“Le Guide de l’uchronie”, de Karine Gobled et Bertrand Campeis

Clairement, je ne pouvais pas ne pas acheter ce Guide de l’uchronie, compilé par Karine “Lhisbei” Gobled et Bertrand Campeis et paru chez ActuSF. Il a donc été un de mes premiers achats sur Trolls & Légendes et, logiquement, un des premiers bouquins à passer de ma pile-à-lire à mes mains fébriles.

Comme l’auront deviné ceux d’entre vous qui savent lire, le Guide de l’uchronie parle d’uchronie. À savoir d’histoire alternative, de “what if“, de ce curieux exercice qui consiste à imaginer ce à quoi ressemblerait l’Histoire si un évènement – bénin ou majeur – s’était déroulé différemment.

Dans un premier temps, l’ouvrage parle de l’uchronie en tant que genre, de ses premières origines recensées – Hérodote, excusez du peu – à nos jours, en passant par aux premiers vrais ouvrages uchroniques. Ces derniers, assez curieusement, s’avèrent être français (Napoléon apocryphe, de Louis Geoffroy) – “curieusement”, car depuis, le genre semble être devenu une spécialité anglo-saxonne.

Le fait est que ce guide est, eh bien, un guide. Ce qui implique qu’hormis les chapitres qui parlent de l’uchronie en elle-même, il vaut surtout pour une sorte de catalogue de la littérature uchronique parue en français – pas de Tryptique Milkweed, ni de Mirage, donc. C’est une bonne chose et il y a pas mal de pépites dans cette liste, mais c’est aussi une grosse partie du texte qui est un peu rébarbative à lire.

Le Guide de l’uchronie explore également d’autres médias, comme les bandes dessinées (franco-belges, américaines et japonaises), les films et les séries télévisées, y compris l’animation japonaise – et même les jeux, notamment les jeux de rôle. J’ai néanmoins eu une impression de trop peu pour ces derniers chapitres, mais c’est peut-être dû à la différence de taille entre les premiers chapitres et ces derniers.

Une autre facette de ce guide – et non des moindres – c’est plus d’une douzaine d’interviews d’auteurs d’uchronies, comme Johan Heliot, Robert Charles Wilson, Xavier Mauméjean ou Richard D. Nolane. Vu que j’ai passablement malmené l’œuvre de ce dernier dans ces pages, lire ce qu’il avait à en dire s’est révélé très enrichissant.

Si le sujet vous intéresse, même un tout petit peu, je ne peux que vous conseiller la lecture du Guide de l’uchronie. Il mériterait une prochaine édition augmentée, surtout au niveau des médias autres que les livres, mais en l’état, c’est déjà une excellente ressource à un prix (€10) et à un format très raisonnable.

D’autres avis chez Lohrkan, Xapur et Vert.

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2 réflexions au sujet de ““Le Guide de l’uchronie”, de Karine Gobled et Bertrand Campeis”

  1. Le problème des guides, c’est qu’ils se périment vite, mais au moment de leur sortie, ils sont très pratiques pour survoler un genre. Et c’est le cas ici. Même s’il ne sera plus à jour dans quelque temps, il proposera toujours de belles choses à découvrir. J’ai BEAUCOUP de choses à découvrir dans l’uchronie.

    Pour toi, c’est peut-être un peu différent, il se périmera plus vite, mais ça n’en reste pas moins un très bon ouvrage sur le genre.

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    • Ah, clairement. Même si j’aime beaucoup l’uchronie, j’en ai lu surtout en anglais; il y a tout un pan francophone que je ne connais pas, à commencer par “Rêve de gloire”.

      Comme je le mentionne, le plus gros défaut, à mon sens, c’est qu’il se concentre surtout sur la littérature, au détriment d’autres médias.

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