheron réalisateur/producteur français, auteur d’une tribune libre dans Le Monde sur le “fléau du piratage” (désormais accessible seulement en archive aux abonnés, mais encore lisible sur le blog des Nouveaux Cinéphilesen Somalie sur Internet.

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“Worldwar”, la tétralogie de Harry Turtledove

Dans le vaste foutoir qu’est le genre science-fiction, il y a un style qui me branche particulièrement, c’est l’uchronie. C’est pourquoi, au détour d’une librairie à Kyoto, je me suis lancé dans la tétralogie Worldwar de Harry Turtledove, l’un des grands maîtres de l’histoire alternative.

En deux mots, une civilisation extra-terrestre débarque sur Terre avec l’intention de coloniser la planète. Problème premier: leurs infos ont huit cents ans de retard et ils n’avaient pas prévu que les autochtones évolueraient aussi vite. Problème second: ils débarquent en 1942.

On suit donc, dans la grande tradition du roman américain, une foultitude de personnages impliqués dans la guerre, en suivant la chronologie des combats; ainsi, on apprend souvent les conséquences d’une opération vécue par un personnage au travers des commentaires d’autres personnages, ce qui permet à l’histoire de se dérouler de façon assez fluide.

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“Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous”, de Philippe Val

En ces jours où, dans certains lieux, le terme “social-démocrate” est devenu un gros mot, je viens de finir le dernier livre de Philippe Val. Rien que le titre “Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous” est garanti pour faire grincer des dents ceux qui n’aiment pas le personnage (ou qui n’aiment pas Michel Sardou).

J’y ai trouvé du bon et du moins bon. Je pars déjà avec un avis favorable: j’aime bien ce qu’écrit Val. Je ne suis pas toujours d’accord avec lui, mais, passé quelques tics de langage et une tendance à faire dans le verbeux, je trouve la plupart de ses arguments intelligents ou, à tout le moins, réfléchis.

Le bon, c’est toute la partie autour du procès des caricatures. Val nous emmène dans les coulisses de cet évènement. Bien sûr, on y verra une nette tendance à l’autopromotion ou à l’autocongratulation; d’un autre côté, il n’y a pas non plus tromperie sur la marchandise. Il y a même des parties franchement hilarantes, comme les interventions de Claude Lanzmann.

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“La Guerre des Classes”, de François Ruffin

À force de fréquenter des forums hantés par des chancres de l’ultra-gauche (tendance rôliste), ça devait arriver: j’ai fait le plein de littérature subversive à Paris, il y a trois semaines. J’ai donc lu, entre autres, La guerre des classes de François Ruffin.

C’est la faute de Loris. Il se reconnaîtra. Les services de police aussi.

C’est un livre qui revient sur le fait que la notion de “guerre des classes” a complètement été évacuée du discours politique mondial en général et français en particulier, alors qu’il est plus que jamais d’actualité. Il y a là beaucoup de témoignages directs (Ruffin est entre autres animateur de l’émission de radio “Là-bas si j’y suis” sur France-Inter et a rencontré pas mal de monde au cours de ses pérégrinations), de la recherche et énormément d’énergie et d’implication personnelle. Trop, peut-être.

À sa lecture, j’ai ressenti un double sentiment de malaise; triple, si on compte le fait que je l’ai lu dans le bus et que ça me rend malade. Le premier est évident pour quelqu’un qui prétend, comme moi, avoir une susceptibilité de gauche: une grande partie de la classe politique française qui s’affirme de gauche a complètement perdu pied avec la réalité et navigue à vue dans une bouillie idéologique faite de termes creux ressassés jusqu’à la nausée (des auditeurs) et d’une doctrine socio-économique de centre-droit quasiment assumée.

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The Probability Broach, une utopie libertarienne

Et si les USA étaient devenus libertariens, un modèle utopique de la libre entreprise et du libre échange, une nation idéale avec un gouvernement nominal et une administration inexistante? C’est le point de départ de The Probability Broach, une bande dessinée américaine (en anglais, donc), lisible intégralement sur le site web de son éditeur.

Sauf qu’en fait, ce n’est pas seulement une bande dessinée, au demeurant plutôt agréable à lire, avec son histoire de flic de base fuyant (par hasard) une société de gauchistes répressifs à travers une porte dimensionnelle: c’est aussi et surtout un ouvrage de propagande.

À part si vous vivez dans un caisson d’isolation sensoriel avec ce seul blog comme accès au monde extérieur (dans lequel cas il vous faut de l’aide psychiatrique d’urgence!), vous avez dû noter que les USA sont en période d’élection. Ce qui signifie que les forums US que je fréquente, RPG.net en tête, sont encore plus politisés que d’habitude.

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