Naheulband: T’as pas le niveau!

Avant que je ne vous parle de T’as pas le niveau!, le nouveau cédé du Naheulband, je dois à l’honnêteté intellectuelle de mentionner que je connais bien Ghislain le Voleur (qui commente d’ailleurs assez souvent ici même) et que j’ai même la faiblesse de croire que c’est un ami. Du coup, ne comptez pas trop sur moi pour jouer les rabat-joie.

Donc, critique 100% subjective: ce disque est génial! Bon, faut aimer le style, parce qu’il faut dire ce qui est, le folk débile pour rôliste, c’est quand même un peu du marché de niche (même si je suppose qu’ils vendent plus d’albums que bon nombre de groupes de prog que je connais).

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Arjen Anthony Lucassen: Lost in the New Real

Oh, cool! Lost in the New Real, un nouvel album du multi-instrumentiste métaleux danois Arjen Anthony Lucassen, sur une thématique de science-fiction, avec Rutger Hauer lui-même à la narration (dans le rôle du “Dr Voigt-Kampf”, ben tiens!). Que pourrait-il arriver de mal? Euh, ben, en fait, à peu près la même chose que sur les précédents albums de l’individu.

Pour ceux dont la culture musicale se résume à Frank Sinatra et ce qui passe à la radio, je rappelle, à toutes fins utiles, que le sieur Lucassen est la tête composante (et jouante) derrière un certain nombre des grosses compositions de métal progressif symphonique, comme Ayreon ou Star One: des concepts-albums à thématique fantastique ou SF. Dans le cas présent, c’est en même temps la force et le défaut de l’album Lost in the New Real.

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Anathema: Weather Systems

Chat échaudé craint l’eau froide, dit-on et, du coup, ce n’est pas sans une certaine appréhension que j’ai posé sur la platine (virtuelle) Weather Systems, le nouvel album d’Anathema, après le piteux Hindsight et malgré les plutôt bons We’re here because we’re here et Falling Deeper. Un album sinon concept, du moins avec un thème météorologique prononcé. Ce qui est assez bienvenu pour un groupe de rock atmosphérique…

Disons d’abord que ceux qui espéraient un retour du groupe à ses racines doom peuvent continuer à rêver: ce ne sera pas pour cet album, qui est clairement dans la lignée de We’re here… avec rock progressif à grandes envolées électro-acoustiques atmosphériques et lourdes à la fois, avec quelques orchestrations pour accompagner sur les neuf morceaux et cinquante-six minutes de l’album.

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Leech: If We Get There One Day, Would You Please Open The Gates?

Le moins qu’on puisse dire avec Leech, c’est qu’ils ne se pressent pas pour faire des albums: If We Get There One Day, Would You Please Open The Gates? est leur quatrième en quatorze ans. Normal, me direz-vous: ce sont des Suisses! Ha, ha, humour. Bon. En même temps, celui-ci et le précédent sont vraiment bien foutus, ce n’est donc pas très gênant.

Leech est donc un groupe de post-rock suisse (rien qu’au titre de l’album, on aurait pu s’en douter), dans la lignée d’un God Is An Astronaut, chose qui éveille tout de suite chez moi un intérêt certain. Leur précédent album, The Stolen View, avait fait plus qu’attirer mon attention à l’époque.

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Astra: The Black Chord

Il y a des albums qu’on attend avec impatience et qui déçoivent et, à l’opposé, des que l’on achète par habitude ou inertie et qui vous sautent à la gueule. The Black Chord, du groupe américain Astra, fait partie de la seconde catégorie.

À l’époque de la sortie de leur premier album, The Weirding, j’avais eu une réaction contrastée: beaucoup d’énergie, peu d’originalité, pour un clone de Yes sympathique, mais sans plus. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’Astra a, depuis, fait des prodigieux efforts d’imagination, mais ce nouvel album, qui pioche plus du côté du rock psychédélique à la Pink Floyd ou Hawkwind (voire King Crimson ou ELP), est bien plus convaincant.

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Invertigo: Veritas

Ce coup-ci, c’est pas moi qui suis responsable du jeu de mot pourri qu’est cet album Veritas du groupe de néo-prog allemand Invertigo, album que je découvre grâce à la critique parue récemment sur Progressive Area. Bon, j’avoue que ça a un peu joué aussi.

Invertigo pratique un rock progressif, tendance néo-prog, que l’on pourrait qualifier de “moderne” en ce qu’il n’essaye pas de suivre aveuglément les pas de Grands Anciens du genre, comme Marillion ou Pendragon. L’album comporte sept morceaux, pour un total de septante-et-une minutes; rien que!

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Office for Strategic Influence: Fire Make Thunder

Lorsque j’entends parler d’un nouvel album de Office for Strategic Influence (OSI pour les intimes), j’espère toujours tomber sur le digne successeur du glauquissime Dead Air for Radios de Chroma Key. Bon, ce ne sera pas pour cette fois-ci, mais ce Fire Make Thunder, sans être du même niveau que le précédent, Blood, a tout de même ses bons moments et, surtout, essaye de sortir – un peu – de sa routine.

OSI fait une musique qui s’apparente à du métal progressif, mais qui emprunte assez largement à d’autres styles, comme le prog mélancolique plus traditionnel, le post-rock ou même l’électro. D’ailleurs, on a Jim Matheos (Fates Warning) à la guitare pour le prog-métal, Gavin Harrisson (Porcupine Tree) à la batterie pour le prog mélancolique et Kevin Moore pour tout le reste. Cela donne des ambiances lourdes, souvent malsaines ou désabusées, que je pourrais traduire par de la désinvolture face à la fin du monde.

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Gazpacho: March of Ghosts

C’est François qui va être content: son groupe préféré, Gazpacho, est de retour, avec March of Ghosts! Bon, blague à part, c’est en effet un nouvel album pour les Norvégiens néo-proggers et, sans trop de surprise, une sorte de concept album, cette fois sur une thématique spectrale, puisqu’on y parle esprits, fantômes et revenants.

Disons-le tout net: c’est un album somptueux, avec une cohérence impressionnante et des musiciens parmi les meilleurs du genre – à commencer par le toujours fascinant chanteur Jan-Henrik Ohme. C’est également un exemple assez spectaculaire que l’abus en tout est un défaut et qu’à force de trop jouer sur ses points forts, même le meilleur des groupes peut lasser.

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Quantum Sphere: The Space Adventures Of Pyjama Boy

Honnêtement, si le groupe londonien Quantum Sphere et son premier album The Space Adventures of Pyjama Boy n’est pas un exemple flagrant d’un archétype tout droit tiré de la page de Cracked.com sur le rock progressif (section “How to Form Your Own Prog Band”), je ne sais pas trop ce que c’est! Ah, si: un très bon groupe de métal progressif instrumental aux thèmes de science-fiction.

Autant dire cependant que ce n’est pas exactement du métal progressif pour débutants: on est plus proche du djent à la Meshuggah ou Uneven Structure que du Dream Theater de nos grands-mères. Structures complexes et syncopées, avec des morceaux plutôt courts (neuf au total, pour un peu plus de quarante minutes) – ce qui est un plutôt bon choix, vu que c’est un style qui peut fatiguer rapidement.

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Dumbsaint: Something That You Feel Will Find Its Own Form

Soyons réaliste: le post-rock n’est pas un genre musical connu pour sa variété ni sa grande originalité. Pourtant, à cette aune, ce premier album de Dumbsaint, intitulé (dans un style d’ailleurs très post-rock) Something That You Feel Will Find Its Own Form et disponible sur Bandcamp pour un prix très raisonnable, est plutôt réussi.

Le trio australien, signé sur le même label que Sleepmakeswaves et Pirate (Bird’s Robe Collective), propose une musique en grande partie instrumentale, complexe et dotée d’une solide section rythmique qui rappelle un peu le Maserati de Inventions for a New Season, avec juste le soupçon d’inventivité musicale qui arrive à le démarquer de ses principaux collègues de genre.

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Question aux experts: photographie de concerts

Vous aurez sans doute remarqué que j’aime bien prendre des photos de concerts. Honnêtement, je ne sais pas trop comment ça m’a pris, moi qui n’était pas très photo il y a quelques années encore. Toujours est-il que, depuis environ 2008, j’ai pas mal mitraillé. Vous aurez aussi certainement remarqué que la qualité de mes clichés oscille entre le semi-médiocre et l’à peu près passable – ce dernier niveau étant atteint souvent plus par hasard que par dessein, d’ailleurs.

Je suppose que cette faible qualité est en partie due au fait que je suis une quiche en photo et aussi à ce que j’ai un matériel pas vraiment au top. D’où ma question aux experts de la photo qui, je le sais, hantent de temps à autre ce site (ne niez pas: j’ai des stats pour le prouver): avez-vous des conseils, tant au niveau technique que matériel, pour photographier des concerts?

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Junius: Reports from the Threshold of Death

La réflexion de vieukon du jour est: on n’invente plus, on recycle et les gens oublient. Bon, c’est un peu méchant, mais à l’écoute de Reports from the Threshold of Death, dernier album en date du groupe américain Junius, je ne peux que me gausser de ceux qui y voient un digne représentant du post-rock, là où moi j’entends une influence massive du Killing Joke des années 1980.

Soyons clair: en soi, ce n’est pas un mal, ce d’autant plus que le son est très moderne; quelque part, je comprends ceux qui le comparent à des groupes de post-rock (même si la comparaison avec Alcest que j’ai lue chez un chroniqueur me paraît un peu osée). On a le côté “mur de son” des guitares massivement saturées et les mélodies de claviers atmosphériques.

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Fields of the Nephilim: Ceromonies

Comme les morts-vivants sont à la mode, les Fields of the Nephilim ont décidé de sortir un nouvel album et, malgré mon aversion profonde pour les histoires de zombies, je ne m’en plaindrai pas: ce Ceromonies (orthographié CΣRΘMΘNIΣS, ce qui devrait se prononcer “KSRTHMTHNISS”, mais passons…) est un double CD live agrémenté d’un DVD qui, pour un prix modique, permet une plongée dans l’univers gothique et tourmenté d’un de mes groupes préférés.

Les Fields, c’est quand même le groupe qui faisait déjà du métal gothique quand les membres de Nightwish batifolaient dans le bac à sable et qui était à l’époque écouté par les gens qui pensaient que The Cure était une bande de hippies optimistes. Un rock lourd, ultraplombé par des guitares et pourtant survolé par des mélodies atmosphériques de toute beauté, précurseur du post-rock et de groupes comme Alcest ou les Discrets aujourd’hui.

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RPWL: Beyond Man and Time

J’aime bien RPWL. C’était déjà le cas avant, avec leurs albums World Through My Eyes et The RPWL Experience, ça l’était encore plus depuis leur prestation satirique au Night of the Prog et c’est un fait définitivement acquis avec Beyond Man and Time, leur nouvel album studio.

RPWL, c’est du rock progressif à tendance néo-prog sans prise de tête: une part Genesis (pour les claviers), une part Marillion époque Fish (pour certaines ambiances et les guitares), une part Pink Floyd des derniers albums (pour la voix de Yogi Lang et les ambiances mélancoliques). Transposé sur Beyond Man and Time, ça donne un album d’un fort beau gabarit: onze morceaux pour septante-quatre minutes.

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Les Discrets: Ariettes oubliées

Dans la série des théories fumeuses de tonton Alias, je vais finir par croire qu’Alcest et Les Discrets ne sont qu’une seule et même entité. C’est la conclusion à laquelle je tends après l’écoute de Ariettes oubliées, le nouvel album des seconds, qui paraît à peine trois mois après celui du premier et ce dans un style très comparable. Le fait qu’il s’agisse de deux groupes français qui ont déjà fait plusieurs projets en commun ne fait que renforcer mes soupçons.

De noirs soupçons, bien entendu: Les Discrets donne dans un style musical qui est parfois appelé “post black métal” et qui ressemble à un croisement éthéré entre post-rock et black métal mélodique; du second, on garde les guitares plombées et les thèmes crépusculaires, tandis que le premier amène dans la corbeille de mariage encore plus de guitares plombées, mais avec un fond très atmosphérique.

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Xandria / Stream of Passion / Epica aux Docks, Lausanne

Résumé de l’épisode précédent: le nouvel album d’Epica, Requiem for the Indifferent, ayant laissé votre tonton Alias quelque peu, euh… indifférent, qu’en serait-il du concert des mêmes, ce samedi soir aux Docks de Lausanne? Pour l’occasion, le groupe néerlandais s’était adjoint les services de leurs compatriotes (très cosmopolites) de Stream of Passion et des Allemands de Xandria pour une soirée spéciale “métal à chanteuse”.

De ces derniers, je ne peux dire grand-chose, vu que, contre toute attente, leur concert à commencé en avance alors que nous arrivions en retard. Le temps de passer la foule compacte qui se pressait à l’entrée de la salle (la soirée était sold-out; ça faisait d’ailleurs bien longtemps que je n’avais assisté à un concert dans une salle remplie) et de poser notre monceau de fringues surnuméraires au vestiaire, nous n’avons vu que le dernier morceau et demie.

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Epica: Requiem for the Indifferent

Epica, il faut qu’on parle.

J’ai écouté ton dernier album, Requiem for the Indifferent et, comment dire?… Ce n’est plus un titre, c’est presque une profession de foi. Bon, je suis un peu méchant, mais tu sais qu’entre toi et moi, ça n’a jamais été le tout grand amour; je t’aime bien, mais il faut reconnaître que face à certaines de tes copines, comme Nightwish (non au hasard), tu fais un peu léger.

En fait, ton problème, c’est que tu ne te renouvelles pas beaucoup: tu donnes toujours un peu dans le même métal symphonique, dit “à chanteuse”, avec beaucoup d’emphase, mais pas beaucoup d’originalité; une côté métal-opéra qui plaît aux midinettes. Le problème, c’est que je ne suis pas exactement une midinette. Ouais, “plus”, si tu veux…

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Eluveitie: Helvetios

Samedi prochain, je n’irai pas voir Eluveitie en concert à Genève, parce que le même soir, Epica passe à Lausanne. C’est dommage, parce qu’ayant récemment acquis les derniers albums de ces deux groupes, je sais lequel je préfère et c’est clairement cet Helvetios. Au passage, accompagnons le chœur des râleuses sur le thème de l’originalité du titre (justifié par le fait qu’il s’agisse d’un concept album sur la Guerre des Gaules) – puis passons à autre chose, à savoir ce qu’il y a dedans.

Je ne surprendrai personne en affirmant que le croisement folk/death métal d’Eluveitie lui non plus ne surprend plus grand-monde. Bon, ce n’est pas tout à fait exact et il faut reconnaître qu’Eluveitie a pas mal arpentés les extrêmes de ces deux genres et, dans Helvetios, il y apporte quelques touches symphoniques qui apportent un côté épique à certains des morceaux. Mais bon, un côté seulement, parce qu’avec dix-sept morceaux en soixante minutes, on ne peut pas dire qu’ils s’attardent.

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Bilan en demi-teinte pour un Mars Noir

Il y a un peu plus d’un mois de cela, j’avais annoncé mon intention de suivre, dans une certaine mesure, la campagne Black March de boycott des produits culturels lancée par Anonymous. Je résume pour ceux qui n’aiment pas cliquer: viser des sources de biens culturels alternatifs et indépendants plutôt que le boycott pur et simple de tout bien culturel. C’est mon côté suisse: j’aime bien les compromis.

Bon, évidemment, quand on a des goûts musicaux loin des considérations du Marché, c’est plus facile. J’ai néanmoins pu explorer deux sources intéressantes: Jamendo et Bandcamp. Je crois vous avoir déjà parlé du premier un certain nombre de fois, j’y ai découvert trois-quatre groupes plutôt intéressants ce mois, comme Of The I, Emerald Cave ou Raupi. Ce qui est plutôt cool, mais qui, à la réflexion, n’est pas si impressionnant que cela, ce d’autant plus que les trois albums ci-dessus mentionnés ont déjà quelques années et semblent venir de groupes qui ont depuis disparu.

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Planquez-vous, Naïve revient!

Il y a quelques mois de cela, je râlais (tel le Genevois moyen) sur le fait que mes deux albums préférés de 2009 n’avaient pas eu de successeurs. Il semblerait qu’au moins un des deux ait entendu ma complainte du pauvre fanboy, puisque Naïve annonce Illuminatis, son nouvel album, pour l’automne de cette année. Je suppose que ma prose est un peu plus facile à appréhender pour des Toulousains que pour des Polonais…

Et, au vu du teaser qu’ils ont mis en ligne ce mardi, ça va envoyer du lourd, du massif et du hors-calibre! Sûr qu’une minute et demie, c’est court, mais il semble évident que le métal progressif mâtiné de trip-hop et d’électro est de retour, avec des renforts.

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