Gankutsuou, le Comte de Monte-Cristo

À mes yeux de bête occidental à gros nez, les dessins animés japonais ont tendance à soit être très bons sur la forme ou sur le fond; rares sont ceux qui parviennent à être bons en tout et, heureusement, rares également sont ceux qui se plantent partout. Gakutsuou, aussi connu sous le nom de Le Comte de Monte-Cristo, parvient à l’exploit d’être à moitié génial dans les deux catégories – mais également à moitié foiré.

Gankutsuou est une création en 23 épisodes (plus un épilogue) réalisée en 2004 par les studios Gonzo, à qui on doit un des rares exemples d’animé presque parfait, Last Exile. Grands spécialistes de l’animation mixte traditionnelle/image de synthèse, ils semblent avoir décidé ici de péter un boulon en proposant des images à base de textures statiques plaquées sur des personnages en mouvement. On va être charitable et dire simplement que c’est une des mauvaises idées de la série.

Comme son nom l’indique (pas celui-là; l’autre), Gankutsuou est une adaptation du roman d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, mais transposé au 51e siècle, dans un Paris rétro-futuriste et décadent. Bâtiments hausmanniens et vaisseaux spatiaux, extra-terrestres et robes de bal, véhicules antigravité rappelant les DS et autres fourgonnettes Citroën des années 1950.

Le contexte est bluffant et l’adaptation est, dans les grandes lignes, spectaculairement réussie – disons, pendant les trois-quarts de l’histoire (je tiens ça de ma dame, qui a lu le bouquin; je suis une quiche en culture classique). Après, ça se gâte un peu; on pourrait d’ailleurs dire que ça se gâte dès le départ, avec la tendance japonaise d’avoir comme protagoniste principal un adolescent, dans le cas présent le fils du général de Morcerf.

Cela dit, ça passe plutôt bien; la fin aurait peut-être mérité d’être plus ramassée et l’épilogue est très oubliable, mais ça reste quand même de l’animé de haut niveau. On notera que la série a bénéficié du soutien de pas mal de francophones, ce qui lui donne un côté un chouïa plus authentique que celles se déroulant habituellement dans une France dont même les images d’Épinal ne voudraient pas. Après, on aurait pu se passer du générique du début, chanté en anglais par un francophone peu inspiré (le générique de fin est bien meilleur).

Malgré ses visuels qui piquent les yeux (de l’intérieur et avec un marteau pneumatique) et un dernier quart un peu décevant par rapport à l’ensemble, Gankutsuou est une série assez exceptionnelle et plutôt réussie. Les joueurs de Tigres Volants qui cherchent des idées pour des intrigues parisiennes y trouveront certainement de l’inspiration (le BDSM et le satanisme en moins; on ne peut pas tout avoir).

En bonus, le trailer japonais.

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