Le média, le contexte, la forme et le fond

Ça paraît une évidence, mais un livre, ce n’est pas la même chose qu’un film, qu’une bande dessinée ou qu’un scénario de jeu de rôle. Et pourtant, pas plus tard que dimanche, je me suis pris à répéter cette évidence dans un commentaire faisant référence au film The Three Musketeers.

Bon, je soupçonne que ceux qui ont un problème avec ce film peuvent aisément m’objecter qu’il n’y a pas que cela comme problème dans ce film. Certes. Cependant, je soupçonne que beaucoup des plus virulentes critiques envers nombre d’adaptations cinématographiques d’œuvres venues d’autres médias devraient se rappeler cette évidence.

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The Three Musketeers

Quelqu’un sur un forum a comparé The Three Musketeers, le film dont je vous avais déjà parlé dans mon article sur le Davincipunk, comme étant un nanard qui s’assume. Après l’avoir vu hier soir, avec le gang habituel, en anglais et (hélas) en 3D, je dois dire que ce n’est pas totalement faux. Pas totalement exact non plus, cela dit.

Énième adaptation hollywoodienne des aventures d’EAthos, Porthos, Aramis et d’Artagnan, ce film propose des aventures qui s’inspirent plus du pulp que de l’imagerie de cape et d’épée traditionnelle, en ajoutant suffisamment d’éléments absurdes et anachroniques (gadgets à mécanisme d’horlogerie, pièges mortels, dirigeables) pour faire tourner en bourrique les fans d’Alexandre Dumas. 

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Les aventures de Tintin: Le secret de la Licorne

“Trois frères unis, trois licornes”, qui n’a jamais lu cette aventure du célèbre reporter si belge qu’il en devient universel? Et qui ne s’est pas demandé ce que valait l’adaptation au cinéma de Les aventures de Tintin: Le secret de la Licorne?

Car dans le genre projet casse-gueule, celui-ci était quand même assez haut dans la liste: pas tout à fait film, pas vraiment dessin animé non plus, un graphisme qui est à mi-chemin entre le réalisme du cinéma et le dessin, limite caricature vivante. La présence de Steven Spielberg et Peter Jackson à la réalisation (et Steven Moffat au scénario) rassurant autant qu’inquiétant.

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Cargo

Un cargo stellaire, une cargaison étrange, un équipage inquiétant, une destination incertaine et une doctoresse perdue au milieu: c’est le décor de Cargo, film de science-fiction qui a la particularité première – et, diront les mauvaises langues, unique – d’être suisse.

C’est très méchant. Certes, Cargo n’apporte pas beaucoup d’originalité au genre, empruntant à de multiples sources (dont Alien) et souffre d’un rythme lent et d’effets spéciaux bas de gamme, mais il a une ambiance très particulière, qui rappelle par certains côtés les films japonais avec ses longs plans contemplatifs.

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Durarara!!

Je l’ai souvent affirmé: les Japonais ont accès à des psychotropes qu’on ne trouve pas chez nous (l’expression est originellement de Janus). C’est une des principales explications que j’ai trouvées pour le scénario tarabiscoté de Durarara!! (aussi écrit DRRR!!), un animé en vingt-quatre épisodes dont Isa et moi avions pu voir une avant-première à la Japan Expo Sud cet hiver.

À première vue, c’est une histoire d’amour et d’amitié entre jeunes Tokyoïtes du quartier d’Ikebukuro. Entre beaucoup de jeunes Tokyoïtes, devrais-je ajouter, parce que les personnages principaux sont quand même légion; mais les choses tournent principalement autour de Masaomi et Mikado, deux amis d’enfance, et Anri, une jeune fille dont ils tombent tous les deux amoureux.

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The Green Hornet

Prenez Batman. Le prototype du justicier solitaire, inoffensif playboy millionnaire le jour, qui combat le crime à la force de ses poignets et de ses gadgets. Sauf que, dans le cas de Britt Reid, (super)héros éponyme de The Green Hornet, sa fortune n’a égale que son incompétence et que la survie de son alter-ego héroïque dépend à peu près entièrement des prouesses martiales et technologiques de son faire-valoir, Kato.

Pour cette séance de rattrapage en DVD, nous nous sommes donc attaqué à ce remake d’une série télé des années 1960, surtout connue pour le fait que le rôle de Kato, chauffeur et majordome du héros, était tenu par Bruce Lee. Autant dire que, dans le cas présent, le ton retenu est celui de la grosse rigolade. Absolument personne ne se prend au sérieux, à part peut-être l’équipe pyrotechnique et les cascadeurs automobiles.

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District 9

Séance de rattrapage DVD hier soir avec District 9, film de science-fiction sud-africain de Neill Blomkamp que tout le monde, son frère et son petit chien a déjà vu depuis sa sortie en 2009. Et ce pour une bonne raison: il est bordélique, mais très bien.

Si l’idée de base – un peuple extra-terrestre forcé de vivre sur Terre dans un bidonville – n’est pas complètement originale (Alien Nation l’avait déjà faite, vingt ans avant), le propos résonne de façon différente dans une Afrique du Sud pas si post-apartheid que cela. Surtout, la forme, mélangeant un film traditionnel “caméra sur l’épaule” et des extraits de “fauxcumentaires” et d’émission de télévision, lui donne une force particulière.

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Robot Chicken: Star Wars

Hier soir, tard, j’entend Isa hurler de rire depuis le salon: elle était en train de regarder Robot Chicken, une série qui passe dans Adult Swim, le programme explicitement pas-pour-les-enfants de Cartoon Network. Et pas non plus n’importe quel épisode de Robot Chicken: ceux spécial Star Wars.

Il faut vous dire que Robot Chicken est une série parodique, réalisée en animation de figurines genre Ken et Barbie, qui ressemble à une sorte de zapping dément entre extraits ultracourts de quelques secondes et mini-épisodes d’une ou deux minutes. Je me rappelle distinctement d’une très courte scène montrant Adam et Ève, vêtus de feuillages, et la seule réplique d’Ève: “Y’a encore une couille qui dépasse, là.”

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Torchwood: Miracle Day

L’annonce de Miracle Day, quatrième saison de la série britannique Torchwood – par ailleurs spin-off de Doctor Who – avait de quoi laisser sceptique même le fan le plus endurci. D’abord, il s’agit de succéder au spectaculaire Children of Earth et, ensuite, de survivre à un production américaine.

Eh oui, exit les épisodes so british aux effets spéciaux un peu kitschouilles et bonjour les superproductions US, avec beaucoup d’explosions et des conspirations à la X-Files. Miracle Day part d’un évènement si énorme que personne n’y avait jamais pensé: et si plus personne ne mourrait sur la planète Terre? Et pas seulement pour un seul jour, mais plus du tout.

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Cowboys & Aliens

On parlait récemment des stéréotypes et de leur usage, bon ou mauvais, en fiction. Le film Cowboys & Aliens que je suis allé voir hier soir avec le gang habituel est une assez bonne illustration d’un usage sinon bon, du moins fort distrayant des stéréotypes.

Déjà, le scénario tient tout entier dans le titre: une ville minière du Far-West en pleine déliquescence, probablement vers la fin du XIXe siècle, des extra-terrestres qui enlèvent la population, un cowboy taciturne et amnésique (Daniel Craig, monolithique), un éleveur brutal et paternaliste (Harrison Ford), des hors-la-loi sans scrupules, des Apaches en colère, un enfant et un chien.

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Que se passe-t-il après Harry Potter?

Hier soir, je suis allé voir la deuxième partie du film Harry Potter and the Deathly Hallows; je n’avais pas vu la première partie, mais ça ne m’a pas vraiment gêné – ce d’autant plus que, de l’avis d’un peu tout le monde, il ne s’y passe pas grand-chose.

C’est bien évidemment la grande confrontation finale entre protagoniste et antagoniste, une bataille épique avec plein de morts, de destructions, de coups d’éclats et de retournements et, de ce point de vue, le film est toujours aussi sympathique pour avoir une représentation visuelle de ce qui se passe dans les bouquins.

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Wakfu, saison 1

Wakfu, c’est un peu la méga-bonne surprise venue de nulle part. Je veux dire, un dessin animé français aussi enthousiasmant que Gurren Lagann ou Avatar (The Last Airbender, pas le machin bleu – ni le film de Night Shamalamala d’ailleurs), qui l’eût cru?

Surtout qu’à la base, on parle de quelque chose qui est inspiré d’un jeu massivement multijoueurs (auquel je ne joue pas) et un jeu de carte à collectionner (format que je déteste pour des raisons purement idéologiques), le tout dans un monde fantastique avec de la magie partout. Bref, un peu le tue-l’amour intégral pour votre tonton Alias.

En plus, c’est un truc pour gamins et c’est de l’animation un peu à la cheap, par ordinateur, avec un dessin très blocky, mais c’est conçu par une bande de zazous qui a visiblement compris que les dessins animés pour enfants qui peuvent être également appréciés par les adultes, c’est tout bonus. Du coup, on a droit à une histoire raisonnablement solide, avec beaucoup de clins d’œil, des jeux de mots idiots, un Grand Méchant pas si manichéen que cela.

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X-Men: First Class

Trop de mutants tue les mutants. C’est la réflexion première que je me suis fait en sortant de la séance ciné de X-Men: First Class hier soir (choix principalement dû au fait que ce film-ci n’était pas en 3D). Cette prequel de la série se déroule en effet au début des années 1960 et raconte les premiers pas des pas-encore-X-men dans l’aventure des gens avec des pouvoirs abscons, des noms de code bizarres et des costumes discutables.

Et, du coup, on a beaucoup moins des zozos à pouvoirs, ceux-ci sont donc mieux ancrés dans le réel (et, dans le cas présent, dans la crise des missiles cubains, en 1962) et on évite le nawak des deuxième et troisième épisodes de la série. C’est un peu comme les histoires de vampires et autres créatures surnaturelles, en fait: c’est intéressant quand ça ne concerne qu’une microscopique portion de l’humanité, le gros de la population restant ignorant de leur existence; quand tout le monde, son petit frère et son chien peut s’échanger des boules de feu, passer à travers les murs ou sauter par-dessus les immeubles, ça perd beaucoup de son intérêt.

Pour en revenir au film, je l’ai donc trouvé beaucoup plus agréable que les deux précédents. Il n’est pas au niveau du premier, mais il s’en approche; il a en tous cas cette dimension plus crédible, plus ancrée dans le réel, que les deux suivants. Il a aussi un petit côté jamesbondien, mais je suppose que ça tient beaucoup aux costumes très d’époque. C’est un choix personnel, mais je préfère nettement ce style plus “réaliste” dans les approches de films de super-héros, ou alors il faut y aller plein pot dans le “quatre-couleurs” et la surenchère.

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RED

Frank Moses est en apparence un retraité tout à fait banal, à la petite vie réglée comme du papier à musique – jusqu’au jour où un commando essaye de l’éliminer et se fait tailler en pièces. Car Frank Moses n’est pas tout à fait un retraité banal, c’est un ex-agent de terrain de la CIA, classé RED: Retraité Extrêmement Dangereux.

L’inanité profonde des programmes de cinéma genevois nous a valu de passer à côté de cette perle lors de sa sortie en salle; erreur réparée et c’est tant mieux! Inspiré d’une bande dessinée scénarisée par Warren Ellis – dont elle ne reprend que le principe de base, ce qui est assez heureux – RED est un scénario Feng Shui qui ne demande qu’à être écrit: une brochette de Vieux Tueurs (basés plus ou moins sur les archétypes du Vieux Maître et du Tueur) et une Madame Tout Le Monde cherchent à savoir qui essaye de les tuer et pourquoi.

Bruce Willis, John Malkovitch, Morgan Freeman et Helen Mirren s’en donnent à cœur joie dans ce réjouissant pastiche de films d’espionnage (qui fait plus d’une fois référence à James Bond, ne serait-ce que par les thèmes musicaux). Les fringuants (et flinguants) papys font tourner en bourrique toutes les agences gouvernementales, et échafaudent des plans dont même les plus blasés des joueurs ne voudraient pas.

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Thor

Laissons de côté le pléthore de jeux de mots foireux que l’on peut faire sur le titre du dernier film de superhéros sorti en nos contrées, Thor. Encore que. Ce n’est pas que ce film est mauvais. Il a ses bons moments et, notamment, un début où Thor, fils du roi des Asgardiens – une peuplade à la technologie tellement avancée qu’elle est similaire à la magie – se retrouve sur Terre sans superpouvoirs.

C’est juste que c’est un peu du vu et revu, rincez et recommencez. N’y cherchez pas l’ironie mordante d’un Tony Stark des Iron Man ou la portée du premier X-Men. Certes, il y a l’œil de Kenneth Brannagh et une histoire écrite par J. Michael Straczinski (Babylon 5), mais le film tente juste de se donner des airs de tragédies shakespearienne en guise d’alibi sans convaincre réellement.

Déjà, Chris Hemsworth est certes convaincant dans le rôle-titre, surtout par sa plastique, mais il est loin d’avoir le charisme d’un Robert Downey Jr. Anthony Hopkins en Odin, OK; Nathalie Portman dans le rôle de la jolie mortelle qui tombe amoureuse du dieu, ça va. Tom Hiddleston, qui joue Loki, est également très bien, mais ce sont surtout les seconds rôles qui tirent leur épingle du jeu – et encore, a minima.

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Suckerpunch

Hier soir, nous sommes allé voir Suckerpunch, le dernier film de Zack Snyder, qui nous avait déjà pondu 300 et Watchmen. Et, comme la journée était splendide, on en a profité pour aller chez Steph faire le premier barbecue de la saison. Enfin, premier pour moi (et peut-être aussi pour Steph): Sylvie et Isa avaient déjà profité du précédent week-end, pendant que j’étais à Orc’idée, pour sacrifier à la tradition.

Histoire de commencer sobre et classique, j’ai pris un petit paquet de merguez, tandis qu’Isa prenait des côtelettes d’agneau. Steph avait du poulet mariné dans quelque chose qui avait l’air bon, mais pas directement identifiable (et je n’ai bêtement pas pensé à demander), tandis que Sylvie faisait exploser Isa avec ses brochettes d’agneau et d’abricots marinés avec une pointe de curry; Isa et les épices, c’est toujours pas ça. Le tout accompagné de salade et de champignons truffés à la mozzarella et arrosé de Guinness et d’Œil-de-Perdrix.

Bref, miam; une bonne soirée en vérité.

Quoi? Ah oui, le film. Bon, vous avez vu la bande-annonce – et non, ce n’est pas une question: depuis qu’elle passe en boucle sur tous les sites pour geeks, vous avez vu la bande annonce – le reste du film est pareil: des filles en tenues sexy avec des gros flingues et des épées qui combattent des créatures fantastiques dans un style qui tient à la fois de l’anime live-action et du jeu vidéo. Le traitement de l’image est sympa, la musique façon gros rock qui tache est bien aussi, les bastons sont très Feng Shui, le reste est anecdotique.

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