Profusion: RewoTower

Parfois, j’ai l’impression que le petit monde du rock progressif est si clos que même une simple petite brise peut faire office d’un grand bol d’air frais. Dans le cas présent, la petite brise vient d’Italie et s’appelle RewoTower, le dernier album de Profusion.

De prime abord, le rock progressif de Profusion est plutôt classique: un peu de néo-prog, quelques mélodies dinosauriennes, deux ou trois accords de guitare qui mordent. Simple, mais de bon goût et bien maîtrisé. Mais assez rapidement, on trouve dans RewoTower des éléments plus disparates: jazz-rock, soul, musiques du monde. Le nom “Profusion” serait-il une profession de foi?

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Izz: Crush of Night

La sortie du nouvel album de Izz, intitulé Crush of Night, n’a pas déchaîné chez moi des passions inextinguibles. Ceux qui se souviennent de la critique dythirambique que j’avais adressé au précédent, The Darkened Room, en seront peut-être étonnés, mais j’avoue que, depuis, l’enthousiasme est un peu retombé.

Ce qui ne veut pas dire que c’est un mauvais groupe, ni que ce nouveau Crush of Night et son néo-prog à deux voix (masculine et féminine) fortement influencée par la musique de Yes, soit un mauvais album, notez-le bien – au contraire. Je soupçonne juste qu’avec la profusion de groupes récents qui s’inspirent de (voire pompent carrément) Yes, je commence à saturer.

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Diablo Swing Orchestra: Pandora’s Piñata

Bon, vous êtes bien reposés après le Sigur Rós? Il va falloir au moins ça pour affronter Pandora’s Piñata, le nouvel album des Suédois les plus barrés à l’ouest du Rio Pecos, j’ai nommé Diablo Swing Orchestra!

Si le groupe aime se définir comme du jazz-rock, je pense personnellement qu’il faudrait plus le définir comme du jazz-rock folk métal progressif lyrique burlesque western mexicain. Et encore, j’en oublie certainement. Je vous en avais déjà parlé pour leur précédent album, le fort bien nommé Sing Along Songs for the Damned and Delirious; disons que ça ne s’arrange pas.

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Sigur Rós: Valtari

Si vous cherchez le contraste maximum avec les derniers albums chroniqués ici-même, ne cherchez pas plus loin que Valtari, le petit dernier de Sigur Rós. Le quatuor islandais, catalogué “post-rock” faute de mieux, nous livre ici une galette dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle donne dans l’ambiante.

Disons qu’à côté de cet album, leur précédent (l’intranscriptible Með Suð Í Eyrum Við Spilum Endalaust) fait figure d’hystérie bruitiste passée en accéléré. Valtari, c’est minimaliste et éthéré, avec autant de batterie dans tout l’album que dans trente secondes de Dream Theater. 

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Prisma: You Name It

Visiblement, Tool est à la mode. Prisma, un groupe suisse de métal progressif (que je n’ai découvert que via un site français, c’est dire si je suis à la ramasse question actualités musicales), vient de sortir You Name It, son deuxième album, avec des gros morceaux d’influences tooliennes dedans.

Mais attention: Prisma ne privilégie pas vraiment le côté sombre, torturé et quelque peu intimiste de son modèle, mais plutôt le côté sombre, torturé, brutal et extraverti. Dans You Name It, ça ne fait pas semblant: ça balance du watt par camions!

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The Flower Kings: Banks of Eden

La confession de prog-head du jour: je n’aime pas trop The Flower Kings,  ce groupe suédois emblématique du courant que j’appelle rétro-progressif. Voilà, c’est dit. Maintenant, par curiosité, j’ai écouté Banks of Eden, leur nouvel album, et j’avoue être déçu en bien (traduit du Suisse, ça veut dire “agréablement surpris”).

Plus que le prog d’inspiration Genesis ou ELP, je soupçonne que c’est la proximité musicale d’avec Transatlantic, le supergroupe dont Roine Stolt – Flower King en chef, assumant un peu tous les instruments, sauf la batterie – est un des membres actifs, qui me le rend sympathique.

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Lonewolf / Nightmare / Epica / Within Temptation / Nightwish à Colmar

Le plan du week-end était : monter à Colmar (quatre heures de train) et y retrouver Ghislain pour la « Hard Rock Session » de la Foire aux Vins, qui consiste en la bagatelle de cinq groupes de métal, dont trois du type « à chanteuse ». À savoir les régionaux Lonewolf et Nightmare, suivis par Epica, Within Temptation et Nightwish. Beau programme.

Bon, dans la pratique, Ghislain a eu l’idée saugrenue de se casser la cheville il y a une semaine et, du coup a été formellement interdit par la Faculté d’aller mosher dans les fosses. Pas grave : j’y suis allé tout seul, comme un grand, et je n’ai même pas eu peur ! Pourtant, dix mille métaleux qui débarquent sur une Foire aux Vins (qui comprend beaucoup plus de foire que de vins), ça a de quoi inquiéter.

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Lost in Thought: Opus Arise

Histoire de changer un peu, parlons de métal progressif. Pardon: de métal progressif qui ne vienne pas d’Australie: Lost in Thought est un groupe gallois dont le premier album, Opus Arise, est sorti l’année passée.

Lost in Thought fait partie de ces groupes qui, sans être furieusement original, a pu suffisamment bien intégrer ses influences majeures – Dream Theater et Vanden Plas, au pif – pour les camoufler au sein d’un métal progressif efficace, bien foutu et qui ne répand pas partout des effluves de plagiat.

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Hemina: Synthetic

Métal progressif australien, suite (et, je l’espère, pas fin): Synthetic est le premier album de Hemina, un groupe plutôt prometteur si on doit en juger par ce monstre de près de quatre-vingts minutes.

Dans le genre, le métal progressif de Hemina est original: déjà, il ne ressemble pas à une énième resucée de Dream Theater. En fait, je soupçonne que le groupe a assimilé tellement d’influences qu’il est difficile de distinguer un élément distinctif. C’est une bonne chose. Toutefois, si je devais citer une ressemblance majeure, je dirais Vanden Plas.

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TCP: Fantastic Dreamer

Il semblerait que, dans le pseudo-courant que je nomme “rétro-progressif”, la tendance actuelle semble osciller entre Genesis Van Der Graaf Generator – ce qui, en terme de rock progressif “dinosaurien”, est un peu le grand écart. Témoin ce Fantastic Dreamer, du trio américain Temporal Chaos Project – ou TCP pour les intimes.

Pour ceux qui nous rejoignent à l’instant, entre la remise des médailles du tweet le plus haineux et le départ de la course de lévriers en sac, je rappelle que ce que j’appelle rétro-progressif est une tendance à reprendre les sonorités des grands noms du rock progressif de l’Âge d’Or, plus ou moins modernisées, pour des albums “à la manière de”. Dans le cas présent, donc, on a une musique qui rappelle donc le Genesis de Peter Gabriel et des accents plus acrobatiques à la Van Der Graaf Generator.

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Overhead: Of Sun and Moon

Overhead, groupe de rock progressif finlandais, est pour moi une découverte récente, puisque je n’ai acquis leur premier album, And We’re Not Here After All, qu’en mai de cette année. Du coup, je rattrape le temps perdu avec Of Sun and Moon, qui est leur dernier album en date, sorti il y a quelques semaines à peine.

Sur le fond, on pourrait dire que rien ne change vraiment: du rock progressif, tendance néo-prog contemporain, avec guitares bien agressives comme il faut et un gros son moderne. Je l’avais précédemment comparé à Sylvan et c’est toujours valable, avec un côté nettement plus rentre-dedans. Neuf morceaux, quarante-neuf minutes: pas de gras, rien que de l’essentiel.

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Saga: 20/20

Et allez, avec 20/20, le nouvel album de Saga, c’est encore un groupe phare du rock progressif mâtiné AOR des années 1980 (de mes années 1980, en tous cas) dont je vais vous causer. À la différence du précédent – Asia, pour ceux qui auraient oublié – Saga est un groupe qui, à ma connaissance, n’a jamais fait de mauvais albums (Steel Umbrellas étant juste médiocre).

Bon, pour être tout à fait honnête, c’est un groupe qui a également fait très peu d’albums vraiment excellents, à part peut-être l’emblématique Heads or Tales ou Generation 13, qui tellement bizarre qu’il en est un peu hors concours. Ou alors les albums live, comme Contact.

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Asia: XXX

Note à moi-même: ne pas aller chercher la pochette de XXX, le dernier album d’Asia sur Google Images depuis l’ordi du bureau. Note à moi-même numéro deux: proposer que cet album soit officiellement rebaptisé “ZZZ”, parce que, dans le genre ratage soporifique, ça ne fait pas semblant.

Je vous la fais courte: cet album n’est pas bon. Pire que mauvais, il est surtout raté: c’est un festival de bonnes idées galvaudées et d’intentions abandonnées en rase campagne. Je suis grave déception, tiens! Et, du coup, cette chronique va s’apparenter la complainte du fanboy déprimé.

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Squackett: A Life Within A Day

On sent déjà que Chris Squire et Steve Hackett, respectivement bassiste de Yes et ex-guitariste de Genesis, n’ont plus grand-chose à prouver quand ils appellent le fruit de leur collaboration musicale Squackett. Néanmoins, malgré ce titre en forme de clin d’œil très appuyé, l’album A Life Within A Day est assez loin d’une grosse plaisanterie.

Breaking Orbit: The Time Traveller

À écouter The Time Traveller, le premier album de Breaking Orbit, je me dis qu’il doit y avoir quelque chose en Australie qui génère une éclosion massive de nouveaux talents dans le domaine du métal progressif. Ça doit être les différentes bestioles mortelles (y compris les koalas) ou le fait qu’ils vivent la tête en bas, je ne sais pas…

Quatuor originaire de Sydney, Breaking Orbit est encore un de ces groupes qui navigue aux frontières du rock progressif et du métal progressif, avec un œil (ou plutôt une oreille) fermement fixée sur Tool, et qui n’hésite pas à aller piocher quelques inspirations ethniques et électro. Du syncopé, du surprenant, parfois hargneux, toujours mélodique.

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Cynthesis: DeEvolution

Découvert dans le bac à trucs pas cher de Gibert Musique (magasin pourtant assez spécialisé dans les imports improbables à trente euros le CD), ce premier album de CynthesisDeEvolution, a cependant un petit air de déjà-entendu. Ce pour une bonne raison: le cœur du groupe est composé des jumeaux Jasun et Troy Tipton et d’Erik Rosvold, de Zero Hour.

Du coup, le métal progressif de Cynthesis ressemble fortement aux constructions alambiquées et hyper-techniques de l’autre groupe américain (qui rappelle un des Grands Anciens du métal progressif, j’ai nommé Watchtower), mais avec cependant un effort marqué vers l’écoutabilité de l’ensemble, ce qui n’est pas un mal.

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Circus Maximus: Nine

Le dernier album de Circus MaximusNine, aurait été sans doute meilleur s’il avait porté un autre nom. Pour être précis, ce quintett norvégien de métal sonne beaucoup trop comme un autre quintett de métal progressif, beaucoup plus connu, du nom de Dream Theater. C’est ennuyeux.

Bon, soyons positif: d’une part, il y a pire comme modèle à émuler et, honnêtement, ils le font plutôt bien; d’autre part, c’est une nette amélioration par rapport au précédent album, Isolate, qui donnait dans l’inutilement complexe. On va dire que c’est une sorte de retour aux fondamentaux.

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Ihsahn: Eremita

Ihsahn est un projet que j’ai découvert il y a peu, via leur précédent album, AfterEremita va encore plus loin; cet avis tient lieu de faire-part. Je vous explique: à l’origine de Ihsahn, il y a donc un petit prodige du black métal, le norvégien Vegard Tveitan. Comme beaucoup de ses coreligionnaires, il est sorti du black métal pour s’aventurer dans des contrées encore moins accueillantes, aux confins du black métal, du rock progressif et du jazz expérimental.

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Ange: Moyen-Âge

Bon, je sens que je vais encore me faire plein d’ennemis dans la progosphère francophone, mais, après avoir écouté Moyen-Âge, le dernier album en date de Ange, le groupe des vétérans français du rock progressif (quarante ans de scène!), je dois arriver à la conclusion que ce n’est pas mon truc.

Musicalement, pas grand-chose à dire: Ange fait un rock progressif somme toute assez classique, mais je dirais que le gros défaut est que le chant est très présent – “très”, comme dans “trop”. Pour moi, c’est un problème et, qui plus est, c’est un problème que je retrouve dans beaucoup de groupes de prog français.

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Citizen Cain: Skies Darken

Il y a le bon rétro-progressif et le mauvais rétro-progressif. Le mauvais rétro-progressif, il fait rien qu’à copier les vieux groupes de années fastes du prog: Yes, Genesis, Pink Floyd, etc. Le bon rétro-progressif, il fait pareil, mais c’est bon. Tout ceci pour vous dire que Skies Darken, dernier album en date du groupe écossais Citizen Cain, entre plutôt dans la seconde catégorie.

Citizen Cain fait partie de ces groupes qui, visiblement, ont derrière eux une carrière kilométrique (genre vingt ans depuis le premier album, trente si on compte leurs débuts effectifs) et dont je n’entends parler que maintenant, au hasard de critiques dithyrambiques, notamment sur Prograchives. Du coup, je suis assez mal placé pour comparer avec leur production passée, mais ce que je puis dire, c’est que si elle est à l’image de cet album, c’est du lourd!

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