Jack Wolfgang, tome 1: L’Entrée du loup

Jack Wolfgang est un critique littéraire renommé, dont les articles paraissent dans le Times et le New Yorker. Le voici dans un bar, occupé à séduire fille d’un magnat de l’agro-alimentaire, dans le cadre de son autre travail: agent de la CIA. Ah, et Jack Wolfgang est un loup.

Dans ce monde, qui ressemble beaucoup au nôtre, certains animaux ont fini par adopter la posture verticale et ont développé une intelligence similaire à celle des hommes. Une forme de tofu, le qwat, remplace la viande et fait beaucoup pour la paix entre espèces.

Cette bande dessinée pourrait être plutôt sympa – et, objectivement, elle est plutôt sympa – mais elle souffre de pas mal de problèmes. L’un d’entre eux est que, avec les deux paragraphes ci-dessus, je suis sûr qu’une bonne partie de mes lecteurs ont déjà deviné quelle est l’intrigue.

Le souci majeur, c’est qu’avec un concept comme cela, il faut aller jusqu’au bout du délire et ne pas se contenter de dire “c’est notre monde, mais avec des animaux anthropomorphes”; ça ressemble un peu trop à une excuse pour faire de la fanfic en mode furry. Fort heureusement, ce n’est pas le cas, mais on a quand même pas mal de clichés comme le loup et son flair et la cambrioleuse féline.

Honnêtement, j’attendais mieux, surtout d’un vieux routier comme Stephen Desberg qui nous avait quand même servi une uchronie assez impressionnante dans les aventures de l’agent 421 (Les Enfants de la Porte), il y a presque trente ans. Surtout que la mention de “tome 1” appelle une suite et on aurait pu espérer un univers moins superficiel. Quand on compare avec des séries comme le webcomic Kevin & Kell ou De Cape et de Crocs, c’est un peu léger.

Cela dit, je ne veux pas enfoncer cette BD plus que nécessaire: si on passe sur le côté superficiel du contexte, il reste tout de même une BD enlevée, avec un personnage plutôt haut en couleur en la personne du Jack Wolfgang éponyme; ce n’est pas tous les jours que l’on voit un espion critique culinaire! Et puis le couple de hyènes m’a fait rire plus d’une fois.

Le style du dessin de Henri Reculé est un peu bizarre, entre réalisme et style animalier comique, et avec des scènes plus abstraites. On s’y fait, mais c’est un goût acquis et je peux comprendre qu’on ait du mal avec.

Je suis donc très partagé sur ce premier tome de Jack Wolfgang. Il y a du potentiel dans le contexte et dans les personnages, mais pour le moment, il est un peu oublié au bénéfice d’un traitement que je qualifierais de facile. Si l’idée vous intéresse, je vous recommande d’y jeter un œil en lecture avant de passer à l’achat. Je ne suis pas certain d’acheter la suite, mais je m’y intéresserai.

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