X-Men Origins: Wolverine

L’avantage d’aller voir un film dont on n’attend rien, c’est qu’on est rarement déçu. Ou alors déçu en bien, comme on dit dans notre pays de sauvages. Après avoir été brutalement déçu par les deuxième et troisième volets de X-Men, je n’attendais donc rien de ce Wolverine, qui semblait n’être rien d’autre qu’un gros nanard gay-friendly à la gloire de l’asocial bourrin de service des précédents films.

Surprise: en fait de nanard, on a droit à une honnête série B, avec des scènes d’action bien barrées, un scénario formaté sur un ticket de bus et un impressionnant contingent d’effets spéciaux allant du “whoa!” au carton-pâte mal peint. Ajoutez à cela une pléthore de second rôles dont la présence semble n’être qu’une tentative pour énerver les fans et semer la confusion chez les autres (mention “spéciale” à Deadpool, qui est un des personnages les plus drôles de l’univers Marvel et qui ne sert ici que de faire-valoir) et des gros trous dans la continuité.

Bref, ni franchement bon, ni franchement mauvais, Wolverine pourrait être un film suisse tant il donne l’impression d’avoir été fait avec l’intention de ne pas montrer qu’il y a un gros budget derrière (à mon avis, la moitié est passée dans le générique du début et l’autre dans la bagarre finale). À conseiller à ceux qui veulent voir des bastons débiles et des destructions de décor plus ou moins gratuites, pas à ceux qui cherchent quelque chose de plus complexe (ou qui sont FBDM de l’univers Marvel).

OSS 117: Rio ne répond plus

Passage obligé de cette période, je suis allé voir hier OSS 117: Rio ne répond plus, film de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin dans le rôle-titre (OSS 117, donc; pas Rio). Après l’excellentissime Le Caire, nid d’espions, l’agent le plus franchouillard de l’histoire du cinéma revient, dix ans plus tard, sur les plages brésiliennes, à la recherche d’un ancien criminel de guerre nazi.

Ceux qui ont déjà vu le premier connaissent la recette: parodie des films d’espionnage des années 1950-1960, les deux films OSS 117 mélangent kitsch d’époque assumé, clichés massifs, héros ringard, macho et inculte et humour décapant. L’agent OSS 117, Hubert Bonnisseur de la Bath pour les intimes, reste un crétin fini qui met les pieds dans le plats à tous bouts de champ et, malgré tout, s’en sort toujours à la fin.

C’est un peu le principal défaut du film: on perd l’élément de surprise. Le deuxième défaut est qu’à trop vouloir aligner les clichés, le film tend à s’éparpiller un peu et connaît une baisse de régime en milieu de parcours. Reste qu’entre les situations décalées et les gaffes du personnage, on rit énormément.

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Les habits neufs de "l'Enterprise"

Il y a visiblement des gens qui ont beaucoup trop de temps – ou des jouets beaucoup trop rigolos – dans l’équipe qui bosse sur le prochain film Star Trek ! Ils ont posté sur le site officiel du film une galerie de versions, euh… spéciales de l’Enterprise A, l’emblématique vaisseau de la série. On …

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Watchmen

Il existe un petit nombre de bédés cultes; Watchmen, d’Alan Moore et Dave Gibbons, est inconstestablement de celles-ci. Sur fond de menace nucléaire, elle déconstruit l’image mythologique des superhéros en montrant que, derrière le masque, il y a des hommes et des femmes avec leurs défauts. Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais, il y a vingt ans (elle est sortie entre 1986 et 1987), c’était révolutionnaire.

Le film vient de sortir sur les écrans, au grand dam de moult puristes (dont Alan Moore), qui considèrent que toute transposition du format bédé vers celui d’un film est obligatoirement une trahison. Cela ne surprendra personne: la vérité est quelque part entre les hurlements des fans et les aspirations des producteurs.

Par certains côtés, le film est redoutablement fidèle à l’histoire: certaines scènes sont directement décalquées et la plupart des dialogues sont également tirés de la bédé. Il y a des différences, surtout vers la fin, ce qui encore une fois à provoqué un concert de hululements blessés. Personnellement, j’ai été favorablement impressionné par cette volonté de coller à la trame originelle. Zack Snyder, le réalisateur, confessait dans une entrevue avec Wired être lui-même un gros fanboy.

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Eolas vs. Besson: Fight!

Tiens, histoire de faire comme tout le monde et son petit chien, voici le pétage de râtelier du jour: leçon de droit de Maître Eolas à Luc Besson.

Maître Eolas est un avocat qui tient un blog dans lequel il y parle de droit et de justice; dans ce billet, il explique deux-trois choses au fameux tâcheron réalisateur/producteur français, auteur d’une tribune libre dans Le Monde sur le “fléau du piratage” (désormais accessible seulement en archive aux abonnés, mais encore lisible sur le blog des Nouveaux Cinéphilesen Somalie sur Internet.

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"Federal Space": Star Trek, mais en mieux

Je suppose que je vous ai déjà causé de RPG.net, un site de rôlistes basé aux USA (en anglais, donc) et qui contient une grosse dose de gens barrés de la tête, oscillant entre pur génie et maladie mentale (oui, je sais, j’ai déjà dit “rôlistes”).

Récemment, le dénommé Shadowjack s’est attaqué à une réécriture de l’univers de Star Trek, sous le titre de Federal Space. Jusqu’ici, c’est assez banal: ce genre d’initiative, il doit y en avoir une par jour.

Là où ça devient intéressant, c’est que Shadowjack n’est pas seulement rôliste et trekkie, il est également illustrateur amateur et s’amuse à illustrer bon nombre de ses idées de petits crobards. J’aime bien son humour.

Son idée de base est de réécrire l’univers des séries originelles en le modernisant quelque peu (nations multiculturelles, transhumanisme, principes scientifiques qui tiennent un peu mieux debout, etc.), mais en gardant le côté exploration et optimisme.

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Burn After Reading

Ça aurait pu être une bonne idée.

Je veux dire, avec une équipe comme Georges Clooney, Brad Pitt et John Malkovitch et un postulat de départ bien branque où le manuscrit des mémoires d’un ex-agent de la CIA tombe entre les mains d’une bande de bras cassés, Burn After Reading, réalisé par les frères Coen, aurait pu être la comédie de l’année. Sauf que non.

La première moitié du film montre les protagonistes englués dans leurs affaires de fesse et leurs petits tracas; c’est du Desperate Housewives, avec plus de “fuck”; je n’aime pas Desperate Housewives. La deuxième moitié du film est plus animée (c’est quand les choses partent en vrille) et, de fait, plus amusante. Ce qui signifie que, de mon point de vue, le film n’est qu’à moitié amusant. En plus, les acteurs cabotinent un max; il paraît que c’est fait pour, mais ils en font des tonnes, surtout Brad Pitt, à un point que c’en est contre-productif.

Au final, ça donne un film qui était nettement plus intéressant sur le papier qu’à l’écran. Peut mieux faire (et avec moins de “fuck”).

The Dark Knight

Or donc, hier soir, The Dark Knight. Visiblement, ce deuxième opus cinématographique des aventures de l’homme-chauve-souris, version XXIe siècle, est le film incontournable de la geekitude, cet été. Et c’est précédé d’une bonne dose de commentaires que je suis allé le voir.

De prime abord, c’est un film hollywoodien du même moule que la masse des superproductions à grosses explosions, tendance superhéros en costume. On y retrouve la même volonté d’ancrer le personnage dans une réalité contemporaine, en lieu et place des décors en carton-pâte façon quadrichromie à bon marché propre aux bandes dessinées de l’Âge d’Or. Ce Batman-ci n’a plus grand-chose à voir avec son pendant gothico-grotesque dépeint par Tim Burton.

Ambiance très différente, donc; très sombre et brutale. On y retrouve les thèmes de l’ambiguïté du superhéros, qui est techniquement un criminel luttant contre d’autres criminels, ainsi que la question des choix, mais sorti du carcan moralisateur qui, par exemple, transforme un film comme Spiderman en une guimauverie imbuvable. Le propos n’est pas tant amoral que subtil, beaucoup plus subtil. Cela n’empêche pas les grosses ficelles, mais, curieusement, ça passe beaucoup mieux ici. Batman, c’est plus qu’un superhéros, c’est une forme de mythologie moderne; en tant que telle, elle ne souffre pas des grosses ficelles.

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Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal

Passage obligé du geek moyen que je suis, le dernier opus des aventures du professeur Henry Jones, Jr. joue sur à peu près tous les trucs que j’aime: du pulp (revisité à la sauce nucléaire anticommuniste, années 50 obligent), des gadgets soviétiques plus ou moins indestructibles, des personnages qui ne se prennent pas (trop) au …

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Iron Sky, le projet

En 1945, les Nazis sont allés sur la Lune. En 2018, ils reviennent! C’est le pitch de Iron Sky, un projet de film qui ne peut que faire dresser l’oreille (entre autres) à l’amateur de pulp, d’histoire secrète et de science-fiction barré de la tête que je suis. Comme le machin est en cours de production …

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Iron Man

Le dernier avatar des films de super-héros, que Marvel semble cracher au kilomètre, c’est Iron Man. Je vous avais déjà causé de la minisérie Iron Man: Hypervelocity, le film n’est hélas pas scénarisé par Adam Warren, mais il se défend quand même pas mal. Le principal intérêt n’est pas tant le héros lui-même que son alter ego, …

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National Treasure: Book of Secrets

Il paraît qu’il existe des zigotos pour qui aller voir un film en version originale est un signe de pédanterie. Possible, mais quand on voit des mous du bulbe traduire la série (ou peu s’en faut) des National Treasure en “Benjamin Gates et…”, histoire de souligner une parenté avec Indiana Jones qui n’existe que dans leur tête, je préfère être pédant. De toute façon, j’ai un Mac, alors…

Bref, National Treasure: Book of Secrets.

Je ne vais pas prétendre que c’est un bon film: il a ses longueurs et plus d’invraisemblances qu’un rapport sur la croissance en France. J’ai néanmoins adoré ce film. Au risque de me répéter, Benjamin Gates n’est pas Indiana Jones: c’est un intellectuel qui résout les problèmes auxquels il est confronté comme un intellectuel; je ne crois pas qu’il fasse le moindre acte de violence physique directe de tout le film.

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Paprika

Par un de ces manques de flair flagrants dont les réseaux de distribution de cinéma suisses ont le secret, je n’avais pas pu voir Paprika, le dernier film de Satoshi Kon au cinéma (même à Paris, il est resté en salles une semaine). J’ai enfin pu me rattraper hier avec la version DVD. Pas de surprise: ce film est une tuerie!

Tuerie visuelle, d’abord. L’animation est exceptionnelle, fluide et énergique; il fait vraiment avoir l’habitude pour deviner les images de synthèses dans certains plans (ceux qui impliquent des véhicules, notamment). En plus, avec une histoire qui — comme souvent chez Satoshi Kon — prend pour thème le réel et l’imaginaire et joue sur les confusions entre les deux, on a droit à des effets oniriques et des transitions qui touchent au pur génie (à cet égard, le générique du début est une merveille). Le tout est appuyé par un thème musical parfaitement adapté, mélangeant musique électronique et sonorités japonaises.

Le scénario est également solide: un inventeur de génie crée une machine qui permet d’entrer dans les rêves, dans le but de l’utiliser comme outil de psychothérapie. Paprika est l’alter-ego d’une des scientifiques, qui sert de guide onirique aux patients. Les problèmes commencent quand trois de ces appareils sont volés et que les utilisateurs se mettent à rêver éveillés.

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Shoot’em Up

Au festival du film sans scénario – ou, à tout le moins, dont le résumé peut tenir sur la tranche d’un ticket de bus – Shoot’em Up a toutes ses chances! Un type dégomme une pelletée de fâcheux de façon exotique pour sauver un bébé et… ben, c’est à peu près tout.

Oh, bien sûr, vous trouverez quelques éléments vaguement scénaristiques pour expliquer le pourquoi du comment, mais, franchement, on s’en fout. Les gentils et les méchants sont clairement identifiés dès le départ: il y a là le gentil, un semi-clodo qui est capable d’émasculer une musaraigne à un kilomètre et qui bouffe des carottes (un critique l’avait comparé à un Bugs Bunny trash); le méchant, un tueur à gages observateur, opiniâtre, qui passe sa vie au téléphone avec sa femme; la fille, Monica Belucci.

Après, vous avez un concours pour trouver la manière la plus exotique de mettre des sbires hors de combat, de la violence parfois trash et souvent très grotesque, des flots d’hémoglobine sur la caméra, des poursuites en voiture, le tout baignant dans un climat d’invraisemblance très cartoonesque (la référence à Bugs Bunny n’est pas innocente). On y rit beaucoup et on en ressort en étant sûr que les auteurs ont voulu se faire plaisir. C’est réussi!

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Le film des Simpsons et l’effet South Park

Hier soir, nous sommes allé voir le film des Simpsons. En soi, c’est assez étonnant, car je n’aime pas cette série. Pas que je la déteste, façon Desperate Housewives ou ER, simplement j’ai du mal à rire des gags. Je ne la trouve globalement pas drôle, … (Article incomplet, en attente de reconstitution)

Transformers

Je vais être clair: Transformers est l’archétype du film à pop-corn de l’été. Fort en effets spéciaux, jolies images et grosses explosions, léger en scénario.

On pourrait résumer en disant que c’est l’histoire de deux groupes de robots géants, qui ont la possibilité de se transformer en d’autres objets divers, et qui se frittent parmi pour la possession d’un McGuffin cosmique. Ah, il y a aussi des humains, au milieu, mais c’est accessoire.

Quelque part, on pourrait attendre le pire d’un film dont les acteurs peuvent être qualifiés d’accessoires et, très franchement, ce n’est pas du grand art. Cela dit, c’est du grand divertissement et, qui plus est, un bon gros film de geeks avec une grosse dose de référence pop-culturelles.

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