Druckfarben: Second Sound

Dans la série “dissonance cognitive”, je vous présente Second Sound, le nouvel album de Druckfarben. Comme son nom l’indique, c’est le deuxième album de ce groupe de rétro-progressif canadien et il réussit l’exploit de l’enthousiasmer autant qu’il m’agace.

Lorsque j’avais chroniqué leur premier album, j’avais prévenu: ils viennent de la planète Yes. Eh bien ça ne s’arrange pas et c’est la partie qui m’agace – surtout les parties chantées de Phil Narro, qui fait du Jon Anderson ultra-acrobatique sans en avoir forcément la compétence (et franchement, je ne suis pas sûr que Jon Anderson, au meilleur de sa forme, en aurait été capable).

Par contre, le côté “mélangeons d’autres trucs et regardons ce qui se passe” est nettement plus intéressante. D’une part, si les sonorités instrumentales sont clairement dans le domaine vintage propre au rétro-progressif, la production est solide et moderne. Un bon point pour eux.

De plus, Druckfarben s’amuse à poser sur des thèmes musicaux très yessiens – quoique pas forcément dans le registre le plus classique du groupe, genre Drama – des violons empruntant à des groupes comme Kansas ou UK, comme sur le bien discordant “Dandelion” ou dans l’intro du magnum opus “Second Sound”.

Ainsi, d’ailleurs, que quelques incursions sur la planète Genesis (“Long Walk Down”) – probablement incognito, car les habitants de la planète Genesis sont à peu près aussi chiants que ceux de la planète Yes.

Cela ne surprendra pas les habitués de mes chroniques prog (ni ceux qui ont fait attention à ce que j’écrivais plus haut), mais les parties instrumentales de Second Sound ont largement ma préférence sur les parties chantées. En fait, je crains que Druckfarben essaye ici d’en faire trop et l’exercice est largement plus casse-gueule pour la voix que pour le reste de l’instrumentation.

Quoi qu’il en soit, quand je disais que cet album m’agace presque plus qu’il ne m’enthousiasme, le mot-clé est “presque”. Dit autrement, je fais encore joujou avec mes hyperboles en public, c’est dégueulasse! La créativité et l’énergie que dégage Druckfarben compense plus que largement le côté pompage de l’exercice et les acrobaties vocales.

Et donc, en conclusion, je vous conseille fortement d’aller jeter une oreille attentive (et bienveillante) sur Second Sound. Et, comme la vie est tout de même bien faite, il suffit pour cela d’aller sur le site Bandcamp de l’album.

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