Jour J: Oméga

Au-dessus de la Manche, une traînée de feu: c’est l’avion du commandant Saint-Exupéry qui tombe en flammes et, avec lui, les espoirs d’un apaisement entre l’État français de Doriot et la Grande-Bretagne. Ainsi commence Oméga, la dernière livraison de la série de bande dessinées uchroniques “Jour J”.

Uchronie, car cette France fasciste que décrit la BD n’est pas née de l’humiliation de 1940, mais du coup d’État de février 1934. Des fascistes qui n’aiment pas trop la concurrence et qui rasent Stuttgart aux bombes incendiaires pour répondre à la réoccupation de la Ruhr.

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Deadpool vol. 1: Dead Presidents

Quelque part, pour quelqu’un comme moi qui ai une relation avec les histoires de superhéros que l’on pourrait qualifier de “conflictuelle” en se vautrant avec délices dans l’euphémisme, ce premier volume relié des récentes aventures de Deadpool, titré Dead Presidents, est exactement ce qu’il faut.

“Il faudra repartir”, de Nicolas Bouvier

Eh oui, encore un livre de Nicolas Bouvier! Encore faut-il préciser que ce Il faudra repartir n’est pas à proprement parler un livre, mais une collection de ce que l’on pourrait appeler vulgairement des fonds de tiroir, publiés douze ans après la mort de l’auteur. Seulement, quand il s’agit de Nicolas Bouvier, je pourrais citer plusieurs auteurs qui n’arrivent pas, dans leurs ouvrages publiés, à la cheville de ses fonds de tiroir.

Et puis il y a de vraies curiosités, comme ce premier récit de voyage, écrit à 18-19 ans (en 1948) sur les routes d’une Europe encore marquée des stigmates de la guerre. À peine adulte, le style de Nicolas Bouvier – descriptif, parfois moqueur et attaché aux gens et aux lieux – point déjà, avec des sorties comme “les Français sont sans rivaux pour installer des garages dans des maisons Louis XIV.”

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“Saturn’s Children”, de Charles Stross

Quand j’ai entendu parler de Saturn’s Children, de Charles Stross, je me suis dit “tiens, quelqu’un a écrit un roman Tigres Volants”: une histoire dont l’héroïne, Freya Nakamichi-47, est un robot sexuel. Bon, en fait c’est juste moi qui délire; on a les fantasmes que l’on mérite, je suppose.

Saturn’s Children est un roman d’aventures dans un contexte de science-fiction de type transhumaniste – ou, pour être plus précis, post-humaniste, qui s’apparente plus, de l’aveu de son auteur, à Modesty Blaise et à Friday, de Robert Heinlein (à qui il est d’ailleurs dédié, ainsi qu’à Isaac Asimov, pour des raisons qui sont rapidement évidentes). 

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“Jésus contre Hitler”, tome 4: “Enfer et en os”, de Neil Jomunsi

Un Juif, un Écossais, une Chinoise, H.P.Lovecraft, Cthulhu, Hitler, Jésus et la fille de Lucifer entrent dans un bar. Le barman demande “c’est une blague ou je suis dans la fin de Enfer et en os, le quatrième de tome de Jésus contre Hitler, de Neil Jomunsi?”

Ce quatrième tome conclut la première saison de Jésus contre Hitler et annonce donc une suite, sous le titre Agence B. S’il contient son lot d’action, ce nouveau chapitre m’a semblé un peu moins échevelé que les précédents, mais je soupçonne que c’est en partie parce que je l’ai lu bien après les trois autres. À mon avis, c’est une série qui vaut la peine d’être lue d’une traite (ça tombe bien: une intégrale est également parue).

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“L’Amicale des jeteurs de sorts”

Anthologie “officielle” de l’édition 2013 de Zone Franche Bagneux, où je l’ai acheté, L’Amicale des jeteurs de sorts me laisse un sentiment mitigé: il y a du bon et du moins bon dans cet ouvrage. Je suppose que c’est la forme de l’exercice qui, en partie, veut cela.

Je ne pense pas trahir l’esprit de Thomas Bauduret et de Christophe Thill, directeurs de la publication, en disant que le thème commun aux nouvelles qui la composent, c’est la magie dans son aspect le plus quotidien – les magiciens sont parmi nous, en quelque sorte. Une magie moins hollywoodienne, plus intimiste; plus inquiétante, aussi.

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Le Grand Jeu, tome 6: Antinéa

Avant toute chose, une mise au point: l’étiquette “La conclusion de l’aventure” apposée sur la couverture de ce sixième tome de la série uchronique Le Grand Jeu, intitulé “Antinéa”, est un gros mensonge! Ce volume termine un cycle (et encore: sur un cliffhanger), mais ne conclut rien du tout.

Ceci étant posé, ce sixième épisode est plus qu’intéressant, car, tout en continuant sur sa lancée conspirationniste et fantastique (avec la Terre Creuse et l’Atlantide en toile de fond), elle touche à des événements historiques qui, malgré l’influence de l’uchronie, sont présents dans l’histoire française: les émeutes de Sétif et leur répression, en mai 1945 (ironiquement, le jour même de la victoire en Europe).

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Didier Barcco, tome 2: Shotgun et confiserie

Marxistes, altermondialistes, décroissants et autres parasites de la société moderne libérale, planquez-vous: Didier Barcco revient! Le SAS du commerce, celui qui fait monter les courbes de ventes et les hormones des filles (tout en dessoudant du fâcheux par pelletée) investit la Guadeloupe pour ce deuxième tome, Shotgun et confiserie.

Il fait dire ce qui est: Monsieur le Chien n’a pas vraiment d’équivalent dans la provocation hyperbolique de droite, de celle qui fait même rire les gauchistes irrécupérables dans mon genre. Cela étant, je suis moins enthousiaste sur ce second opus que pour le premier.

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“Zoo City”, de Lauren Beukes

Zoo City est un roman de fantastique contemporain signé par l’auteure sud-africaine Lauren Beukes que j’aurais aimé adorer. Conditionnel, donc. Il nous plonge dans une ville de Johannesburg à suivre les pas de Zinzi December, une jeune femme qu’un crime passé a affublé d’un paresseux et d’un don de clairvoyance.

Car, dans l’univers de Zoo City, sans que l’on sache pourquoi, des animaux magiques s’attachent aux personnes qui ont commis des crimes; avec ces animaux viennent bien évidemment un stigma social (les “animalés” sont immédiatement perçus comme des criminels), mais également des pouvoirs magiques.

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“The Lexicon of Comicana”, de Mort Walker

Il n’y a pas si longtemps, j’avais mentionné The Lexicon of Comicana, un ouvrage signé par le dessinateur américain Mort Walker, mettant en place toute une terminologie des différents “effets spéciaux” utilisés en bandes dessinées. Intrigué par l’article originel, j’ai commandé le bouquin en question.

Première constatation: ça ressemble à un vieux bouquin. The Lexicon of Comicana est paru en 1980 et la version que j’ai récupérée (datant de 2000) ressemble à une réimpression “en l’état” de l’ouvrage originel et le graphisme d’époque a pris un méchant coup de vieux. Presque autant que le style des dessins…

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“The Nazi Occult”, de Kenneth Hite

The Nazi Occult est un court ouvrage (80 pages) signé Kenneth Hite qui, comme son nom l’indique, s’intéresse à l’attrait qu’avaient les dirigeants nazis pour l’occultisme, la chasse aux reliques et autres phénomènes paranormaux.

Si vous suivez ce blog depuis un moment, vous savez que je voue un quasi-culte à Ken Hite, auteur – entre autres – de Suppressed Transmissions et spécialiste des occulteries à haut potentiel rôliste. Cependant, je dois avouer que ce bouquin ne tient à mon avis pas toutes ses promesses.

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Dossier A.

Ça faisait un moment que l’envie me démangeait de vous parler de Dossier A., un manga contemporain de Osamu Uoto (dessin) et Toshusai Garaku (scénario) qui parle d’archéologie, d’assassins et d’Atlantide. La série étant désormais terminée, je m’y lance.

Déjà, c’est une des rares séries japonaises que je suis – enfin, suivais, parce qu’elle vient de se conclure avec son quinzième tome – et, en plus, c’est une sorte de monument pour ceux qui s’intéressent à l’histoire, à l’archéologie, à l’occultisme et aux légendes.

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City Hall, tomes 2 et 3

Il m’a fallu un petit moment avant de me relancer sur la suite et fin de City Hall, ce manga français steampunk-délire mettant en scène Jules Verne, Arthur Conan Doyle et Amelia Earhart face à un génie criminel masqué, ce dans un monde où le papier est une arme de destruction massive et bannie en tant que telle depuis deux siècles.

Je ne saurais trop dire ce qui m’a retenu: probablement un problème de format, car je ne suis pas vraiment un fan du manga en tant que média. Et, à vrai dire, la lecture s’est avérée beaucoup moins simple que prévu: à 160 pages le volume, c’est vraiment très dense, avec certaines pages presque aussi chargées que dans une bande dessinée européenne.

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Mermaid Project, épisode 2

Une infiltration, des projets secrets, une corpo bien méchante et une héroïne qui bastonne: dans ce deuxième épisode de la bande dessinée Mermaid Project, priorité est donnée à l’action, peut-être au détriment du reste de l’histoire ou, à tout le moins, d’une certaine cohérence.

Avant toute chose, je dois dire que j’aime bien cette série, dans son ensemble; c’est surtout son contexte et son ambiance qui m’attirent: un futur déglingué post-pétrole où l’Occident est devenu une sorte de Tiers-Monde en pleine déliquescence.

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Wunderwaffen, tome 3: Les Damnés du Reich

Le troisième tome de la série uchronique Wunderwaffen, qui part sur le postulat que la Deuxième Guerre mondiale s’enlise après l’échec de l’encerclement de Stalingrad et du débarquement en Normandie s’intitule Les Damnés du Reich, ce qui illustre fort bien le thème.

En effet, cet épisode révèle l’horreur qui se cache derrière la nouvelle “zone spéciale d’Auschwitz”, tout en montrant la mainmise grandissante de Himmler et de la SS sur l’Allemagne, tandis que Walter Murnau, le “pilote du diable”, se retrouve à défendre l’indéfendable et à aller plus loin dans l’exploration de son incroyable talent à braver la mort.

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D’autres mots pour le dire (et le montrer)

Il y a très longtemps (trèèèèèèèèès longtemps), j’avais écrit un bref billet sur la notion de grawlix, la manière d’écrire des gros mots avec des caractères aléatoires. Récemment, je suis tombé sur Quimps, Plewds, And Grawlixes: The Secret Language Of Comic Strips, un article sur le même thème de John Brownlee sur le site Fast Company.

L’auteur y mentionne un ouvrage signé Mort Walker, un des plus grands auteurs de comic strips (Beetle Bailey, entre autres): The Lexicon of Comicana. Mort Walker y décrit et, surtout, y nomme certains des effets visuels utilisés en bande dessinée.

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“Les Lames du Cardinal”, de Pierre Pevel

Il m’a fallu un peu de temps avant d’appréhender la trilogie de romans de Pierre Pevel connue sous le nom de Les Lames du Cardinal. Ce n’est pas vraiment ma faute (OK, si : un peu), mais je me méfie des pastiches et des pavés.

Or, si on peut discuter du fait que ce soit un pastiche, c’est assez clairement un pavé et je n’ai craqué que lorsque l’éditeur a fait une promo en proposant une édition électronique de ces livres pour un vil prix.

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Le Retour de la Guerre du retour contre-attaque

Si la série continue sur cette lancée, le titre du cinquième volume de La Guerre du retour contre-attaque devrait à peine tenir sur l’intégralité de la couverture. Dans le cas présent, ce deuxième tome s’intitule déjà Le Retour de la Guerre du retour contre-attaque.

C’est toujours signé Thierry Vivien, c’est toujours tiré du Yodablog et – dussé-je une fois de plus vexer son auteur – c’est toujours aussi délicieusement stupide.

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Câline et Calebasse, l’intégrale

Avec la réédition de Câline et Calebasse, bande dessinée signée Mazel et Cauvin parue dans Spirou entre 1969 et 1992 (mais surtout dans les années 1970), je suis en train de me taper une madeleine de Proust enrichie à la nostalgie pure. J’ai un peu honte, mais comme le dit la pub (et, du coup, j’ai doublement honte), c’est bon la honte!

Dans le plus pur style “cape et épée”, d’une part, et bande dessinée pour la jeunesse de l’époque, d’autre part. C’est donc plutôt léger dans bien des domaines: intrigues, vraisemblance historique, gags, etc. Léger, certes, mais pas désagréable non plus.

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