“La Guerre des Classes”, de François Ruffin

À force de fréquenter des forums hantés par des chancres de l’ultra-gauche (tendance rôliste), ça devait arriver: j’ai fait le plein de littérature subversive à Paris, il y a trois semaines. J’ai donc lu, entre autres, La guerre des classes de François Ruffin.

C’est la faute de Loris. Il se reconnaîtra. Les services de police aussi.

C’est un livre qui revient sur le fait que la notion de “guerre des classes” a complètement été évacuée du discours politique mondial en général et français en particulier, alors qu’il est plus que jamais d’actualité. Il y a là beaucoup de témoignages directs (Ruffin est entre autres animateur de l’émission de radio “Là-bas si j’y suis” sur France-Inter et a rencontré pas mal de monde au cours de ses pérégrinations), de la recherche et énormément d’énergie et d’implication personnelle. Trop, peut-être.

À sa lecture, j’ai ressenti un double sentiment de malaise; triple, si on compte le fait que je l’ai lu dans le bus et que ça me rend malade. Le premier est évident pour quelqu’un qui prétend, comme moi, avoir une susceptibilité de gauche: une grande partie de la classe politique française qui s’affirme de gauche a complètement perdu pied avec la réalité et navigue à vue dans une bouillie idéologique faite de termes creux ressassés jusqu’à la nausée (des auditeurs) et d’une doctrine socio-économique de centre-droit quasiment assumée.

Le second est plus subtil et peut se résumer en une phrase: je n’aime pas les pamphlétaires. Même s’il s’en défend, une grande partie du propos de l’auteur peut être lu comme un gros ad hominem envers un personnage particulier du PS et, non, ce n’est pas Ségolène Royal. Plus crument: je lis une sérieuse dose de mauvaise foi dans son livre; je ne m’attendais certes pas à trouver un modèle d’objectivité froide, mais trop de mauvaise foi, comme son nom l’indique, ça donne mal au ventre.

Je ne dis pas que tout est à jeter, mais je ne conseillerais la lecture de cet ouvrage qu’à des gens avec l’esprit critique bien affuté. Ou alors, lisez auparavant le Petit cours d’autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon.

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