Discipline: To Shatter All Accord

Je me méfie des critiques dithyrambiques; vous devriez aussi, d’ailleurs, y compris des miennes. Dans le cas présent, celle de To Shatter All Accord du groupe anglais Discipline (et non allemand, bande de petits rigolos), parue récemment sur Progressive Area – site que j’aime d’autant plus que j’y ai de temps à autres mes entrées – m’a paru suspectement enthousiaste, ce d’autant plus qu’elles s’ajoutaient à d’autres, lues elles sur Progarchives.

Vous me connaissez: j’ai beau me méfier, je résiste difficilement à l’enthousiasme, surtout quand il concerne une de mes passions; par exemple, vous pouvez être enthousiaste tant que vous voulez sur le dernier album de Michel Sardou ou sur un GN à venir, je ne m’y intéresserai pas pour autant. J’ai donc acquis l’objet – façon de parler pour un téléchargement – sur la plateforme Aïe-Thunes et, quelques rotations plus tard, boum! article.

Lire plus

Alcest: Les voyages de l’âme

Il va falloir encore se creuser les méninges pour trouver comment qualifier la musique du groupe français Alcest pour son nouvel album, Les voyages de l’âme: anti-black métal, post-black métal, shoegaze onirique? En ce qui me concerne, “brillant” vient à l’esprit – et pas seulement pour le jeu de mot avec le morceau “Beings of Light”.

Sérieusement, autant le précédent, Écailles de lune, m’avait un chouïa déçu, autant celui-ci est à placer pas loin du fabuleux Souvenirs d’un autre monde. On y retrouve bien plus clairement cette ambiance faite de riffs et de quelques hurlements pur black-metal, de folk onirique et de post-rock, une musique à la fois lourde et légère, en suspension comme une brume lourde où on devine des formes tantôt merveilleuses, tantôt terrifiantes.

Lire plus

White Willow: Terminal Twilight

Comme je l’avais mentionné précédemment, le rock progressif à chanteuse est un sous-genre qui me convainc que rarement. De ce point de vue, Terminal Twilight, des Norvégiens de White Willow, partait sur un mauvais a priori, malgré la forte dose de critiques positives lues ça et là.

S’auto-définissant comme du art-rock, c’est-à-dire (et je cite leur site) “des chansons pop étendues sur une durée improbable et bourrées d’instruments bizarres”, White Willow fait ce que d’autres personnes moins imaginatives appelleraient du rock progressif. Effectivement, leurs morceaux tendent à flirter avec les 7-8 minutes en moyenne et contiennent une bonne dose de claviers aux sonorités étranges et venues d’ailleurs. OK, par “ailleurs”, il faut surtout comprendre « les années 1970 ».

Lire plus

Credo: Against Reason

La question du jour m’est inspirée par Against Reason, le dernier album des néo-proggers britanniques de Credo: à partir de quelle date peut-on parler de “rétro-progressif”? Parce que, très franchement, leur musique me rappelle énormément les tous débuts d’Arena, il y a plus de quinze ans.

Pas que ce soit une mauvaise chose, surtout après la déception relative que fut le dernier album en date de la bande à Pointer/Nolan. Le fait est que le néo-prog de Credo rappelle énormément celui d’Arena, surtout dans les inflexions de la voix. Il lui manque peut-être la même énergie et la rage qui animait les premiers albums de ce supergroupe.

Lire plus

Korn: The Path of Totality

Selon l’expression consacrée, je n’y connais rien à Korn, donc je suis complètement objectif quand je dis que j’aime bien leur nouvel album, The Path of Totality. Alors bon, mise à part la mauvaise foi évidente de cette affirmation, il se trouve que parler ici de “nouvel album” est aussi un peu galvaudé, puisqu’il s’agit de treize morceaux retravaillés dans le style tchic-boum-électro-dubstep-danceparty-[insérez ici votre sous-genre dansant préféré]!

Ce en quoi Korn ne fait pas grand-chose de plus que de suivre une voie tracée par leurs glorieux ancêtres (ok, leurs contemporains), Linkin Park, avec le non moins excellent Reanimation. Le mélange entre le style ultra-rythmé du dubstep ou drum and bass et le nu-metal de Korn passe très bien et, sans casser non plus des briques, il tape juste, en plein sur mon cerveau reptilien. Je le trouve même supérieur à Reanimation en ce qu’il est plus homogène, sans les parties pur rap de ce dernier qui me cassaient… les parties, justement.

Lire plus

The Watch: Timeless

Il y a ceux, comme Steve Hackett, qui ont gardé de Genesis un héritage filtré par près de quarante année de pratique et il y a ceux, comme The Watch, qui déboulent avec leur dernier album Timeless directement d’un univers parallèle où on est en 1976 et Peter Gabriel n’a jamais quitté le groupe.

OK, je vous avais déjà servi une théorie aussi fumeuse lors de ma dernière chronique sur ce groupe italien qui va tellement loin dans le rétro-progressif qu’ils sont plus Genesis que Genesis eux-mêmes. Il n’empêche que ce Timeless porte fort bien son nom et aurait tout aussi bien pu être, sinon enregistré, du moins composé il y a quarante ans.

Lire plus

Steve Hackett: Beyond the Shrouded Horizon

Ce n’est jamais sans une certaine appréhension que je me lance dans l’écoute d’un album de Steve Hackett, comme son dernier Beyond the Shrouded Horizon. Mon problème avec ce guitariste et compositeur britannique de grand talent, ancien de Genesis aux Temps Héroïques, c’est qu’autant certaines de ses compositions (surtout instrumentales) me transportent littéralement, autant la plupart de ses compositions me laissent froid.

Du coup, j’ai l’impression que ses albums, c’est un peu la loterie pour moi: parfois, il n’y a guère qu’un ou deux morceaux qui me branchent vraiment – et genre les deux ponts instrumentaux d’une minute et demie au milieu de l’album. Dans le cas de cet album, le ratio est heureusement meilleur, même s’il contient sa dose de bluettes hyperglucidiques.

Lire plus

Lunatic Soul “Impressions” et Naïve “The End”, mes albums de l’année 2011

Encore une année difficile pour la sélection de mon album de l’année à moi que j’ai, mais j’ai fini par choisir Impressions, de Lunatic Soul, comme album de l’année 2011. C’est un peu un prix “pour l’ensemble de son œuvre” attribué à Mariusz Duda et son orchestre, puisqu’on peut l’y adjoindre Memories in my Head de Riverside, également sorti cette année, ainsi que la prestation de ces derniers au Night of the Prog Festival.

La difficulté du choix a cette fois-ci été double: d’une part, 2011 a quand même été une année riche en nouveautés et découvertes très valables, tels le Communication Lost de Wolverine, Visions de Haken, One de TesseracT ou 3603 battements de Lazuli, pour n’en citer que quelques-uns. Sans parler de Nightwish et son Imaginaerum, déboulant en fin d’année avec la délicatesse habituelle d’un éléphant bourré à l’aquavit.

Lire plus

Blood Stain Child: Epsilon

J’aime bien le Japon, mais je dois avouer que, quand on parle de musique, ce n’est pas exactement mon pays préféré. Du coup, Epsilon, nouvel album de Blood Stain Child, fait un peu figure d’exception avec son métal à chanteuse, tendance death et trance. Oui, ça fait un peu bizarre, dit comme ça, mais ça fait encore plus bizarre quand on l’écoute.

L’album avait titillé ma curiosité quand je l’avais vu dans les bacs de la Citadelle, mais c’est via un article dans io9 sur les musiques futuristes que je me suis décidé à l’acheter. Et c’est vrai que la musique de Blood Stain Child fait un peu penser à du cyberpunk old-skool. En fait, je trouve que ça ressemble à de la musique d’animé qui me plaît; ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas une mince affaire.

Lire plus

Verbal Delirium: So Close and Yet So Far Away

C’est sur la recommandation de Prog-résiste que j’ai acheté l’album So Close and Yet So Far Away du groupe grec Verbal Delirium. Il y a des jours, comme ça, où il me prend de faire une razzia sur les boutiques en ligne sur la seule foi des chroniques de ce vénérable (et vénéré) magazine, avec des résultats parfois contrasté. “Contrasté” est un terme qui s’applique du reste pas mal à cet album, qui alterne morceaux remarquables et œuvres plus banales (voire bancales).

La musique de Verbal Delirium mélange des inspirations rock progressif, métal, rock alternatif, voire pop. Ce qui en soit ne serait pas un mal, si le mélange avait une certaine homogénéité. Ce n’est hélas pas toujours le cas et le moins que l’on puisse dire est qu’il y a parfois des grumeaux qui ont du mal à passer. De façon générale, l’album me rappelle un peu trop certains groupes de prog éphémères des années 1980-1990; disons que, s’ils étaient éphémères, il y avait souvent une bonne raison à cela.

Lire plus

The December People: Rattle & Humbug

Voici Noël et son cortège de traditions plus ou moins sympathiques! Dans les “plus”, nous avons les cadeaux, et les repas gastronomiques; dans les “moins”, les décorations hideuses et les chants de Noël. Fort heureusement, pour cette dernière catégorie, les December People sont de retour avec Rattle & Humbug.

Ne faites pas cette tête-là: je vous avais déjà parlé de ce groupe improbable de vétérans du prog US qui reprenait des chants traditionnels de Noël à la façon de groupes de rock progressif (et assimilés: il y a aussi beaucoup de classic rock dans le tas) dans Sounds Like ChristmasRattle & Humbug est paru l’année passée mais avait échappé à mon progdar jusqu’à peu (principalement parce que je ne pensais pas que le groupe allait récidiver).

Lire plus

Knight Area: Nine Paths

Ceux qui suivent mon blog depuis un moment savent que j’entretiens une relation ambiguë avec le groupe néerlandais Knight Area, dont j’apprécie l’enthousiasme à défaut de la musique. La sortie de leur nouvel album, Nine Paths, me plonge de nouveau dans un abîme de perplexité, comme on dit chez les gens qui ont des lettres.

En fait, je soupçonne que le problème que j’ai avec Knight Area, c’est qu’ils font eux aussi du rétro-progressif, comme beaucoup (= trop) d’autres, mais au lieu de se focaliser sur les années 1970 et les grands noms de l’époque, eux visent (plus modestement, dira-t-on) la vague néo-prog des années 1980 et, surtout, les Pendragon, Marillion et Saga de cette époque.

Lire plus

Glass Hammer: If

Voix à la Jon Anderson? Check. Claviers façon Rick Wakeman? Check. Guitare à la mode Steve Howe? Check. Pochette de Roger Dean? Bingo, c’est bien le nouvel album de Yes! Ah, tiens, non: If est un album de Glass Hammer, groupe américain dont on ne peut même pas dire qu’il fait du rock progressif, mais qu’il fait du Yes.

J’avais chroniqué en son temps Culture of Ascent, qui était un peu dans la même veine, mais nettement moins marqué et qui arborait d’autres influences (de la même eau, cela dit), puis j’avais écouté Three Cheers For The Broken-Hearted, qui lui ne m’avait pas du tout convaincu. Pour le coup, le groupe revient à ce qu’il sait faire du mieux: du Yes sans Yes.

Lire plus

Kalisia: Cybion

Le métal progressif est un genre qui supporte mal deux choses: la médiocrité et le manque d’ambition. Le groupe français Kalisia l’a bien compris et son premier album, Cybion, évite ces deux écueils. D’une part, si l’album est divisé officiellement en plusieurs pistes, il est censé être écouté d’une traite, comme un morceau unique de plus d’une heure – une heure, onze minutes et onze secondes, pour être précis; je ne crois pas que ce soit une coïncidence.

Lire plus

The Winter Tree

Il existe des groupes de rock progressif qui flirtent ouvertement avec la pop; ce n’est pas forcément un mal, il faut juste être prévenu. Dans le cas de l’album éponyme du groupe américain The Winter Tree, on n’en est clairement plus au stade du simple flirt: il y a quelques années de vie commune, un petit pavillon en banlieue, des enfants… et ce n’est pas toujours le prog qui porte la culotte.

En fait, il y a un peu de tout, dans cet album: du rock progressif raisonnablement classique, du pop/rock aux sonorités progressives (un peu à la Alan Parson), du rock électronique façon Tangerine Dream ou Vangelis. C’est du rétro-progressif, mais, pour une fois, qui s’intéresse plus à ce qui se faisait au début des années 1980. Le groupe garde cependant une certaine identité et, malgré certains grands écarts, une certaine homogénéité.

Lire plus

Ozric Tentacles: Paper Monkeys

Si j’ai bien calculé, Paper Monkeys est le 167e album du groupe anglais de space-rock Ozric Tentacles. Ah non, excusez-moi: c’est juste le 22e ou 23e, mais j’ai perdu le compte. Il faut dire que, dans le genre “légende vivante de l’underground britannique”, ils se posent un peu là, cette joyeuse bande de déjantés musicaux!

En fait, je soupçonne qu’ils ont refait un album rien que pour m’enquiquiner, après que j’ai osé affirmé qu’ils pouvaient prendre leur retraite tranquille et passer le flambeau à Quantum Fantay. Bon, la retraite pourra attendre un peu, d’autant plus que ce Paper Monkeys me semble un ou deux crans au-dessus de l’assez oubliable Yumyum Tree.

Lire plus

Nightwish: Imaginaerum

C’est peu de dire qu’Imaginaerum, le nouvel album de Nightwish, était attendu! Sans aller jusqu’à dire que c’était l’album le plus attendu de l’année, la compétition étant sévère sur ce point, il est aisément dans le trio de tête. Allait-il être à la hauteur des attentes générées par l’excellent Dark Passion Play? Allait-il être plus prog? Plus symphonique? Plus folk?

À toutes ces question, la réponse est “oui”. Il est plus. Plus tout, en fait, à part peut-être “plus métal”. En un sens, c’est logique: Dark Passion Play donnait déjà dans un style hyperbolique et, à mon avis, c’est même ce qui faisait, sinon l’originalité, du moins la spécificité de ce “nouveau” Nightwish. Imaginaerum continue sur cette lancée en en remettant une couche.

Lire plus

Brighteye Brison: The Magician Chronicles – Part 1

Force m’est d’avouer que, si je raille régulièrement les groupes de rétro-progressif (comme je les appelle), quand c’est bien fait, c’est vraiment bien. Témoin l’album de Brighteye Brison, intitulé The Magician Chronicles – Part 1.

Le quintet suédois est actif depuis près de dix ans, même si c’est le premier album qui me tombe sous l’oreille, et donne dans un rock progressif aux sonorités très vintage, rappellant Yes, Genesis, Emerson Lake and Palmer ou, plus récemment, leurs compatriotes de The Flower Kings.

Lire plus