« Les miracles du bazar Namiya », de Keigo Higashino

Le roman de Keigo Higashino, Les miracles du bazar Namiya, commence par trois paumés qui se cachent dans un vieux magasin abandonné. Jusqu’au moment où une lettre se glisse entre le rideau de fer, une lettre écrite trente ans auparavant.

En effet, le bazar Namiya – nom proche d’un des termes japonais pour dire « soucis » – a la réputation de répondre à toutes les demandes d’aides que des anonymes viennent glisser dans entre les lames de son rideau de fer. Et même si les lieux semblent abandonnés, les lettres arrivent toujours. Et les réponses aussi.

Difficile de trop parler de l’intrigue – enfin, des intrigues qui s’entremêlent au fil des parties du texte. Rien que de dire cela, c’est déjà risquer de la déflorer en partie.

Si Les miracles du bazar Namiya est un roman fantastique, il ne l’est qu’à minima. Pas de spectaculaire, pas de créatures terrifiantes, juste un jeu de communication très codifié entre les époques.

En fait, c’est sans doute un roman qui n’utilise le fantastique que pour mieux parler d’autre chose, des trente-quarante dernières années au Japon, lorsque le pays est passé au rang de puissance économique et technologique mondiale, avant de retomber.

C’est surtout l’histoire de plusieurs personnages qui se retrouvent à la marge d’une société très stricte et qui essayent de concilier la pression sociale et leurs désirs personnels. Keigo Higashino, qui est un auteur plutôt connu pour ses thrillers, exerce ici un talent certain pour mettre en scène ces personnages et la société qui les entoure.

C’est aussi un ouvrage qui a pour thème la bienveillance, la solidarité, mais aussi la difficulté qu’il y a à comprendre l’autre et, parfois, à accepter des conseils qui vont à l’encontre de la vision qu’on a de soi.

Cela fait des Miracles du bazar Namiya un livre très touchant. On pourrait presque en imaginer l’adaptation en animé – un peu Hayao Miyazaki pour les décors suburbains un peu décrépits, à l’image de l’illustration de couverture, un peu Satoshi Kon et Makoto Shinkai pour le fantastique urbain. Il en existe deux adaptions en film, une chinoise (avec Jackie Chan) et une japonaise, d’ailleurs.

Si vous cherchez un ouvrage fantastique, sans esbroufe, et que la vie quotidienne au Japon vous intéresse, au-delà des clichés occidentaux, je vous le recommande instamment.

D’autres avis, globalement positifs, sur Les Nyctalopes, Le Suricate, Le Dragon galactique, Un papillon dans la lune, Elbakin, Sur mes brizées, Post Tenebras Lire, entre autres.

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