Jour J: Le Gang Kennedy

Un des reproches principaux que j’ai pu lire (et avec lequel je suis assez d’accord) sur la série de bande dessinées uchronique Jour J, c’est qu’elle s’éloigne assez peu de la France ou des États-Unis. Avec Le Gang Kennedy, dixième tome de la série, on a le droit à la double peine, puisque les USA (ou “Nouvelle-Angleterre”) y cohabite avec une “Nouvelle-France”.

Comme le titre l’indique, on y suit la famille Kennedy – plus précisément Joe junior (aussi connu sous le nom de John Fitzgerald) et son frère Jack, ainsi que Joe senior – en gang de bootleggers, se lançant dans la contrebande d’alcool en pleine Prohibition. Évidemment, dans cet univers, la contrebande se fait entre la Nouvelle-France, qui va du Québec à la Louisiane, car la France a gagné la Guerre de Sept Ans au milieu du XVIIIe siècle.

La narration suit les deux frangins, cap au sud pour aller se réapprovisionner, mais leur route croise un officier français ripou qui a tendance à flinguer d’abord et arrêter ensuite et ça se passe plutôt mal, Du coup, l’histoire vire à une sorte de road-movie à travers la campagne de la Nouvelle-France, la Nouvelle-Orléans pendant Mardi-Gras et le bayou. Oui, ça fait beaucoup de clichés.

Évidemment, comme dans la plupart de ces histoires uchroniques, on y croise une certaines quantités de figures historiques, plus ou moins à contre-emploi: Norma Jeane Baker en pouffe de luxe, Jacqueline Bouvier en journaliste de l’AFP, plus Bugsy Malone et d’autres gangsters célèbres ou Robert Leroy Johnson.

De mon point de vue, ce dixième tome est un des plus réussis, au niveau histoire et ambiance; la partie uchronique y apparaît comme une toile de fond et non comme un acteur à part entière. Le fait que le point de divergence de l’histoire de situe plus de deux siècles auparavant et ait conduit à un univers pas si fondamentalement du nôtre est évidemment un facteur.

Bon, après, ça reste très fouillis, avec un demi-million de personnages et un univers que l’on peine à effleurer, mais ce dernier point est assez typique de la série en général. La plupart des uchronies de Jour J sont très riches et mériteraient souvent d’être développées sur plusieurs tomes. Et ce serait cool si, pour une fois, elles sortaient un peu du cadre franco-américain.

Toujours est-il que Le Gang Kennedy est à mon avis un des meilleurs volumes de la série. Ceux des rôlistes qui cherchent un univers original, style Sud profond, Prohibition et avant-guerre, s’y retrouveront.

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