Isildurs Bane & Steve Hogarth: Colours Not Found in Nature

Les gens taquins pourraient dire que Steve Hogarth se spécialise dans les sensations bizarres: si un précédent album de Marillion s’appelait Sounds that Can’t Be Made, le titre de sa collaboration avec Isildurs Bane est Colours Not Found in Nature.

Bon, j’imagine que tous mes lecteurs qui s’intéressent au moins en passant au prog ont une vague idée de qui est Steve Hogarth (indice: ça a un rapport avec Marillion, comme mentionné plus haut), le nom de Isildurs Bane doit être un chouïa plus obscur.

Moi-même, si je connaissais le nom, je n’avais jamais entendu un de leurs albums précédemment, et c’est pourtant un groupe suédois, actif depuis une bonne quarantaine d’années – avec quelques grosses pauses, tout de même. Leur style de rock progressif s’inspire beaucoup de la musique de chambre, avec des instruments classiques.

Et en fait, à l’écoute de cet album, on a l’impression que les deux parties sont quelque peu sorties de leur zone de comfort – pour le meilleur. Colours Not Found in Nature compte six pistes, entre cinq et dix minutes, pour une durée totale d’un peu plus de quarante minutes. Un album court, donc, mais plutôt dense.

Bon, à vrai dire, je ne sais pas trop à quoi ressemble la zone de confort de Steve Hogarth – je l’imagine un poil plus petite qu’une galaxie moyenne – et, comme mentionné, je ne connais à peu près rien d’Isildurs Bane, donc cette précédente comparaison est sans doute passablement foireuse. N’empêche que cet album me donne l’impression d’un mélange entre le coutumier et l’expérimental.

Entendons-nous bien: niveau expérimental, on est loin du zeuhl ou du metal progressif extrême, mais le rock progressif que distille cet album mélange plusieurs ambiances – seventies, néo-prog et contemporain, avec des pointes d’électro et un gros fond de musique de chambre.

On pourrait certes dire que l’ensemble a un fort goût de Marillion, avec pas mal de passages qui rappellent Brave, mais en même temps, avec Steve Hogarth au micro, ce n’est pas particulièrement surprenant non plus.

À vrai dire, le défaut de Colours Not Found in Nature, c’est que ce mélange de familier et d’étrange le rend un peu difficile à appréhender de prime à bord. En tout cas moi, j’ai mis un bon moment avant d’arriver à entrer dedans, mais une fois l’appréhension passée, on découvre une œuvre riche et plus complexe qu’en apparence.

Sans être l’album de l’année, Colours Not Found in Nature est une des belles trouvailles de 2017. À écouter avec attention: il est un peu exigeant, mais l’effort est récompensé par la richesse de l’œuvre.

Bonus: une vidéo live de l’intégralité de l’album, principalement parce que c’est un peu la seule vidéo que j’ai trouvé

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