Left Unsaid: The Pages Torn Out

Je ne sais pas ce qu’il y a dans l’atmosphère du côté de Grenoble, mais il y a un sacré vivier de groupes de metal, surtout de metal progressif et assimilés. C’est de là que vient Left Unsaid, qui m’a contacté pour que je chronique leur premier album, The Pages Torn Out.

Left Unsaid, c’est un duo composé de Sylvain Lachal (batterie et claviers) et Antoine Baude (guitares et basse), récemment augmenté de Stéphane Albanese (basse). Ils ont aussi engagé pas mal d’invités pour livrer un album de metal progressif instrumental.

En fait de premier album, The Pages Torn Out n’est pas un petit EP maigrichon. Avec huit pistes et plus de cinquante minutes, on peut même dire que c’est un beau bébé, qui n’hésite pas à aligner des compositions de sept, huit voire dix minutes.

De façon générale, j’ai des sentiments ambigus envers la musique instrumentale – surtout dans le rock ou le metal progressifs. D’un côté, je préfère souvent les parties instrumentales à celles chantées mais, de l’autre, face à un album purement instrumental, l’absence de chant me dérange souvent.

Il se trouve que, étonnamment, Left Unsaid évite pas mal des écueils du genre. The Pages Torn Out parvient à être suffisamment varié pour que l’absence de chant n’apparaisse pas comme une lacune – pas trop souvent, en tout cas.

Alors ce n’est pas non plus le metal progressif le plus original qu’on puisse trouver. Par exemple, ça rappelle pas mal Plini, qui lui-même me rappelle pas mal Satriani et d’autres guitar-heroes du siècle passé. Il y a aussi un petit côté Liquid Tension Experiment.

Mais c’est plutôt bien fait, voire très bien fait. Des compositions comme « Jungle Solitude » sont remarquablement complexes et variées et le diptyque final « Those Who Fear the Light » / « Those Who Drink the Dark » est vraiment bien foutu.

De façon générale, The Pages Torn Out ne donne pas l’impression de ressasser quarante fois les mêmes sons et c’est ce qui fait tout son intérêt.

Ceci posé, OK, l’exercice est cool et plutôt réussi, mais je ne suis pas certain qu’il ait beaucoup d’avenir. Certes, Left Unsaid est ici plus qu’un nom, une profession de foi, mais je ne suis pas certain qu’un second album sur cette base apporte plus. Je peux me tromper et à charge du trio de me faire mentir.

Dans l’intervalle, et dans l’idée qu’un tiens vaut mieux que deux yeau de poêle (ou quelque chose du genre), je conseille aux amateurs de metal progressif instrumental l’écoute de ce The Pages Torn Out, qui est disponible sur Bandcamp à prix raisonnable.

Bonus: la non-vidéo de “Jungle Solitude”

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4 réflexions au sujet de “Left Unsaid: The Pages Torn Out”

  1. Bon, sur les très bons conseils d’un chroniqueur dont le nom m’échappe (wink wink) j’ai jeté une oreille à cet album. Un petit retour rapide ? Disclaimer : une seule écoute donc attention à l’effet Schweppes…

    Ben c’est pas mal quand même. Effectivement, l’album est plutôt costaud (avec quelques morceaux un peu long à mon goût mais bon c’est moi ça), la prod est plutôt léchée et la réalisation (à la guitare) est wahou (si ce n’est sur un morceau que j’ai trouvé “meh”).Seul petit reproche, le piano parfois un peu trop présent et avec un son un peu trop numérique… Bref, je chipotte…

    Paradoxalement dans cet album, ce que j’aime le plus va être également ce que je lui reproche le plus. Pour moi, on sent véritablement que les membres du groupes ont écouté beaucoup de (bonnes) galettes incontournables du genre et cet album puise dans de très nombreuses inspirations. Cela donne une assez grande variété à l’album (dans le genre metal instru) avec tantôt un morceau en mode alt picking vénère à la Andy James / Petrucci, tantôt un morceau metal cosmique à la Gru / Sithu Aye, un morceau par ci en mode Math Metal en tapping à la Scale the Summit, un morceau par là en mode djent à la Animals et un long morceau aux petites touches mélodiques à la Plini? Bref, n’en jetez plus, au final, cet album sonne presque comme un album tribute “à la manière de” regroupant différents (bons) styles de metal instru et comme, ma foi, c’est plutôt bien fait, ben… elle s’écoute bien cette galette !

    Mais voilà, à l’inverse, le vrai inconvénient c’est que justement je trouve que l’album, malgré ses qualités, malgré sa réalisation aux petits oignons, manque un peu d’identité.. Pour le modeste coinaisseur de metal instru, les références sont quand même très visibles et ben, c’est super chouette mais ça donne un petit côté anthologique qui m’amène naturellement à me demander : et un album de Left Unsaid, ça ressemblerait à quoi ?

    Il n’empêche qu’au final et dans cette optique très particulière, c’est de la bonne came, qu’il y en a pour tous les goûts, tous les styles (de metal instru) et que ça s’écoute bien. Pas de raison donc que je retire cet album de mon mp3 et d’autres écoutes viendront peut-être nuancer un peu ce premier retour…

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