Villes-fantômes

J’ai toujours eu une certaine fascination pour les villes et, surtout, pour ce qu’elles pouvaient cacher. Il fut un temps où je hantais les sites d’exploration urbaine, comme Forgotten New York. Aujourd’hui, je viens de me reprendre plein de souvenirs du genre dans la tronche en suivant un lien publié sur le forum Tangency de RPG.net. Il s’agit des dix villes-fantômes les plus impressionnantes.

Bal tragique chez Charlie: un mort

Ça doit faire une douzaine d’années que je lis Charlie-Hebdo. C’est pour moi une lecture incontournable du jeudi (en Suisse, il n’arrive en kiosque que le jeudi). J’aime bien ce journal de gauchistes plus ou moins anars, avec ses dessins pipi-caca-bite-couille qui répondent à des articles de fond souvent très bien documentés.

J’ai appris, à la lecture du dernier numéro (paru mercredi 16 en France), que la rubrique de Siné ne paraîtrait plus. La raison semble être la suivante: Siné a écrit, dans un précédent papier, une pique à propos de Jean Sarkozy (le fils de l’autre) et de sa supposée conversion au judaïsme; quelques jours plus tard, un journaliste du Nouvel Observateur s’est fait l’écho du sus-nommé, qui semblait prêt à porter plainte pour injures antisémites. Philippe Val, directeur de la rédaction de Charlie, qui n’avait pas lu le billet en question avant parution, a alors demandé à Siné de s’excuser, ce dernier a refusé.

Bon, je ne vous lierai pas tous les articles de presse qui parlent de cette affaire: il y en a des wagons, plus ou moins factuels. Je n’ai moi-même pas vraiment prétention à résumer ce qui s’est réellement passé. Ce qui m’impressionne dans cette affaire, c’est le brassage qu’il y a autour. Une chose que j’avais déjà notée, c’est que pas mal de médias français de gauche ne se privait pas pour taper sur Charlie-Hebdo et, plus spécifiquement, sur Philippe Val. De mon point de vue, ces médias lui reprochaient surtout de ne pas penser comme eux. Du coup, avec cette affaire, vous pensez bien que ça y va à la pelleteuse.

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L’air de rien

Depuis le 1er juillet, la loi genevoise interdit la fumée dans les lieux publics. J’ai pu découvrir les bienfaits de cette heureuse disposition en me rendant aujourd’hui au café Harar, un de mes lieux de prédilection du centre ville: ça fleurait bon l’absence de clope. Le bonheur, c’est simple comme de l’air pur.

La sabotage d’hier et le management d’aujourd’hui

Votre chef a tendance à faire transiter toutes les décisions par la voie hiérarchique, insiste sur la création de comités les plus grands possibles, pinaille sur le vocabulaire et revient sur des décisions de réunions passées? Félicitations: vous travaillez sous les ordres d’un saboteur. C’est du moins la conclusion à laquelle sont arrivés les lecteurs …

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“Le Jour des Barbares”, d’Alessandro Barbero

Sur les conseils avisés de Cuchulain, un habitué des mêmes forums rôlistes que moi, j’ai acheté et lu Le Jour des Barbares: Andrinople, 9 août 378, d’Alessandro Barbero. Le livre raconte une bataille mal connue et, pourtant, avec un impact considérable sur l’empire romain d’alors.

Tout commence par l’arrivée massive de réfugiés goths sur les frontières du Danube. Entre les Goths qui veulent fuir les Huns, les Romains qui essayent d’exploiter la situation (la main d’oeuvre goth est très appréciée) et les officiels corrompus sur place, la situation dégénère assez rapidement. Un groupe de Goths se met à piller les régions alentours et l’armée romaine qui est envoyée pour les arrêter se fait anéantir, causant la mort de l’empereur Valens.

Mais le livre revient également sur l’état de l’Empire romain de l’époque, cassant le mythe d’une nation en déclin (ce n’est plus le cas depuis la fin du IIIe siècle), ainsi que ses interactions avec les “barbares”. Parce qu’en fait, ces méchants barbares qui menacent les frontières de la civilisation romaine sont souvent “romanisés”: beaucoup d’entre eux vivent et travaillent dans l’empire, comme travailleurs agricoles ou comme soldats et certains font même carrière politique.

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Minorité de Blocher

Aujourd’hui, on sait qui est le mouton noir représenté sur l’affiche de l’UDC: Christoph Blocher lui-même. L’Assemblée fédérale ne l’a pas réélu à son poste de Conseiller fédéral. En plus de l’ironie évidente de l’expulseur expulsé, il y a le fait qu’un Conseiller fédéral en poste ne soit pas réélu. C’est plutôt rare; du reste, …

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Vélib: la vélorution est-elle en marche?

Donc, ce week-end, Paris. Étant moi-même cycliste invétéré (et non invertébré, parce que, sans vertèbres, le vélo, c’est plus rude), je me suis fait un devoir de tester les Vélib. Eh bien, vous allez rire, mais c’est cool!

Même le touriste moyen dans mon genre peut essayer: il suffit d’avoir une carte de crédit (la Maestro suisse fonctionne), de trouver une station avec des vélos disponibles et de suivre les indications à l’écran. Somme toute, c’est très simple et pas très cher, pour des petits déplacements: à la journée, 1 euro d’abonnement et les trajets de moins d’une demi-heure sont gratos.

Le vélo en lui-même est un monstre de 25 kilos, sans assistance électrique, et dotés de freins qui lui donnent la maniabilité d’une savonnette au fond d’une baignoire. C’est le gros souci, surtout dans des rues parisiennes encombrées de maniaques du volant, de livreurs garés sur les pistes cyclables, de portières ouvertes, etc. En tant que cycliste suisse, cela demande de régler le paranomètre sur onze et de ne pas se laisser distraire par les boutiques (ou les jolies mademoiselles).

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Homéopathie sans laisser d’adresse

Le site anglophone Ars Technica, que l’on peut difficilement accuser d’être à la botte des grands labos pharmaceutiques, fait une grosse tête à l’homéopathie. Personnellement, même si j’en ai utilisé pendant un moment, j’avais depuis quelques temps la sourde impression que c’est du flan total; si besoin est, cet article confirme mes soupçons: non seulement c’est du …

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UDC: officiellement stupide

Bon, au moins, comme ça, c’est clair. La dernière affiche électorale de l’UDC, qui montre des moutons blancs sur un drapeau suisse expulsant à coup de ruade un mouton noir, a le mérite d’exposer clairement les thèmes chers à ce parti: Le fantasme d’une Suisse ethniquement pure et L’idée que les électeurs sont des moutons. …

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Grâce à l’UDC, luttons contre les idées qui puent

Hier, la fort sympathique Union démocratique du centre (qui n’est pas une union, qui est modérément démocratique et à peu près aussi au centre que l’aile droite de l’UMP) a fait parvenir à tous les ménages un zouli prospectus en couleur. Le prospectus en question est le lancement d’une pétition visant à renvoyer systématiquement les “requérants d’asiles criminels” hors de Suisse.

Je ne m’étendrai pas sur tout ce qu’une telle initiative a de puant – à commencer par le principe de la double peine et de la peine automatique. Après tout, on parle ici de l’UDC et de ses fantasmes habituels. Le point beaucoup plus amusant, c’est qu’elle nous a gentiment donné ici un très bon moyen pour lui exprimer clairement ce que nous inspirent ses idées.

Le prospectus en question inclut une partie qui peut être renvoyée, en port payé, à l’organisation. C’est la partie “récolte de signature”. Je ne vais donc pas me prier pour le faire — mais sans la moindre signature dessus. Non seulement ça signifie zéro signature, mais également un envoi aux frais du parti; ce n’est peut-être que 70 ou 80 centimes, mais j’invite toutes les personnes que ce genre d’initiative xénophobe rebutent de faire de même. Ce n’est pas mon idée, mais je l’approuve!

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Photosynth, la réalité virtuelle collective

Photosynth

Ce n’est pas excessivement nouveau, mais je viens de voir la démo d’une technologie en cours de développement chez Microsoft (oui, ça veut dire que Microsoft fait du développement; moi aussi, ça m’a surpris). Ça s’appelle Photosynth et l’idée est d’utiliser des photos placées sur des sites publics, comme Flickr, pour recréer en 3D des monuments ou des paysages.

1940: La France continue

Ça fait plaisir que je ne suis pas le seul à m’intéresser à des uchronies autour de la Seconde Guerre mondiale! Cela dit, là, je crois que je suis tombé sur une grosse bande de furieux: plusieurs groupes de chercheurs et d’étudiants en stratégie se sont lancés dans une simulation de ce qu’aurait été la …

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La mystique de l’abus

Et c’est reparti pour le cirque! Vote, dans trois semaines, sur la révision de l’assurance invalidité (AI) et voilà l’UDC qui repart sur son couplet de “halte aux abus”. Ça devient fatiguant.

La tactique est au demeurant assez simple: soit une prestation offerte par l’État à des personnes dans le besoin (au sens large: dans le cas présent, c’est d’invalidité qu’il s’agit, mais ça peut également être le chômage, l’asile, l’éducation, etc.). On déclare haut et fort qu’il y a des gens malhonnêtes qui abusent du système et vivent au frais du contribuable (l’idée est aussi de dire que l’État gaspille l’argent de l’électeur, tant qu’à faire) et qu’il faut faire le ménage.

Admettons. Je ne sais pas pour vous, mais moi, dans ce cas, je renforce les contrôles en m’appuyant sur les textes existants. Oui, sauf que le but n’est pas réellement de lutter contre l’abus, mais de casser un système de solidarité qui déplaît foncièrement aux initiants.

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“Traité de savoir-survivre par temps obscurs”, de Philippe Val

J’aime beaucoup Philippe Val. Pour ceux qui ne connaissent pas — et qui, au vu du barouf médiatique de ces jours, vivent sans doute sous un caillou très bien isolé –, il est directeur de Charlie-Hebdo. À côté des dessins pipi-caca qui tapent, en vrac, sur la droite, les cons et les intégristes de tous poils, Charlie compte un nombre inquiétant d’éditorialistes de grand talent; Philippe Val est de ceux-là. J’ai toujours beaucoup de plaisir à lire ses éditos et, lorsque j’ai appris la sortie de son Traité de savoir-survivre par temps obscurs (Grasset, 240 p.), j’ai filé l’acheter.

Je m’attendais à y trouver quelques chroniques, à l’image de ses articles; j’ai été déçu. En bien. Ce Traité (qui me réconcilie quelque peu avec les traités, après ma précédente expérience) est à mi-chemin entre le pamphlet politique et l’ouvrage de philosophie bien costaud, le modèle pour barbus.

Il part sur la thèse que toute l’histoire de l’humanité repose sur une constante lutte entre “l’espèce”, qui représente les lois naturelles (l’instinct de survie, de reproduction, de sélection, de mort) et la culture ou la civilisation, qui tentent de donner un sens à la vie des hommes. Ce n’est pas très compliqué (à vrai dire, un des reproches que je ferais à cette théorie est qu’elle est justement trop simple, mais bon…) au départ, mais ça implique pas mal de mécanismes complexes, que l’auteur décortique à travers un certain nombre de ses auteurs fétiches: les Épicuriens, Spinoza, Freud.

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