Iron Maiden: The Book of Souls

Il doit y avoir quelque chose dans l’air, mais le nouvel album d’Iron Maiden, The Book of Souls, est juste le troisième que je chronique qui se présente sous la forme d’un double CD. Ce qui est d’ailleurs une première, en trente-cinq ans d’existence, pour un album studio de ces géants du heavy-metal britannique.

L’autre particularité de The Book of Souls, c’est qu’il présente un total de pistes – onze en tout – qui évoque plus un album classique. Il faut dire aussi qu’Iron Maiden a décidé de conjurer sa face la plus progressive sur cet album, à commencer par des durées de morceaux s’échelonnant de cinq à dix-huit minutes.

Iron Maiden et progressif dans la même phrase? Vous allez sans doute penser que, pour les fêtes, votre tonton Alias a fumé le sapin (en plastique) et/ou a trop tapé dans la Bush ambrée de Noël. Sauf que, quand on regarde un peu l’histoire du groupe, il y a toujours eu des tendances, sinon prog, du moins assez avant-gardistes – et ce déjà avec Killers.

Sans remonter jusque là – encore que “Speed of Light” rappelle quelques souvenirs – The Book of Souls lorgne sérieusement du côté des gros epics des années huitante, du genre “Hallowed be Thy Name” ou “Alexander the Great”. On a donc trois pistes qui dépassent les dix minutes et qui, avec plusieurs autres, proposent des constructions complexes.

Sans aller jusqu’à dire que c’est leur meilleur album de tous les temps, je pense qu’Iron Maiden signe ici un bon, voire un très bon opus. Certes, musicalement, c’est loin d’être un monument d’originalité et il connaît quelques méchantes longueurs. De plus, Bruce Dickinson – qui a connu de sérieux problèmes de santé cette année (un cancer de la langue, rien que) – n’a plus la voix de ses vingt trente ans.

The Book of Souls regorge néanmoins de pépites musicales. Si aucun morceau ne se distingue réellement dans son intégralité, plusieurs d’entre eux proposent des passages exceptionnels, comme “The Red and the Black” et son long instrumental à la Somewhere in Time, le final de l’éponyme “The Book of Souls” ou le méga-epic “Empire of the Clouds”, qui raconte l’odyssée tragique du dirigeable R101 et sa partie symphonique à grand spectacle.

Il y a aussi quelques titres qui me parlent carrément moins, comme “The Great Unknown”, “Death or Glory” ou “Shadows of the Valley”. On me répondra que c’est normal, ce sont parmi les plus courts de l’album, mais en ce cas, il y a un problème, parce que j’aime plutôt bien “Tears of a Clown”, qui fait à peine cinq minutes.

Comme souvent, quand on parle d’un album d’une heure et demie, il y a des longueurs, mais dans l’ensemble, The Book of Souls est un très bon album d’Iron Maiden; je l’ai trouvé globalement meilleur que son prédécesseur. Cela dit, gardez à l’esprit qu’avec celui-ci, ma collection d’albums studios d’Iron Maiden compte très exactement cinq titres, donc je suis loin d’être un expert.

Il est peu probable qu’avec cet album, Iron Maiden convainque les plus velus des prog-heads, ni les métaleux les plus radicaux, mais si on est – comme moi – à cheval entre les deux cultures, c’est de la bonne came.

Bonus: “Speed of Light”, qui n’est pas ma piste préférée, mais la vidéo est marrante

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