Devin Townsend: Z2

Devin Townsend, le Canadien fou, doit partager avec son “héros” Ziltoid The Omniscient un amour immodéré pour la café si on en juge, d’une part par ses prestations scéniques particulièrement secouées et, d’autre part, par sa production logorrhéique. Témoin la sortie de Z2, qui ne contient pas seulement un, mais deux albums.

(Et ceci sans compter son précédent album, Casualties of Cool, sorti plus tôt dans l’année et que je n’ai pas écouté.)

Donc,  Z2 contient deux CD, deux albums complets: Sky Blue, qui est plutôt dans son style métal mélodique borderline ambiant, qui tient presque lieu d’échauffement avant Dark Matters qui est la suite proprement dite des aventures du susnommé Ziltoid.

Commençons par Sky Blue, qui enchaîne douze titres dans le plus pur style townsendien: une bonne dose de métal mélodique, un duo vocal avec Anneke von Giersbergen qui tape souvent très juste, un côté planant/ambiant et une touche de folie.

La formule est connue: Devin Townsend ne dévie pas vraiment du style de certains de ses précédents albums, à commencer par Addicted! C’est sans surprises, mais pas sans émotions; surtout, c’est réalisé avec un talent certain, ce qui nous donne quelques perles comme l’excellent “Fallout”, “Universal Flame”, “Warrior” ou “Before We Die”.

Et à vrai dire, Dark Matters ne dévie pas non plus beaucoup du créneau habituel et ne va probablement dépayser aucun fan: c’est du Devin Townsend, reconnaissable entre mille, au service d’un délire science-fictionnesque entre pulp des années 1950 (le héros de la Terre s’appelle Captain Spectacular et est toujours annoncé par des trompettes), animé débile et Hitch-Hiker’s Guide to the Galaxy.

Z2

Ziltoid, devenu entretemps le héros des Terriens, va se retrouver impliquer dans une carabistouille interstellaire qui va valoir à notre planète une – nouvelle – invasion dans les règles de l’art. Trahisons! Révélations! Destructions! Effets spéciaux! Et l’Arme Absolue la plus débile de l’univers!

OK, mais musicalement? Ben c’est donc du Devin Townsend, mais sorti de ses rêveries aériennes et de retour pour onze pistes puisées aux sources du gros riff plombé et de la double grosse caisse en folie. Cela ne va pas jusqu’à l’hystérie façon Deconstruction, mais on est bien dans le style d’un Epicloud, persillé de narrations et de dialogues parfois bien marrants et appuyés, sur trois morceaux par un Chœur universel de plus de 2000 fans.

Dans ce gros bordel, on a droit à quelques morceaux bien déjantés, comme le très progressif “Ziltoidian Empire”, “March of the Poozers” façon Tim Burton/Danny Elfman ou le bien speedé “Ziltoid Come Home”.

En conclusion, je dirais que ce Z2 est à l’image de la production récente de Devin Townsend, un métal progressivo-théâtral déjanté. C’est une bonne et une mauvaise chose: bonne, parce que l’animal est très bon dans ce qu’il fait et mauvaise parce que, dans l’absolu, il ne change pas vraiment de registres – même s’il en a beaucoup.

En bonus, la vidéo de “Deathray”:

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

2 réflexions au sujet de “Devin Townsend: Z2”

  1. Bonjour, si tu cherches de l’originalité chez Devin Townsend (enfin plus que d’habitude s’entend), je te conseille vivement d’écouter Casualties Of Cool. Pour le coup c’est à des années lumières de ce qu’il a pu faire par le passé, et faut vraiment s’accrocher pour comprendre. Et je dis bien comprendre, parce que là, on est dans le délire abstrait le plus absolu. Bref, jette-y donc une oreille, je serais curieux de connaître ton avis.

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.