« Les catacombes, Histoire du Paris souterrain », de Gilles Thomas

Il y a quelques années de cela, le hasard a voulu qu’à quelques mois de distance, deux blogs différents me parlent d’un ouvrage de Gilles Thomas. Non, pas l’auteur de SF, pseudonyme de Julia Verlanger (qui était le pseudonyme d’Eliane Taïeb), mais le spécialiste des catacombes. L’un de ces deux ouvrages est Les catacombes, Histoire du Paris souterrain, chroniqué par Cosmo Ørbüs.

Tout le monde a déjà entendu parler des catacombes. C’est un élément de Paris qui est à peu près aussi emblématique que la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe et les garçons de café qui tirent la gueule. Et, comme ces deux autres éléments, c’est un sujet qui colporte beaucoup de légendes et d’idées reçues.

Les catacombes est un petit ouvrage, format livre de poche, mais avec une couverture rigide et un cache-poussière, qui est sobrement illustré par quelques gravures du XIXe siècle. Il faut quand même ses trois cents pages.

Gilles Thomas a choisi d’y raconter – comme son titre l’indique – l’histoire des catacombes, mais sous un angle inhabituel. Ou, à tout le moins, un éclairage inhabituel: celui de la littérature – y compris la bande dessinée – du cinéma et de la télévision.

Ainsi, en même temps que l’auteur nous raconte cette histoire, il nous raconte également comme les catacombes ont été perçues dans les arts populaires. En quelque sorte, il démontre la réalité en se servant de la fiction – qui n’est d’ailleurs pas toujours inexacte.

Il faut en effet savoir que ce que l’on appelle « catacombes » n’est pas un réseau unique de galerie, mais un enchevêtrement de plusieurs réseaux souterrains: carrières devenues ossuaires, égouts, caves, rivières souterraines, gaines techniques, sans oublier le métro et ses galeries de service.

Beaucoup de ces lieux « naturels », comme les carrières, étaient autrefois en-dehors de la ville, mais ont fini par être rattrapés par l’urbanisation galopante. Elles y ont d’ailleurs contribué en fournissant les pierres de construction dont Paris avait besoin.

L’ouvrage retrace les différents usages, s’attardant beaucoup sur des détails très techniques (comme les techniques d’extraction de pierre). Il retrace aussi le destin de plusieurs personnages qui ont cartographié les sous-sols de Paris et qui ont peut-être sauvé la ville d’effondrements catastrophiques. On a même le droit à une visite commentée de l’espace ouvert aux visiteurs.

Je suis un peu partagé à la lecture de ce livre. D’un côté, Les catacombes est un ouvrage qui parle d’un sujet riche et passionnant, qui plus est sous un angle qui permet de mettre cette richesse sous une lumière particulière. De l’autre, je trouve qu’il sombre facilement dans le verbeux, avec des digressions pas toujours bienvenues et des références parfois obscures (du genre tapuscrit jamais publié).

Mais le positif est tout de même largement plus fort que le négatif et j’ai beaucoup apprécié cette lecture. Au passage, j’en ai un deuxième exemplaire, encore sous emballage; je l’envoie volontiers à la personne qui m’en fait la demande dans les commentaires. Tel que je vous connais, ça ne devrait pas trop tarder.

Abris souterrains de Paris, de Gilles Thomas et Diane Dufrasy-Couraud
Abris souterrains de Paris, de Gilles Thomas et Diane Dufrasy-Couraud

Je vais aussi parler rapidement du deuxième ouvrage signé par cet auteur, Abris souterrains de Paris, de Gilles Thomas et Diane Dufrasy-Couraud, découvert par un article de Tristan Lhomme chez Hugin et Munin. C’est aussi un ouvrage petit format, mais avec une riche iconographie, qui présente les abris de la Défense passive, qui ont fleuri dans les années 1930 et – un peu – au-delà.

Très riche, avec photos et plans d’époque, je dirais que son principal défaut réside dans son format, qui ne met pas vraiment en valeur les illustrations. C’est un peu dommage, mais ça reste un complément de qualité au précédent.

Ces deux titres forment une mine – que dis-je, une carrière! – d’idées et d’inspirations et je vous les recommande si vous vous intéressez à Paris et à son côté obscur.

Littéralement. Ou littérairement, c’est selon.

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2 réflexions au sujet de “« Les catacombes, Histoire du Paris souterrain », de Gilles Thomas”

    • Je te l’enverrai, alors, félicitations! J’ai hésité à te le proposer originellement, mais dans mon souvenir, c’est toi qui avait écrit l’article et non Tristan.

      Répondre

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