“Le Mousquetaire de Mars”, de Éric Nieudan

Grégoire Henry Tercastel, comte de Montbazillac, est un ancien mousquetaire – gascon, comme il se doit – retiré sur ses terres au crépuscule de sa vie, qui se retrouve subitement transporté sur Mars, rajeuni, jeté au beau milieu d’une embuscade entre des hommes-bêtes et le convoi d’un lettré et de sa chambrière. C’est le point de départ du Mousquetaire de Mars, signé Éric Nieudan. Oui, ça veut dire « copinage », aussi. Un peu.

Le Mars – pardon, Barésoumes – de ce fascicule du Carnoplaste, sous une couverture de Christophe Swal, est bien évidemment une réécriture du monde décrit dans les aventures de John Carter, d’Edgar Rice Bourrough. Réécriture à la façon des aventures de Cyrano de Bergerac, avec un monde où la violence est proscrite, sauf sous les traits de la Comédie, théâtre institutionnalisé qui sert à la fois d’information et d’exutoire aux peuples de la planète.

Ce n’est là pas la moindre des idées amusantes qui parsèment la quarantaine de pages du fascicule – l’équivalent d’une grosse nouvelle, je dirais. La transposition de certains des codes du roman de cape et d’épée dans un monde résolument pulp et exotique donne un cocktail très distrayant, renforcé par les expressions très « terroir » du protagoniste – je soupçonne que l’auteur a pioché dans ses souvenirs personnels – et par le côté « mémoires retrouvées par un obscur descendant ».

Après, n’ayant jamais lu les ouvrages originels se déroulant sur Barsoom, je crains que le plus grand nombre des références me passent assez largement au-dessus de la tête, mais j’imagine assez bien que les aspects « carteriens » de ce Mousquetaire de Mars se retrouvent dans la multiplicité des peuples, les coutumes étranges, les quelques exilés terriens qu’on peut y croiser et les beautés qui font chavirer les esprits masculins.

Au passage, on notera un lien rôliste certes subtil, mais bien présent: comme l’explique Éric, le comte de Montbazillac est un de ses personnages pour le jeu de rôles Mousquetaires X, plus tard devenu un projet avorté de bande dessinées, Masquetaires.

Je suis plutôt bon public sur ce genre de gros mélange (surtout écrit par un ami), mais j’avoue que, dans ce cas, planet-fantasy et cape et épée se mélangent de façon harmonieuse et, quelque part, le plus gros défaut de ce Mousquetaire de Mars est d’être un peu bref par rapport à un contexte aussi foisonnant.

Si vous croisez ce fascicule, sur un salon ou ailleurs, n’hésitez pas à plonger dans le monde de Barésoumes en compagnie de Tercastel, le voyage est plus que sympathique.

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3 réflexions au sujet de ““Le Mousquetaire de Mars”, de Éric Nieudan”

  1. J’hésite… D’un côté, je lirais bien ce machin, mais d’un autre côté, j’ai l’impression que c’est un peu cher pour ce que c’est. Faudrait que je le croise (comme tu dis) chez quelqu’un qui pourrait me le prêter le temps de la lecture…

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    • Un peu cher… ça se discute: le fascicule est €7.50. En tant que collectionneur de JDR, je suis sûr que tu as déjà payé plus cher pour quelque chose de plus petit et de moins lisible.

      (Par comparaison, les Bibliothèques tachyoniques de Tigres Volants coûtent €12 pour 32 pages.)

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