Ceux que je n’ai pas chroniqués

Parfois, on me demande comment je fais pour tout chroniquer. Ça me fait un peu rire: même si j’arrive à afficher un rythme de publication semi-régulier, je suis loin d’être un de ces blogueurs qui balancent trois articles de cinq cents mots avant le petit-déjeuner. La vraie vérité authentique véritable, c’est que je ne chronique pas tout ce que je lis, écoute ou regarde.

Comme je l’ai déjà expliqué ailleurs, j’ai tendance à chroniquer les choses qui m’intéressent. Ou qui contiennent des choses qui m’intéressent. Ou qui auraient pu contenir des choses qui m’intéressent. Mais le moteur principal, c’est la passion, ce qui peut avoir la déception comme effet secondaire indésirable.

Mais soyons clair: je ne critique pas pour casser. Si je dis que je n’ai pas aimé quelque chose, c’est bien parce que j’espérais mieux à la base. Du coup, tomber sur quelque chose qui ne m’inspire pas, c’est un peu comme un échec personnel – raison pour laquelle ce billet se réclame du Summer of Fail.

C’est con, mais j’ai envie d’aimer les trucs. Ne serait-ce que parce que je paye quasiment tous les contenus que j’ai et que, d’un point de vue purement matérialiste, si ça ne m’intéresse pas, c’est du temps et de l’argent de perdu (probablement pas entièrement, cela dit). Et puis aussi parce que préfère largement m’enthousiasmer sur un livre ou un album plutôt que de compter le nombre de pages (ou de secondes) avant la fin.

Cela dit, il est quand même rare que je me retrouve avec quelque chose sur lequel je n’ai absolument rien de positif à dire. Après, la vraie question, c’est de savoir si je vais me fendre d’un minimum de trois paragraphes juste pour dire qu’en fait, c’est globalement pas bon mais qu’il y a une ou deux virgules à sauver.

Un des critères, c’est aussi les attentes que j’avais. Si je tombe sur un nouveau groupe qui pond un album pas très enthousiasmant, je serai moins enclin à en parler que si c’est mon groupe favori qui se fourvoie dans les chemins de la médiocrité.

Dans tous les cas, une absence de chronique est un constat d’échec. D’abord, pour l’artiste: une critique, même négative, est selon moi préférable à l’indifférence. Et aussi pour moi, qui n’ai pas su trouver les mots pour en parler.

Peut-être qu’on ne peut pas toujours tout chroniquer, mais c’est dommage, parce que j’aimerais bien.

Summer of Fail 400x300

(Image: “Palace of Culture Library”, de Tim Suess, via Flickr sous licence Creative Commons, partage dans les mêmes conditions.)

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9 réflexions au sujet de “Ceux que je n’ai pas chroniqués”

  1. Bien entendu, c’est je crois le cas de la plupart des blogueurs. On ne peut pas tout chroniquer ! Ou alors il faudrait être blogueur professionnel. Mais qui payera nos salaires ? Pas le gouvernement Valls II 😀

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    • Si les chroniques de rock progressif (ou même de métal) payaient son homme, j’aurais depuis longtemps laissé tomber mon boulot officiel.

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  2. c’est vrai que hier, par exemple, il a fait moyen comme temps, et que je n’ai pas vu d’article sur ce blog, ça me surprend toujours 🙂 Comme quoi finalement, tu ne parles pratiquement de rien!

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  3. Des fois, ça peut aussi être intéressant de savoir ce que tu as lu / écouté / vu / joué sans pour autant le juger digne d’être chroniqué.
    Le fait que tu l’aies “consommé” sans le chroniquer est déjà une indication en soi.
    (je ne sais pas si je suis bien clair là…)

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    • C’est vrai, d’une certaine manière, mais je pense que ça contredirait un peu mon principe de ne parler que des choses qui m’intéressent.

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  4. Je pense que l’essentiel est de rester dans le plaisir (de tenir un blog). Comme tu le dis, tu n’es pas un professionnel, on est donc dans le domaine du loisir. Si cela devient une contrainte, c’est absurde. Je me suis retrouvé plusieurs fois dans cette situation, où je m’astreignais à tout chroniquer, avant de me rappeler moi-même à l’ordre.

    Avec les changements récents, je pense que je vais encore moins bloguer, mais que j’aurais toujours l’envie de partager avec mes amis ce que j’ai vraiment bien aimé, ce qui était l’intention d’origine.

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    • Il faut aussi voir que je considère ce blog un peu comme un exercice d’écriture. Je me suis mis une contrainte tacite d’avoir au moins cinq ou six billets par semaine.

      Si je voulais être un blogueur “sérieux”, j’aurais probablement séparé ce blog en trois ou quatre thèmes – comme j’en ai eu un temps l’occasion, d’ailleurs.

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  5. Il faut dire aussi, que parfois on a aimé -ou pas- quelque-chose, mais qui a tellement été rabâché qu’on peut n’avoir rien a ajouter. Dans ce cas là, de mon côté, je préfère twitter des critiques que j’aime bien et qui reflètent +/- mon avis, plutôt que me fendre d’un énième 800 mots sur un blockbuster moyennement intéressant.

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