“The Ghost Brigades”, de John Scalzi

Dans la foulée de Old Man’s War, j’ai attaqué sa suite The Ghost Brigades, également signé John Scalzi (et, l’ayant terminé, je me suis d’ailleurs lancé sur le suivant, The Last Colony). Encore que “suite” n’est pas le meilleur terme: certes, l’univers est le même et, chronologiquement, il se situe après les évènements de Old Man’s War, mais on ne retrouve que le lieutenant Jane Sagan des Forces spéciales – et encore, pas de façon principale.

L’histoire suit l’histoire de Jared Dirac, une nouvelle recrue des Forces spéciales, d’un genre un peu particulier. Il faut déjà savoir que, si les soldats réguliers des Forces coloniales sont des Terriens âgés à qui on donne un nouveau corps en échange de leurs services, les Forces spéciales sont en fait des clones de candidats morts avant leur incorporation, augmentés par des bricolages expérimentaux et dotés d’une conscience artificielle; il y a une raison pour laquelle on les surnomme les “brigades fantômes”.

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Wunderwaffen, tome 2: Aux Portes de l’Enfer

Aux Portes de l’Enfer est donc la suite du premier Wunderwaffen, la série de bande dessinée uchronique à base d’air-porn quelque peu honteux (pour cause de croix gammée). J’en parle ainsi parce que, malgré une idée de départ assez intéressante (l’Allemagne nazie parvient à tenir tête aux Alliés grâce à ses armes secrètes), j’ai un peu l’impression que ça s’essouffle.

On retrouve Walter Murnau, “le pilote du Diable”, qui survit “miraculeusement” à un accident majuscule et se retrouve ballotté d’escadrille en groupe spécial et, par derrière, de groupuscules aux intérêts pas toujours convergents: en vrac, la Luftwaffe, les SS, le projet Wunderwaffen et l’Ahnenerbe; il manque juste l’Ordre de Thulé et les Werwolfs pour que la carte de bingo nazi mystique soit complète…

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“Bad Pharma”, de Ben Goldacre

Évidemment, le hasard a voulu que j’aie une crève carabinée au moment où j’ai fini Bad Pharma, le nouveau bouquin de Ben Goldacre – à qui on devait déjà le remarquable Bad Science. La conclusion qui s’impose, c’est qu’être malade, ce n’est pas bon pour la santé!

Bad Pharma est une charge implacable contre l’industrie pharmaceutique mondiale et son influence sur la médecine. Par “charge”, j’entend que Ben Goldacre, malgré son habituel ton mesuré, n’y va pas avec le dos de la cuillère et met à jour, tout au long de ces quatre cents pages, une quantité proprement hallucinante de comportements suspects, scandaleux, voire carrément criminels et, par “implacable”, j’entends que c’est massivement documenté.

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L’homme de l’année: 1917, le soldat inconnu

L’homme de l’année est une nouvelle série de bande dessinée signée Jean-Pierre Pécau et Fred Duval qui, après avoir beaucoup joué avec l’uchronie, s’attaquent ici à l’Histoire majuscule (ou, pour être plus précis, l’Histoire secrète), mais par le biais de personnages de l’ombre.

Ce premier tome, consacré à l’année 1917, s’attache au Soldat inconnu et imagine quelle a été sa vraie histoire. Évidemment, on est dans le domaine de la fiction historique, mais c’est pour les auteurs l’occasion de faire la lumière sur certains aspects peu connus de la Grande guerre.

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“Old Man’s War”, de John Scalzi

Samedi après-midi, alors que j’attendais le bus, j’ai lancé l’application liseuse de mon téléphone et ouvert Old Man’s War, le premier roman de John Scalzi, que j’avais acheté avec le Humble Bundle – et ce alors que j’avais déjà deux autres bouquins en court de lecture. Ce matin, je l’ai terminé avant les deux autres; c’est dire si ce roman de science-fiction est prenant.

Old Man’s War, c’est de la science-fiction militaire dans un contexte de space-opéra, avec une différence majeure: le héros, John Perry, s’engage dans les Forces de défense coloniales à l’âge de septante-cinq ans. Ce n’est donc pas exactement un perdreau de l’année, et pourtant, il va devoir réapprendre à vivre dans un univers fondamentalement différent de tout ce qu’il a connu jusqu’alors.

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“Lensman”, de E.E. “Doc” Smith

Cet hiver, j’ai enfin pu combler une lacune dans ma culture SF en (re)lisant l’intégrale de la série des Lensman, signée Edward Elmer Smith (plus connu sous le nom de “Doc Smith”). Lacune d’autant plus frustrante que j’en avais lu les trois premiers en français il y a très longtemps, parus dans la collection SF Albin Michel, qui atteint aujourd’hui des sommets de rareté et dont je n’avais jamais pu trouver la suite.

Au reste, même les trouver en anglais a été plus que compliqué: les dernières éditions ont plus de quinze ans et sont à peu près introuvables, ce qui est quand même étonnant pour une série qui est une des sources majeures du sous-genre “space opéra”. J’ai dû me rabattre sur des éditions électroniques publiées dans le cadre du Projet Gutenberg, partiellement incomplètes et truffées d’erreurs de numérisation.

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“Chroniques birmanes”, de Guy Delisle

C’est donc dans le plus complet désordre que je conclus, avec ces Chroniques birmanes, le “quadriptyque” autobiographique de Guy Delisle, dessinateur de bande dessinée et animateur en dessin animés, globe-trotteur pour des raisons d’abord professionnelles, puis familiales. Chronologiquement, il se situe entre Pyongyang et les Chroniques de Jerusalem.

Bon, à ce stade, la structure est connue: l’auteur-narrateur se retrouve dans un pays exotique et dictatorial, pas forcément très accueillant envers les étrangers et avec tout un tas de coutumes locales pas forcément évidentes de prime abord. Dans le cas présent, comme dans les Chroniques de Jerusalem qui lui fait suite, il doit composer avec son rôle de père au foyer (son épouse travaillant pour Médecins sans frontière) tout en continuant à gérer sa carrière d’illustrateur.

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Judge Dredd, The Complete Case Files

Cette fois-ci, si j’ai reçu pour Nawel les quatre premiers volumes de Judge Dredd, The Complete Case Files, un des monuments de la bande dessinées britannique et de la bande dessinée de science-fiction tout court, on va dire que c’est de la faute au site io9. Et aussi à un certain pote anglais de l’époque du CLIC, dont le nom rime avec “Martin Jennings”, mais que je ne citerai pas ici; il se reconnaîtra.

L’article de io9 concernait les onze “runs” majeurs de Judge Dredd – une série qui a plus de trente-cinq ans – et m’a donné envie de lire, sinon tout, du moins certaines des histoires importantes (j’en avais lus quelques-unes, il y a longtemps). Évidemment, l’article coïncidait plus ou moins avec la sortie du film, dont j’ai entendu beaucoup de mal et je n’ai pas vu.

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Stalag IIB

Le titre complet de cette bande dessinée est “Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB“; elle est signée Jacques Tardi, fils de. C’est un résumé et, dans le genre biographie qui décape, c’est du lourd!

Le résumé est quelque peu compris dans le titre, mais pour faire un peu plus long, René Tardi, dix-neuf ans en 1935, s’engage dans l’armée en pressentant la Seconde Guerre mondiale qui s’approche. Officier dans les chars, il est capturé par les Allemands en mai 40 et envoyé en camp de prisonniers, en Poméranie.

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Jour J: La Nuit des Tuileries

Le 10 juin 1791, alors que les révolutionnaires marchent sur les Tuileries, la famille royale s’évade en montgolfière. Mais Louis XVI, blessé par une balle perdue, meurt peu après l’atterrissage et la reine Marie-Antoinette, devenue régente, lance la contre-offensive avec l’aide d’un jeune et ambitieux général corse. Tel est le point de départ du dernier volume de la série Jour JLa Nuit des Tuileries.

L’idée initiale est intéressante, mais je ne peux pas m’empêcher d’être déçu par cette nouvelle livraison de la série uchronique. Si le contexte historique n’est pas complètement invraisemblable, il occulte un certain nombre de détails, comme le cancer probable dont souffrait Marie-Antoinette à sa mort, en 1793; même si on peut admettre que ses conditions de vie aient été meilleure qu’en prison, c’est une omission un peu bizarre.

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Blake et Mortimer: Le Serment des cinq Lords

Je dois avouer une fascination certaine pour la série Blake & Mortimer, créée par Edgar P. Jacobs, et son mélange d’enquêtes très british et d’éléments de science-fiction ou de fantastique. Les dernières livraisons ne m’avaient pas réellement enthousiasmé, mais avec le nouveau volume, Le Serment des cinq Lords, je suis déçu en bien, comme on dit en là par chez nous.

“Points chauds”, de Laurent Genefort

Ces derniers temps, suite à quelques voyages et, plus récemment, une rencontre malencontreuse avec une portière de voiture, je pratique beaucoup les transports en commun. Point positif: ça me laisse du temps pour lire (parce que bouquiner à vélo, c’est moyen pratique) et, du coup, j’enquille les bouquins à la chaîne. Dernier en date: Points chauds, de Laurent Genefort.

Tiré à l’origine d’une nouvelle intitulée Rempart, cet ouvrage décrit les vingt années qui suivent l’arrivée d’extra-terrestres sur Terre à travers les yeux de plusieurs personnages – un militaire, l’employée d’une ONG, un nomade sibérien, un chef d’entreprise de sécurité et un scientifique – et de quelques coupures de presse. Ce n’est pas à proprement parler un roman, mais plus une chronique, où certaines trajectoires personnelles se croisent parfois.

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“Pirate Cinema”, de Cory Doctorow

Comme je l’avais prédit vendredi, il ne m’a pas fallu longtemps pour finir Pirate Cinema, le dernier bouquin de Cory Doctorow. Enfin, dernier, c’est vite dit: il en a publié tellement ces derniers temps que j’ai un peu perdu le compte. Toujours est-il que Pirate Cinema est le plus récent de ces bouquins “jeune adulte” dans la lignée de Little Brother ou For The Win.

Cette fois-ci, il met en scène un jeune anglais, fana de création vidéo. Sauf que sa passion se nourrit de téléchargements illicites et finit par causer la coupure de la connexion Internet de toute sa famille. Dans cette Grande-Bretagne futuriste (genre 10-20 ans) en proie à la crise, cette coupure menace de mettre sa famille sur la paille et, de honte, Trent fugue vers Londres.

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“The Windup Girl”, de Paolo Bacigalupi

Si vous voulez de la science-fiction exotique, pas besoin de faire des milliers d’années-lumière ou des milliers d’années tout court: il suffit de se plonger dans The Windup Girl, le roman de l’Américain Paolo Bacigalupi, qui se déroule dans une Thaïlande de l’après-pétrole (Wikipedia parle de XXIIIe siècle, mais le livre ne cite aucune date précise).

Le pays est une exception sur une planète ravagée par les pandémies, les expérimentations génétiques ratées et le bio-terrorisme: une terre où les “monopoles caloriques” – les grands groupes agro-alimentaires qui tiennent le monde par la faim – font la loi, si nécessaire en créant des pénuries et des catastrophes. Les monopoles n’aiment pas les exceptions.

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Tintin au Musée Hergé

Lorsque j’étais venu à Louvain-la-Neuve il y a deux ans, j’avais noté du coin de l’œil l’existence d’un Musée Hergé, que je n’avais pas eu le temps de visiter. Je ne suis pas un tintinophile averti, ni même un grand fan du héros à la houppe, mais je mentirais si je disais que ce n’est pas une bande dessinée qui a marqué mon enfance.

Comme j’avais un peu de temps le vendredi matin avant l’ouverture du Festival en Jeux, j’en ai profité pour faire un saut dans la bâtisse (fort moche, au demeurant) en question et, même si l’entrée n’est pas donnée (€9.50) et que les photos y sont interdites (ce qui m’évitera d’avoir l’air ridicule), je ne l’ai pas regretté.

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“Bitter Seeds”, de Ian Tregillis

Bon, si vous lisez ce blog depuis un moment, vous avez dû noter que je suis passionné par les uchronies en général et celles sur la Seconde Guerre mondiale en particulier. Bitter Seeds, ouvrage signé Ian Tregillis et formant la première partie du “triptyque Milkweed”, a attiré mon attention en présentant non seulement une utopie, mais une utopie fantastique et néanmoins glaçante.

Disons les choses ainsi: dans cet univers, un savant proche du parti nazi a lancé, dans les années 1920, un programme pour transformer des enfants en surhommes, au moyen de dispositifs électro-mécaniques et d’un entraînement brutal. Il y a eu du déchet, beaucoup même, mais le résultat est là: entre autres, Reinhardt peut créer des flammes, Klaus sait se dématérialiser et sa sœur, Gretel, voit l’avenir.

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Et si le pirate était le meilleur ami de l’auteur?

Certains d’entre vous se souviennent peut-être d’un de mes billets d’humeur, il y a quelques mois, sur ce que j’appelais la frontière grise entre le partage de culture et le foutage de gueule. Ces derniers jours, j’ai vu passer deux informations qui me laissent penser que le message est en train d’entrer, d’un côté comme de l’autre.

D’une part, il y a le billet A comme Alexandriz ! paru sur le blog de Thomas Geha, auteur de plusieurs ouvrages de science-fiction, dont un A comme Alone qu’il décrit lui-même comme un hommage à Julia Verlanger, auteur de la trilogie de La terre sauvage, une série post-apo que j’avais beaucoup aimée.

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“Histoires magiques de l’Histoire de France”, de Guy Breton et Louis Pauwels

C’est avec une certaine méfiance que j’ai abordé Histoires magiques de l’Histoire de France, le second titre conseillé par Ghislain dans mon billet sur Le matin des magiciens, après un Les livres maudits quelque peu décevant. J’en ressors beaucoup plus enthousiaste.

L’ouvrage contient une quantité de chroniques, originellement conçues pour la radio, qui narrent des anecdotes historiques à plus ou moins haute teneur en fantastique. Outre l’intérêt du fond, la forme est également originale, puisqu’en sus de la narration proprement dite, chaque chronique est suivie par un dialogue entre le narrateur (Guy Breton ou Louis Pauwels) et le producteur de l’émission, Jacques Pradel.

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“Dreadnought”, de Cherie Priest

Une infirmière, veuve de frais, se lance dans la traversée du continent nord-américain, toujours secoué par une guerre civile qui dure depuis dix ans; c’est ainsi que l’on pourrait résumer Dreadnought, de Cherie Priest. Ce roman, qui peut tout aussi bien se lire de façon indépendante, est en quelque sorte la suite – techniquement, le troisième de la série “Clockwork Century” – de Boneshaker, même si ce n’est pas immédiatement apparent.

Là où j’avais trouvé ce dernier juste plaisant, j’ai été plus enthousiasmé par Dreadnought, même s’il n’est pas parfait. D’abord, le bouquin ne suit non plus deux personnages, mais un seul: Mercy Lynch, infirmière sudiste, forcée de traverser le continent dans sa (presque) plus grande diagonale, de Richmond à Tacoma – et donc de traverser le territoire de l’Union.

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