Jour J, tomes 32 et 33: Sur la Route de Los Alamos

Été 1945: les scientifiques du Projet Manhattan, cloîtrés dans un bled perdu au fin fond de l’Arizona, travaillent d’arrache-pied à la réalisation du “gadget”, la bombe atomique. Mais Robert Oppenheimer a des doutes et ces doutes vont l’amener à croiser la route de Jack Kerouac. Ainsi commencent Sur la Route de Los Alamos et Opération Downfall, trente-deuxième et trente-troisième tomes de la série uchronique Jour J.

Cette “route” – allusion, bien entendu, au roman-phare de Kerouac – va emmener le professeur bien établi côtoyer les “clochards célestes”, la foule des amis plus ou moins déglingués qui tournent autour de l’écrivain: Neal Cassady, William Burroughs, Allen Ginsberg.

Mais aussi, en guise d’antagonistes, le KGB, le FBI, l’Armée américaine, Eliott Ness et, sur la fin, même les collègues d’Oppenheimer ont envie de le tuer. Rien que.

Comme plusieurs des derniers tomes de la série Jour J, l’histoire est construite sous la forme d’un diptyque, le deuxième tome étant intitulé Opération Downfall – ce qui donne une assez bonne idée des événements quand on connaît l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire prend pas mal de libertés avec l’Histoire – Jack Kerouac ne se lance pas sur les routes américaines avant 1947 et je doute qu’Oppenheimer ait été à ce point indispensable aux travaux du Projet Manhattan – et avec les personnalités des protagonistes, mais ce n’est pas très grave.

Sur la Route de Los Alamos et Opération Downfall montrent surtout la chute et la rédemption d’un homme – Oppenheimer et ses obsessions apocalyptiques – au contact d’un style de vie fait de drogues diverses, d’art et d’insouciance. Presque une crise de la quarantaine, mais avec la bombe atomique en toile de fond.

Sans être exceptionnel, j’ai trouvé cette nouvelle histoire de la série Jour J plaisante. Vous devriez savoir, depuis le temps, que je suis plutôt bon public – surtout comparé aux amateurs d’uchronie hardcore, comme ceux du forum Alternate History.

Le trio d’auteurs habituel, Jean-Pierre Pécau, Fred Duval et Fred Blanchard, livre ici un récit solide, avec son lot de name-dropping. Le dessinateur, Denys, fait du bon travail dans sa reconstitution de l’Amérique de l’époque; je serais un peu plus critique sur ses personnages, qui ont un peu tous tendance à se ressembler.

Chose amusante: cette uchronie fait écho à un autre ouvrage de ce style et sur la même période que je suis en train de lire en ce moment: The Berlin Project. J’aurai l’occasion de vous en reparler quand je l’aurai fini. Dans l’intervalle, Sur la Route de Los Alamos et sa suite forment un diptyque réussi.

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