“Extinction Game”, de Gary Gibson

Jerry Beche est le dernier homme vivant sur une Terre dévastée par une arme biologique. Un jour, alors qu’il va vérifier ses éoliennes, il remarque des traces de bottes dans la neige. Ce début de Extinction Game, de Gary Gibson, est tellement un cliché que même le protagoniste le note. La suite de ce roman, par contre, est nettement moins banale.

En effet, Jerry se retrouve sur l’Île de Pâques, au sein d’une unité de survivants d’autres fins du monde, rassemblés par une officine gouvernementale venue d’un univers qui a découvert comment passer dans les Terres parallèles et qui les envoie explorer d’autres réalités ravagées à la recherche de… de quoi, au juste?

Cette question est une des multiples que Jerry va se poser tout au long de ce roman. En plus de devoir surveiller ses petits camarades, qui ont tous un grain. En même temps, survivre à la fin du monde a souvent cet effet-là, mais ça n’explique pas toutes leurs bizarreries.

Extinction Game est un roman qui, en reprenant un cliché ultra-classique – le dernier survivant sur une planète dévastée – et en le retournant, part sur une idée assez géniale. Gary Gibson s’amuse aussi beaucoup avec les différentes catastrophes planétaires, en proposant des fins du monde classiques – astéroïde tueur, supervolcan et autres virus – et d’autres qui le sont beaucoup moins.

Il pose également les fondations d’une double intrigue – la mission de l’officine gouvernementale et le comportement bizarre des collègues de Jerry – qui, en l’état, est juste “sympa”. J’entends par là que j’aurais aimé un développement un peu plus pêchu de cette histoire et, au final, on a l’impression que le soufflé retombe un peu trop vite.

L’idée d’écrire le roman à la première personne, selon  la perspective de Jerry, apporte également un point de vue très personnel et qui rehausse un style autrement classique. Il y aurait peut-être fallut pousser un peu plus cet aspect, mais ce n’est pas très important.

Comme souvent dans ce genre d’ouvrage, Extinction Game est un ouvrage qui est plus intéressant par son idée de départ et par les contextes qu’il met en scène que par son développement. Au final, on a l’impression que l’auteur a épuisé son audace dans les deux premiers et s’est contenté de dérouler une histoire un peu trop classique, ce qui est un peu dommage.

Reste que c’est une lecture plutôt sympathique, qui peut en prime facilement servir de toile de fond à une campagne de jeu de rôle post-apo qui sorte des sentiers battus – au hasard, du Apocalypse World. On notera au passage qu’il y a une suite, Survival Game.

Découvert via la chronique de Lune. D’autres avis chez Apophis et Blog-o-Livre.

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