“Le chant des Psychomorphes”, de Laurent Whale

C’est sur la foi de la critique plutôt enthousiaste du Traqueur stellaire que j’avais acheté à Bagneux Le chant des Psychomorphes, de Laurent Whale – ce qui m’avait d’ailleurs valu une dédicace chantée. True story. Et, pour être très honnête, ce n’est pas sans une certaine appréhension, maintenant que je m’essaye timidement à quelque chose qui s’apparente vaguement, de loin et sans lunettes (surtout les miennes), à faire semblant d’être auteur de fiction, que je le chronique ici.

Surtout que je suis un petit peu déchiré quant à ce court roman très space-opéra: d’un côté, c’est un festival de clichés du genre avec quelques gros trous dans le scénario et, de l’autre, c’est une histoire qui a de l’énergie à revendre, un bon rythme (surtout dans sa deuxième partie) et, en guise de héros, un protagoniste fonctionnaire de seconde zone, embrigadé malgré lui dans une conspiration qui le dépasse complètement.

Je dois l’avouer: la lecture des premières pages du bouquin m’a été pénible. Les clichés de la SF à papa déboulent en avalanche, avec ses villes à base de grandes tours, ses repas en pilules ou en injection, ses syntho-machins, cyber-bidules et autres matériaux improbables en -spex. En y repensant, je soupçonne un plan “deuxième degré” tant la densité est massive, mais je n’y ai pas été immédiatement sensible, ce qui est gênant pour du deuxième degré.

Le point de départ de l’intrigue est aussi franchement bancal: le héros se fait démarcher par un type louche pour une négociation qui n’apparaît plus nulle part après ça et, jusqu’à la fin, je me suis demandé “mais pourquoi lui?”

Une fois passé cet écueil, à partir du moment où on rentre dans le vif du sujet – presque littéralement, puisqu’il s’agit d’une guerre interstellaire, l’action permet de gommer en partie les incohérences. Seulement, à ce moment, on est à la moitié du bouquin et le nœud du problème, qui n’apparaît que vers le dernier tiers surgit à peu près sans préambule. Si j’étais méchant, je parlerais de “fin Scoubidou”.

Du coup, je me permets d’être moins enthousiaste que mon confrère. Le chant des Psychomorphes est un honnête bouquin de SF francophone, qui rappelle les romans de space-opéra publiés dans la collection Fleuve Noir Anticipation dans les années 1970-1980. Il est peut-être un peu trop old school pour mon imaginaire personnel, mais il reste agréable et, surtout, il est plutôt court. Ce qui, au vu de la mode des pavés, est plutôt une bonne chose.

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3 réflexions au sujet de ““Le chant des Psychomorphes”, de Laurent Whale”

  1. Ha ben flûte alors ! Mais en effet il y a un côté “fan de old school” de l’auteur; j’aie bien ce vieux style (mon engouement pour le Cycle de Mars de E.R.B doit en être une belle preuve) !

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    • Cela m’aurait moins gêné si j’avais lu une réédition d’un bouquin des années huitante. Là, quand je vois “2004” sur l’impressum, je tique.

      Cela dit, ça veut dire que, là où tu mets un 16/20, je noterai un honnête 12 ou 13/20.

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  2. Ca m’avais rappelé un excellent PJ Hérault, ” la famille”, datant des années 80. PJ Hérault étant la principale source d’inspiration de Whale pour ce bouquin. Et puis personnellement j’aime bien le old school. C’est avec la SF post moderne que j’ai un problème.

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