Female Metal Fest III à Meyrin

Deux festivals en trois jours (et deux live-reports à la suite sur ce blog), on dirait bien que, plus je deviens vieux, moins je deviens raisonnable. Bon, en même temps, ce Female Metal Fest (troisième du nom) se déroulait l’espace d’un soir, à l’Undertown de Meyrin.

À l’affiche, quatre groupes de metal ayant la particularité de mettre en avant des voix féminines: Alkemy, du metal symphonique de Genève, les Strasbourgeois de Dust in Mind avec du metal industriel, Aevum et son metal lyrique en provenance de Turin, et le cover-band 22 Acacia Avenue, venu de Paris.

Je le répète chaque fois que je viens voir un concert dans cette salle – mais, dans le cas présent, ça a un rapport direct avec le thème de la soirée – l’Undertown est la salle où j’ai vu pour la première fois Nightwish. Quand on pense qu’elle a une capacité officielle de 200 personnes et qu’aujourd’hui, le groupe remplit des stades, ça fait rire – mais c’était en 1999.

J’avais participé au financement participatif de l’événement et c’est donc avec des places VIP que nous débarquons en avance: badges personnalisés, sac de goodies et séance photo avec les musiciens, plus le temps de boire un truc avant la foule, c’est toujours sympa.

Female Metal Fest 2017 – Alkemy

C’est Alkemy qui ouvre le bal. Ce sont doublement les régionaux de l’étape: d’une part, c’est le seul groupe local et, d’autre part, c’est de ce groupe que sont issus les organisateurs du Female Metal Fest. À noter que, contrairement à mon habitude, je suis arrivé sans connaître une seule des formations présentes.

À la base, Alkemy se spécialisait dans les reprises de metal symphonique et, d’ailleurs, commence avec une reprise de Within Temptation et conclut par une autre de Nightwish. Depuis, ils ont commencé à faire leurs propres compositions.

Avec un chanteur et une chanteuse en contrepoint, le groupe arrive à poser de jolies dynamiques, hélas quelque peu écrasées par de nombreuses difficultés techniques. “Les cordonniers sont les plus mal chaussés”, conclura la chanteuse, devant un public composé en grande partie de fans du groupe. Ce n’est pas très grave, ça permet de faire démarrer la machine.

Female Metal Fest 2017 – Dust in Mind

Parce que le metal, c’est parfois comme le diesel: il faut chauffer un peu le bazar pour que ça démarre comme il faut (heureusement, ça pollue moins, même si ça fait aussi beaucoup de fumée). Du coup, quand Dust in Mind monte sur scène, ils peuvent attaquer à fond sans risque de couler une bielle.

Avec une musique qui me rappelle le cybermetal – mais qui se définit comme nu-metal/indus – le groupe lance un set énergique de quarante-cinq minutes, appuyé par le light-show le plus impressionnant de la soirée. Bon, ils trichent: ils viennent avec leur propre matos.

Dust in Mind a déjà tourné avec pas mal de grands noms du metal, comme Evergrey, Samael ou Pain, et ça se sent: c’est carré, rodé et ça patatise à fond: les musiciens grimpent sur des structures, virevoltent sur la petite scène et, de façon générale, mettent le public dans leur poche. C’est du gros, du costaud!

Female Metal Fest 2017 – Aevum

Un gros changement de set plus tard, voici Aevum. La formation italienne aligne pas moins de sept musiciens – ce qui, au vu de la taille de la scène, est déjà en soi un exploit. Comme pour Alkemy et Dust in Mind, la partie vocale repose sur un contrepoint entre une voix masculine et une voix féminine, mais au service d’un metal symphonique qui s’apparente beaucoup à la Comedia dell’Arte.

Le groupe, qui approche les dix ans d’existence, joue beaucoup sur un côté très théâtral, où les protagonistes se livrent à un ballet complexe et se répondent. On pense à l’opera-metal de Therion, toutes proportions gardées. Les compositions sont complexes et formées de plusieurs tableaux très différents, ce qui rend parfois la musique difficile à suivre.

Ça donne parfois l’impression de partir dans tous les sens. Mais il fait reconnaître que c’est très maîtrisé et, notamment, on sent que chanteuse et chanteur sont au top, appuyés par leur orchestre à grosses guitares.

Female Metal Fest 2017 – 22 Acacia Avenue

Il est déjà minuit passé quand Aevum cède la place au dernier groupe de la soirée, 22 Acacia Avenue, programmé en dernière minute suite au désistement de Nightmare. Il s’agit donc d’un cover-band, un groupe spécialisé dans les reprises – ici, d’Iron Maiden, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. Le groupe se spécialise particulièrement sur l’album Live After Death. Ça tombe bien, c’est mon préféré.

La particularité de 22 Acacia Avenue – particularité qui explique sa présence dans ce festival – c’est que dans le “rôle” de Bruce Dickinson, on trouve Chaos Heidi Kinson. Avec ses quatre comparses, elle fait revivre des compositions de la “grande époque” maidenesque: “Aces High”, “Two Minutes to Midnight”, “Powerslave”, “The Number of the Beast”, “The Trooper” et d’autres.

Alors qu’on pensait les problèmes résolus, l’un des guitaristes pète une corde en plein morceau, ce qui cause plusieurs minutes d’interruption. Passé ce menu désagrément, c’est fuck yeah Iron Maiden! à fond, pour les derniers spectateurs qui ont bravé le froid.

Le temps de rentrer dans mes pénates, il est deux heures du matin – et encore, heureusement que ma dame était du voyage et qu’on avait du coup pris la voiture. Réveil à dix heures, rédaction de ce live-report et tri des photos: ce dimanche va être studieux. Mais c’est pas cher payé pour une excellente soirée.

Je serai raisonnable quand je serai mort. Et réciproquement.

Les photos sont en ligne sur Flickr, sous licence Creative Commons. Les spécialistes noteront que j’ai fait joujou avec le grand-angle (un Samyang 14 mm/2.8) et le 85 mm/1.8 en mode portrait.

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4 réflexions au sujet de “Female Metal Fest III à Meyrin”

  1. Merci pour ce magnifique article et ces belles photos. Merci pour le soutien financier du projet, et de ta présence. On est bien à Genève ! 😉 ABE Katia

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  2. “Le groupe se spécialise particulièrement sur l’album Live After Death” se spécialiser sur un album live, c’est pas un peu bizarre comme tournure ?

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    • Vu qu’ils interprètent quasiment que des morceaux de cet album, ça me paraît correct de dire ça. Ils avaient prévu “Infinite Dreams” (de Seventh Son) en rappel, mais je suppose qu’ils étaient trop en retard.

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