« La Conspiration des Colombes », tome 1, de Yann-Cédric Agbodan-Aolio

Ceux qui me lisent depuis un moment savent que la ligne éditoriale de ce blog peut se résumer dans « les trucs qu’Alias aime bien ». Du coup, je suis un peu gêné aux entournures pour chroniquer le premier tome de La Conspiration des Colombes, de Yann-Cédric Agbodan-Aolio.

Non pas que ce roman de science-fiction soit mauvais – la question ne se poserait alors pas – mais je lui ai trouvé une blinde de problèmes sur la forme (surtout) et sur le fond. Je suis même doublement gêné parce qu’il a pas mal de points communs avec ce que j’écris moi.

Du coup, commençons par poser ceci: malgré ses défauts, ce premier tome de La Conspiration des Colombes, intitulé « Le Fanal-des-Mondes », est intéressant. Il bénéficie d’un contexte soigné et bien développé et d’une intrigue prenante.

Elle se déroule alternativement dans un passé lointain, où la civilisation avancée des Orixans lutte pour sa survie face à la menace des Annunakis, une civilisation très agressive, et à une conspiration venue de l’intérieur, et sur Terre, à notre époque, où plusieurs personnages découvrent une société secrète qui œuvre pour l’intégration de la Terre dans une communauté interstellaire.

Il y a également quelques autres sauts temporels, pendant la Seconde Guerre mondiale avec une vieille connaissance, l’Ahnenerbe, et trois siècles dans l’avenir, où on retrouve un des protagonistes.

Si ça a l’air un peu compliqué, c’est que ça l’est. C’est d’ailleurs un des problèmes. Le roman de Yann-Cédric Agbodan-Aolio est ambitieux: il se branche sur des mythologies, notamment africaines, et mélange allègrement space-opera, thriller, high-fantasy et conspirations contemporaines.

Le souci, c’est que la structure du récit est un peu bancale: les chapitres alternent souvent l’une ou l’autre trame temporelle, mais les révélations tombe parfois à contre-temps.

Je ne suis pas non plus fan du style: j’ai l’impression que la partie qui se déroule dans un passé légendaire adopte un ton volontairement suranné, façon chronique pour enfants (ce qui ferait sens, vu que c’est une grand-mère qui la raconte à ses petits-enfants), mais ce n’est pas assez marqué et pas toujours cohérent. De plus, j’ai l’impression que ce style déborde parfois sur les autres parties.

Plus généralement, la lecture de ce premier tome de La Conspiration des Colombes est souvent très laborieuse. La faute à cette histoire de ton, mais aussi à un style qui mériterait d’être épuré; l’ensemble manque de rythme.

Pour ne rien arranger, l’édition que j’ai lue était truffée de fautes d’accord – au moins une par chapitre, probablement bien plus. La mise en page était également très dense (petits caractères, faible interlignage, grosses marges et notes de bas de page dans un style très bizarre).

C’est dommage, parce qu’il y a pas mal de bonnes choses dans ce texte. J’ai mentionné le contexte et l’intrigue, mais les personnages sont également bien construits. Seulement, en l’état, je ne suis pas certain d’avoir envie de lire le deuxième tome, « Les Tours chryséléphantines ».

Cela dit, si vous êtes prêts à faire abstraction des problèmes de forme et que vous n’avez pas peur de vous plonger dans un ouvrage dense et ambitieux, qui joue avec plusieurs genres et avec une foule d’idées impressionnantes, La Conspiration des Colombes saura vous plaire.

D’autres avis (plus positifs que le mien) chez Albédo, La Plume et Melle Cup of Tea.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.