Epica: Ωmega

La choucroute en juin, je ne suis pas certain que ce soit très raisonnable. En même temps, si j’étais raisonnable, ça se saurait. Bref, parmi les derniers disques achetés en semi-clandestinité, il y a Ωmega, le nouvel album d’Epica.

Oui, Ωmega, avec un Ω. Parce que zmega? Bref.

Epica, pour les trois du fond qui roupillent, c’est un des vétérans de la scène metal symphonique, fondé aux Pays-Bas il y a près de vingt ans. Leur musique est assez classique dans le style: gros power-metal épique, orchestre symphonique à grand spectacle, chant féminin lyrique (de Simone Simons) et growls masculins (de Mark Jansen) en contrepoint. La base.

Ωmega est le huitième album du groupe. Son gabarit est à l’image du style musical: démesuré. On parle ici de pas moins de douze pistes, septante minutes et un epic de plus de treize minutes. Et je ne parle pas du disque bonus – principalement parce qu’il est anecdotique, pour rester poli.

Vous le savez, si vous suivez ce blog depuis un petit moment, Epica et moi, c’est compliqué. Si j’avais turbokiffé The Quantum Enigma, j’avais été pas mal refroidi par son successeur, The Holographic Principle.

Disons-le tout net: je trouve qu’Ωmega est entre les deux. Je soupçonne que, là encore, il y a une question de placement: The Holographic Principle m’avait sans doute déçu après The Quantum Enigma. Du coup, celui-ci déboule alors que je n’en attendais rien de particulier.

Pour faire mon Suisse, je dirais que je suis déçu en bien.

Comme mentionné initialement, Epica reste dans les classiques, voire les canons du genre. Des canons de gros calibre, certes, mais quand même. Du coup, si on cherche quelque chose d’un peu recherché, original, c’est pas idéal.

Maintenant, le metal symphonique, en tant que genre, a une tendance à contourner tous les mécanismes de défense intellectuels pour aller taper dans les parties les plus primitives du cerveau. De ce point de vue, Ωmega est très efficace.

Epica aligne sur cet album un nombre conséquents de brûlots à très haut potentiel cervico-cinétique: par exemple, le quatuor de tête, jusqu’à l’exceptionnel « Seal of Salomon », est en tout point remarquable. Et puis, il y a évidemment l’epic, « Kingdom of Heaven part 3 ».

À vrai dire, Ωmega n’a pas vraiment de moment faible, Tout au plus quelques passages pas toujours très heureux – des grumeaux dans la choucroute en quelque sorte. Grumeaux que l’on oublie dès la saucisse suivante, pour continuer à filer la métaphore.

Et, au final, Epica livre ici un excellent album de metal symphonique. Ωmega n’est pas exceptionnel, mais il fait le travail avec maîtrise et énergie.

Bonus: la vidéo de « The Skeleton Key »

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6 réflexions au sujet de “Epica: Ωmega”

    • C’est une des expressions-phares de la suissitude, avec “tcheu c’te panthère” et “aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire”.

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  1. J’ai commencé à l’écouter parce qu’il y avait Marcela Bovio en invitée mais j’ai très vite décroché, pas grave, c’était une promo de mon autre vie.

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    • Ah ben tu vois, je ne l’avais même pas remarquée. Il était aussi censé avoir le chanteur de Myrath, mais rien noté non plus.

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  2. Je constate qu’il n’y a plus vraiment de marge de progression pour les groupes Metal Symphonique depuis quelques années. Ca ronronne, agréablement, mais ça ronronne. Alors c’est la surenchère de la grandiloquence : plus d’esthétique, plus d’orchestre. De la pure forme, au détriment du fond. Paraître, c’est ce qui prime…

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