Exil, saison 1 intégrale, de Stéphane Desienne

Emily Redwild revient dans sa ville natale de Seward, en Alaska. Entendez par là, République d’Alaska, en cette deuxième moitié du XXIe siècle ravagé par le changement climatique et les guerres de la première moitié. Ce sera le décor de cette première saison d’Exil, feuilleton d’anticipation signé Stéphane Desienne.

Cela faisait un moment que je suivais Stéphane Desienne sur divers réseaux sociaux et que sa série, Exil, me faisait de l’œil, avec sa couverture au faux airs de « Compagnie des Glaces » (à peu près aucun rapport, au final, et c’est tant mieux). J’ai fini par ramasser la version numérique avec une palanquée d’autres intégrales sur le site des Éditions du 38, distributeur des anciens titres de Walrus.

Exil, c’est donc l’histoire d’Emily, qui a quitté sa ville neuf ans auparavant et qui revient après avoir pas mal bourlingué. Le « rêve californien », elle a donné, sur les chantiers qui construisent les énormes éco-cités sur lesquelles les riches se réfugient face à un monde qui s’enfonce de plus en plus dans la dépression. Or, au même moment où la jeune femme revient, une de ces fameuses éco-cités arrive dans la baie de Seward. Coïncidence?

Avec cette histoire, on est un peu dans l’anticipation au ras du sol. Pas tout-à-fait post-apo, mais un peu quand même, plus post-effondrement. Si Emily est au centre de l’histoire, c’est surtout la communauté de Seward, entre franche hostilité et espoir démesuré, face à l’arrivée de la plateforme qui sert de cadre.

Et, par « communauté », il faut comprendre « les gens de Seward » – ou, à tout le moins, quelques échantillons parmi les quelques deux mille cinq cents habitants de la ville. Les magouilles du maire, qui sait que sa réélection passe par la survie de la ville et qui voit l’éco-cité comme une manne; l’hostilité du pêcheur de crabe local; le passé nébuleux de l’adjoint du shérif, ancien flic d’Anchorage; sans oublier le vagabond russe, qui est sans doute un peu plus qu’un vague marginal alcoolique.

Enfin, il y a les habitants de l’éco-cité, Concordia. Les rumeurs les plus folles tournent sur ces êtres toujours jeunes, riches à milliards. Leur présence dans la baie est-elle réellement due à une avarie, comme ils l’affirment? Et qui est réellement cette Kara Lau, chef de la sécurité de Concordia aux capacités extraordinaires?

J’ai bien aimé Exil; ce n’est pas mon ouvrage préféré de 2019, mais il y a un côté très page-turner aux quelques 500 pages de cette intégrale (version papier) des sept épisodes. Les révélations tombent juste, le rythme est soutenu, mais on a tout de même le temps d’apprendre à connaître les personnages. Je mettrais peut-être un bémol sur la fin, avec une révélation qui vient un peu de nulle part.

Dans le genre « climate-fiction », Exil est une histoire intéressante appuyée par des personnages solides, un contexte dans l’air du temps (hélas) et une écriture agréable. Une deuxième saison est d’ailleurs prévue.

D’autres avis chez le compatriote de Post Tenebras Lire et Les Livres de Rose.

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